Nous avons le devoir d’être forts là où nous vivons

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Levente Sitkei - Dans le chaos des médias, il est facile de croire que le monde entier parle d'une seule voix, suit une seule voie, et qu'il existe un chemin clair emprunté par toutes les personnes saines d'esprit. La réalité est bien plus complexe. Le processus politique est lui aussi en ébullition, et les relations entre les pays et les alliances changent constamment et s'influencent mutuellement.

Les États-Unis ont beau être la première superpuissance mondiale, tout le monde n'est pas convaincu que la seule voie à suivre soit celle de Washington. Le président français ne le croit pas non plus, comme l'indiquent clairement ses propos récents. Seule puissance nucléaire de l'Union européenne et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, Paris estime que l'UE a sa place sur la scène mondiale et que ce serait une erreur stratégique de suivre l'Amérique, grande et forte, comme un chien fidèle. Ce n'est pas une question morale, et ça ne l'a jamais été, tout au plus cela a-t-il été interprété ainsi par de bons commentateurs et publicistes. Macron estime que ce serait une grave erreur de s'aliéner la Chine et que nous ne devrions pas nous immiscer dans le conflit entre la Chine et Taïwan, qui ne nous concerne pas.

Voilà une voix sobre au milieu de la clameur des masses qui réclament la guerre. Certes, il est bien plus facile de dire que nous allons là où va l'Amérique, qu'elle a beaucoup de soldats et d'avions de combat et qu'elle a prouvé au fil des décennies qu'elle voulait le bien du monde. Sauf que les États-Unis sont un empire exactement pareil à tous les autres au cours de l'histoire, qui ne pensent qu'à eux-mêmes et veulent leur propre bien. C'est pour cela qu'ils entretiennent une relation stratégique informelle avec Taïwan, une petite épine bien ancrée dans le flanc du dragon chinois. Bien de l'eau a coulé sous les ponts depuis la Seconde Guerre mondiale, et même depuis la Guerre froide.

Il n'y a plus vraiment de monde libre et de tiers-monde, ni d'alliance des États non alignés, et l'OTAN est maintenant d'une nature et d'une finalité totalement différentes. Dans ce vaste réseau en constante évolution, les pays doivent trouver une issue à la crise imminente en fonction de leurs capacités et de leurs besoins. Les Français ont un potentiel plus important, leur influence sur l'Union européenne est immense et ils ont clairement pris le pas politiquement sur l'autre force motrice, l'Allemagne. Certains de leurs milliers d'atouts seront joués au bon moment, aucun d'eux ne décidera de la partie, mais ils peuvent donner l'avantage. Nous connaissons la ligne de Macron depuis longtemps, mais jamais il ne l'avait exprimée avec autant de force. L'homme politique qui était autrefois la star d'un parti libéral est aujourd'hui un conservateur sobre et strict, qui s'est attaqué à l'ancienne faction libérale au Parlement européen.

Pour la Hongrie, peu importe le nom du leader des partis alliés: là encore, seuls les intérêts dictent leur loi. Dans le domaine de l'énergie, la position de la Hongrie est bien connue, la Russie est incontournable pour nous, les solutions alternatives sont extrêmement coûteuses ou sont encore en phase expérimentale et ne sont pas fiables. Mais n'oublions pas que l'Europe peut être forte en tant que communauté si les États membres reconnaissent leur propre potentiel. L'Europe deviendra-t-elle une troisième superpuissance ?
Dans le monde numérique, un perroquet déguisé en femme peut être une superpuissance si l'éclairage est bon et que l'image est dotée du bon filtre. Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il est exclusivement dans l'intérêt des Européens de renforcer le vieux continent et de trouver leur propre voie, et de personne d'autre. Personne ne vivra notre vie à notre place, personne ne s'appropriera nos objectifs. Et nous avons le devoir d'être forts là où nous vivons.

Source: https://magyarnemzet.hu/ahelyzet/2023/04/szuperhatalom

Traduction: Albert Coroz

3 commentaires

  1. Posté par maury le

    Merci aux observateurs suisses de nous publier cet article plein de bon sens !!enfin une lumière sur la colline dans ce paysage guerrier et insensé! Tous ces va-t-en guerre foncent tête baissée dan l’Apocalypse mais peut être croient ils s’en sortir?Le fanatisme et la haine sont une arme dans les mains de Satan car ceux qui en sont “affectés”perdent tout sens moral et d’humanité(zélenski Biden et tous ceux qui dirigent l’OTAN actuellement sont des irresponsables et des criminels .Heureusement que Vladimir Poutine montre qu’il est un grand dirigeant et que Emmanuel Macron a compris à temps que l’heure était grave et que nous étions au bord du gouffre nucléaire où très peu de gens ne pouvaient survivre!Reprendre en mains la direction de nos pays au lieu de suivre ceux qui ont déjà semé la mort et la destruction dans bien des pays en se croyant investis d’une mission, celle de remodeler le monde à leur manière ,doivent être dorénavant mis à l’écart et jugés pour la mort de bien des innocents!Le cynisme de ces gens est révoltant et condamnable et tous ces pays qui profitent de cette situation comme L’Allemagne et certains pays comme la Pologne qui ne pensent qu’à leurs intérêts et à se venger ils auront leur récompense ,l’effet boomerang est quelque chose de réel!Les corrompus et menteurs qui dirigent” le nouveau monde”qui par leurs magouilles et tricheries ont volé les élections doivent être jugés et destitués

  2. Posté par miranda le

    Donc, notre président Macron aurait compris qu’il ne faut pas suivre aveuglement l’Amérique. IL faut toujours se méfier des propos de notre Président qui pratique avec talent la contradiction.

    Par contre il sait suivre et séduire ” le monde de la finance et des affaires made in USA” et même l’inviter à dépouiller la France. Et la liste du dépouillement risque d’être longue.

    Quand on s’aperçoit à quel point le monde de la finance dirige les USA et l’OCCIDENT , on peut se dire que Mr Macron et d’autres présidents alliés risquent d’être encore longtemps leurs dévoués et bien récompensés.

    Rester fort là où nous vivons va ressembler bientôt à une escalade en très haute montagne. La force psychique a été rudement éprouvée dans les luttes que nous venons de traverser. Et nous pouvons constater que celles-ci étaient multiples, sournoises, ingénieuses et pourtant barbares. Mais une barbarie qui pouvait être dissimulée grâce à une science dévoyée.

    Mais nous sommes bien obligés aussi d’ouvrir TRES GRANDS LES YEUX, car les tactiques du “grand ami “dont nous sommes les alliés se retournent contre nous, les peuples. Nous sommes en train de nous demander si dans son programme, les autochtones auront droit à conserver leur place, tant le programme du “grand ami” aime le délestage humain au profit d’allochtones qui lui conviendraient mieux.

    Mais dites-vous ” n’oublions pas que l’Europe peut être forte en tant que communauté si les États membres reconnaissent leur propre potentiel. L’Europe deviendra-t-elle une troisième superpuissance” ? Il faudrait alors pour cela SE SEPARER du “grand ami” et on sait que celui-ci a des méthodes très particulières pour convaincre ses alliés de ne pas divorcer. Destruction et misère.
    LE MONDE entier doit avoir la force d’imaginer des stratégies menant au divorce d’avec le “grand ami”, sans devenir une victime. Mais une “ex super puissance” a vite fait d’être remplacée par une autre super puissance. Le DESIR D’EMPIRE, se reconstruit très vite sur cette planète.

    LE GRAND CHALLENGE du futur sera pour les peuples de ne plus accepter les EMPIRES qui, pour survivre ont toujours pratiqué, la dictature. Les peuples méritent mieux que cela.

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