Le Ministre hongrois des Affaires étrangères à l’Ambassadeur américain: Le temps où vous nous disiez ce que la Hongrie doit faire est fini! Notre pays est souverain!

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Albert Coroz: Cette affaire pourrait faire réfléchir nos parlementaires au cerveau lavé ou, les pires, opportuniste, qui pousse la Suisse à «entrer» dans la guerre en Ukraine, via nos exportations d'armes.
La Hongrie est un pays qui résiste aux pressions et mène une politique qui sert ses intérêts, en dépit du fait qu'elle soit membre de l'OTAN et de l'UE.

***

 Il y a une dizaine d'années, Szijjarto avait reçu à Budapest la visite d'une délégation américaine qui lui avait listé ce que la Hongrie devait changer dans sa Constitution pour que les États-Unis la considèrent de nouveau comme un pays ami.
Le gouvernement hongrois précédent, socialiste, qui avait plongé le pays dans une inflation catastrophique, des dettes publiques, la vente de biens publics aux étrangers, n'avait jamais reçu ce genre d'injonctions des USA.

Depuis cette entrevue, Szijjarto a donc eu le temps de repenser à l'arrogance américaine et de préparer une riposte aux déclarations hostiles de l'Ambassadeur américain actuel. 

David Pressman, nommé par l'administration Biden, avait été auparavant Ambassadeur aux Nations unies chargé des affaires politiques spéciales et secrétaire adjoint à la sécurité intérieure. Il avait également occupé le poste de directeur des crimes de guerre et des atrocités au Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.

Cet avocat homosexuel spécialisé dans les droits de l'homme, expert en droits des LGBT, avait été perçu par les médias conservateurs comme quelqu'un portant atteintes aux valeurs traditionnelles. Après ses déclarations publiques à tout-va, il lui a été reproché de violer les conventions diplomatiques, d'interférer dans les affaires de l'administration et de la justice hongroise. Nombreux sont ceux qui ont considéré la nomination de Pressman comme une "provocation diplomatique flagrante". 

David Pressman s'est plaint aux journalistes de ce que sa nomination ait déjà été accueillie avec hostilité à Budapest avant même qu'il n'arrive dans le pays pour prendre ses nouvelles fonctions. 

Pressman se dit scandalisé de se retrouver en territoire hostile en Hongrie, alors qu'il est venu vivre à Budapest avec son mari et ses deux fils pour apporter aux Hongrois son modèle de famille homoparentale.

Depuis son entrée en fonction, M. Pressman ne cesse de critiquer le gouvernement hongrois, cherche à s'immiscer dans la politique intérieure, crée du buzz sur les réseaux sociaux progressistes. Il s'est plaint depuis son arrivée d'un sentiment anti-américain croissant.
Sa dernière sortie portait sur la réticence du gouvernement d'Orban à se joindre à l'Union européenne pour imposer des sanctions à Moscou pour sa guerre en Ukraine. Sur Twitter, en janvier, M. Pressman demandait :
"En quoi protéger les oligarques russes des sanctions sert-il la Hongrie et les Hongrois ?"

Pourtant, le gouvernement hongrois entretenait des relations amicales avec l'administration américaine sous le Président Donald Trump.
Ce dernier, comme Orban, insiste sur le fait que les sanctions nuisent davantage aux pays européens qu'à la Russie. Tous deux disent que seules des négociations entre Moscou et Washington - et non le retrait des troupes russes d'Ukraine - peuvent mettre fin à la guerre.

En réponse, David Pressman a déclaré au New York Times: "Le monde a changé. Et il n'est plus possible de jouer sur les deux tableaux lorsque nous menons une véritable guerre en Europe."

Il a exhorté la Hongrie à reprendre son rôle historique de pays faisant clairement partie de l'Occident: "Le temps de la clarté et d'une action plus décisive est certainement arrivé lorsque Vladimir Poutine a lancé une guerre non provoquée contre le voisin démocratique de la Hongrie. Viktor Orban a de nouveau misé sur le mauvais cheval, et personne ne comprend pourquoi."

Lors d'une conférence de presse à Budapest, le Ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a répondu aux propos de l'ambassadeur publiés dans Politico, où Pressman qualifiait l'approche hongroise de la guerre en Ukraine voisine de "politique approuvée par Poutine" et affirmait que des membres du gouvernement hongrois partageaient les opinions de Vladimir Poutine.

 

Szijjarto a déclaré qu'il était "totalement hors d'intérêt de savoir ce que (Pressman) ou tout autre ambassadeur pense du processus politique interne en Hongrie, car cela ne le concerne pas."

"Ce n'est pas à lui de s'immiscer dans les affaires intérieures de la Hongrie."
"Lorsque nous accueillons un ambassadeur, nous n'accueillons pas des gouverneurs et des députés qui seraient envoyés ici par leur gouvernement pour nous dire comment vivre dans notre propre pays."

Par conséquent, "M. Pressman n'a pas à s'immiscer dans les affaires intérieures de la Hongrie, et s'il veut profiter de son séjour en Hongrie pour juger les actions d'un gouvernement élu par une majorité assez claire du peuple hongrois et habilité par celui-ci, il aura beaucoup de peine à travailler efficacement à l'amélioration de la coopération entre les deux pays s'il critique les politiques de Budapest." 

 

Puis, au sujet de son ingérence, il lui a signifié que cette époque est révolue. "La Hongrie est un pays souverain, personne de l'extérieur ne peut nous dire comment nous devons vivre".

Pressman, qui vit dans un tout autre fuseau horaire, a répliqué à Szijjarto :"Respectueusement, nous ne considérons pas la tentative de la Russie de redessiner unilatéralement les frontières de l'Europe comme un simple "développement politique intérieur en Hongrie."

L'ambassadeur trouve également qu'il était inquiétant que le nouvel organe suprême du renseignement hongrois accuse des citoyens américains de comploter pour renverser le Premier ministre hongrois, et que l'hostilité croissante du gouvernement Orbán à l'égard des USA est particulièrement préoccupante. 

Voici comment des journalistes progressistes américains (repris par les européens) parlent du fait qu'il y a eu des millions déversés aux médias et partis de Gauche pour renverser le gouvernement:

L'auteur de l'interview du New York Times, Andrew Higgins (chef du bureau pour l'Europe centrale et orientale du journal), écrit ceci:


[…]  l'anti-américanisme criant de la Hongrie, traditionnellement favorable aux États-Unis, a commencé avec la défaite de Donald Trump à l'élection présidentielle de novembre 2020. Mais à l'approche des élections législatives du 3 avril 2022, le Fidesz a lancé une attaque intense contre les groupes américains qui apportaient un soutien financier aux médias indépendants considérés comme des ennemis du gouvernement Orbán, et malgré sa victoire électorale écrasante, le Fidesz a depuis continué à attaquer les "médias corrompus par le dollar" et la "gauche dollar". [...]

En effet, le service de renseignement hongrois a pu dévoiler les machinations de Washington DC pour arriver à un "Maïdan hongrois", et a trouvé également d'autres millions de dollars versés par une fondation suisse dans l'affaire de l'aide étrangère à l'opposition.

Pressman a réagi après que l'ingérence étasunienne ait été dévoilée à la population, disant que le rapport de la nouvelle agence de renseignement de haut niveau, sous la supervision du ministre Rogán Antal, était digne de l'agent de la CIA Carrie Mathison – une folle du complot dans la série de films américaine Homeland – et ajoutant: "Nous ne resterons pas silencieux lorsque les États-Unis seront attaqués par un allié de l'OTAN."


Pressman cherche également à s'ingérer dans le système judiciaire hongrois, mais Szijjarto, comme nous l'avons vu, lui a signifié que le temps où les USA traitait la Hongrie comme leur colonie est révolu.

Pressman a admis que ses rencontres avec des responsables hongrois sont généralement civilisées et pragmatiques, mais qu'au début ses hôtes hongrois s'attendent à ce qu'il veuille discuter de questions de genre:

Je les arrête alors et leur dis: "Non, je veux en fait vous parler de la façon dont la Hongrie appuie la politique de Vladimir Poutine". Ils veulent toujours parler de la guerre culturelle. Nous voulons parler d'une véritable guerre qui se déroule dans le voisinage", a déclaré Pressman.

Pressman dit que  les attaques personnelles sont moins graves que les attaques plus larges contre les États-Unis dans les médias hongrois. Pressman a insisté sur le fait qu'une grande partie des médias sont contrôlés par le parti Fidesz au pouvoir, soit directement soit par le biais de ses alliés commerciaux. 

L'ambassadeur américain en a déjà parlé à Politico dans une déclaration antérieure, et affirme maintenant que les médias contrôlés par Orbán recyclent régulièrement les stratagèmes de la propagande russe, poussant "couramment" la désinformation du Kremlin et la rhétorique anti-américaine, et que cela est inquiétant pour les États-Unis.

Sources:

Szijjártó Pressmannek: Több tiszteletet a magyaroknak! Helytartókra nincs szükségünk! (vidéo)

https://hu.euronews.com/2023/02/02/szijjarto-az-amerikai-nagykovetnek-elmult-az-az-idoszak-amikor-helytartokat-fogadtunk

https://www.szeretlekmagyarorszag.hu/hirek/szijjarto-peter-pressman-amerikai-nagykovetnek-teljesen-erdektelen-hogy-mit-gondol-a-magyarorszagi-belpolitikai-folyamatokrol-mert-semmi-koze-nincsen-hozza/

https://mandiner.hu/cikk/20230201_egyesult_allamok_david_pressman_budapest_vlagyimir_putyin_ukrajna

https://index.hu/belfold/2023/02/02/haboru-oroszorszag-vlagyimir-putyin-egyesult-allamok-nagykovet-szijjarto-peter-david-pressman/

https://www.nytimes.com/2023/02/02/world/europe/us-ambassador-hungary-david-pressman.html (abonnés)

 

3 commentaires

  1. Posté par maury le

    https://youtu.be/oZNPKkZELPwDans ce nouveau numéro de L’Echiquier mondial, Xavier Moreau et Morgan Palmer, président de Global télévision, analysent la situation sur le continent africain.
    Xavier Moreau – AFRIQUE: LE GRAND BASCULEMENT ? ( l’échiquier mondial ) #stratpol

  2. Posté par maury le

    les stratagèmes de la propagande russe, poussant “couramment” la désinformation du Kremlin et la rhétorique anti-américaine, et que cela est inquiétant pour les États-Unis.
    Il est sérieux “celui” là?Les va-t-en guerre américains actuels ne supportent pas la contradiction et ils envoient leurs sbires propagandistes chez ceux qui ne veulent pas être embrigadés dans leur délire de conquête et de morceler des pays autres que le leur
    https://www.les-crises.fr/stratfor-les-etats-unis-veulent-empecher-lalliance-germano-russe/Georges Friedmann https://youtu.be/-0MrYTYOT8oFrançois Asselineau:qui sont les vrais collabos?

  3. Posté par Kilian Rubner le

    Je comprends que la Hongrie soutienne la Russie. Elle y a aussi sa minorité Magyar en Ukraine (qui est pas mieux traitée que la minorité russe).

Et vous, qu'en pensez vous ?

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