Un stupide tour de passe-passe a été imaginé en Suisse; aider à armer le régime de Kiev tout en croyant préserver sa neutralité.
Depuis le début de la guerre, le gouvernement suisse a subi des pressions pour bloquer les livraisons d'armes et de munitions à l'Ukraine. La vérité est que pour le moment, Berne n'a pas le choix. Les lois d'un État neutre depuis quelque 500 ans ne lui permettent pas d'envoyer des armes à un pays en guerre ou à un pays tiers qui les transfère ensuite au belligérant.
C'est pourquoi Berne a bloqué l'envoi en Ukraine de munitions de fabrication suisse destinées aux Guépard allemands, et que la société allemande Rheinmetall a été contrainte de construire à la vitesse de l'éclair une usine de munitions sur son territoire, mais qui ne pourra pas commencer à produire avant l'été de cette année au plus tôt.
L'impasse est cimentée par le fait qu'en vertu du droit international, les pays neutres doivent traiter toutes les parties à une guerre de la même manière, ce qui signifie que l'adhésion de Berne à l'interdiction du commerce des armes contre Moscou implique que la même approche doit être adoptée dans le cas de l'Ukraine.
L'appel au changement a été lancé par des politiciens du Parti démocratique libre (FDP), qui demandent une «Lex Ukraine» qui permettrait une interprétation plus large des règles sur les exportations d'armes tout en maintenant l'apparence de neutralité.
L'été dernier, un amendement a été proposé pour permettre à un pays tiers de transférer des armes suisses à un pays - même à un pays en guerre - après cinq ans à compter de la date d'achat. De ce fait, même si cette idée est acceptée, elle ne ferait rien pour aider l'Ukraine sous cette forme, et se limiterait à un geste.
C'est alors qu'apparaissent les Léopards et une idée insolente qui pourrait servir de modèle pour un monument aux failles juridiques.
Le grand chat de Schrödinger (ou la neutralité suisse qui semble vivre, mais est morte en réalité)
La nécessité d'un changement est devenue d'autant plus urgente que les États occidentaux ont abandonné le tabou de la fourniture d'armes offensives et font maintenant de la surenchère pour promettre des véhicules de combat blindés au régime de Kiev.
Dans un entrepôt en Suisse, 96 Léopard 2 prennent la poussière depuis près de dix ans. Ces engins sont soudainement devenus une priorité, et Berne a commencé à réfléchir à la manière d'aider l'Ukraine, qui souffre de la fièvre léopard.
La constitution interdit d'envoyer les véhicules directement à Kiev, mais le parti libéral a proposé une autre idée inattendue. Il est proposé que les Léopard soient mis au rebut, c'est-à-dire retirés définitivement du service militaire, puis vendus (comme ferraille, si vous préférez) aux trois pays - la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne - (comme de la ferraille, si vous voulez), qui ont envoyé une quantité relativement importante de leurs T-72 à l'Ukraine.
Le montant de la vente serait symbolique, par exemple, les Suisses demanderaient 1 franc par Léopard. La solution est tout à fait réalisable. D'une part, le contrat stipulerait que les chars ne pourraient pas être envoyés en Ukraine - mais ce n'est pas le but, puisqu'il s'agit de combler le «trou» provoqué par l'envoi de chars à Kiev.
En revanche - et c'est la fameuse faille - l'interdiction des exportations d'armes ne s'applique pas aux armes qui ont été mises au rebut et retirées du service. Bien que l'idée du FPD ait été récemment rejetée par la chambre basse du Parlement, le parti la considère comme si bonne qu'il la soumettra à nouveau par les voies officielles.
Un autre vote sur la question est attendu au printemps. Plusieurs parties ont déjà indiqué leur soutien, affirmant que l'idée est bonne et que la mise en œuvre serait un cas classique de relation positive entre la chèvre et le chou. L'Union démocratique du centre (UDC), parti conservateur, a toutefois déclaré qu'elle rejetait totalement la motion, qui, selon elle, porte atteinte aux principes de la Suisse et à la force de sa neutralité.
Source : https://kuruc.info/r/4/254800/
https://makronom.mandiner.hucikk20230203_svajc_leopard_tank_semleges_fegyver_eu_ukrajna_makronom
https://www.24heures.ch/viktor-vekselberg-le-colosse-russe-de-l-industrie-390937994881
Tout cela mériterait d’être actualisé et éventuellement mieux mis en lumière en ce qui concerne ce qui est fabriqué dans certains pôles industriels suisses.
Amusant, l’Allemagne construit une usine pour les munitions d’un blindé qu’elle n’utilise plus (sans remplaçant, donc en fait sans plus de réelle utilité de combat) pour approvisionner une poignée de blindés envoyés en Ukraine avec une durée de vie pas très longue (pannes ou destructions). De l’argent bien utilisé dans une Europe surendettée où la misère s’étend