Le 15 décembre dernier, Elon Musk décidait de suspendre temporairement de Twitter les comptes d’une poignée de journalistes. Cette décision a immédiatement déclenché une suite de réactions virulentes qui ont éclairé de façon crue les biais des médias, des institutions politiques et… de Wikipédia.
Il semble étonnant que ce milliardaire qui avait claironné son attachement à la liberté d’expression suspende les comptes Twitter de plusieurs journalistes.
Un peu de contexte explique pourtant assez bien sa réaction : Musk dispose d’un avion privé dont les déplacements ne sont pas connus publiquement. Il a en effet expliqué ne pas vouloir que sa position et ses mouvements soient pistés par certains activistes présents notamment sur Twitter, estimant que ces informations relèvent de sa vie privée et plus important encore peuvent mettre sa vie ou celle de ses proches en danger.
Cette remarque n’est pas frivole : par le passé et récemment, le dirigeant de Tesla, SpaceX et Twitter s’est trouvé confronté à des individus aux intentions équivoques. Récemment son plus jeune fils était présent ce qui a probablement alarmé le milliardaire qui a donc décidé d’interdire, au moins sur sa plateforme, toute forme de doxing pouvant mettre en danger les personnes concernées : dorénavant, divulguer des informations personnelles d’un utilisateur de Twitter (quel qu’il soit) est passible de suspension.
Une fois ce changement clairement indiqué dans la politique d’utilisation de la plateforme, plusieurs journalistes ont malgré tout et sans surprise persisté et continué de relayer les positions et mouvements pourtant privés de Musk et de son avion. Sans surprise non plus, ils ont donc été suspendus.
Stupeur et hurlements, des journalistes ont donc été suspendus pour avoir enfreint des règles sur Twitter !
On comprend ici que les habituels contempteurs de la plateforme de Musk et du rachat du premier par le second s’en sont donné à cœur joie, harpant avec obstination sur l’idée que le milliardaire aurait ainsi changé son fusil d’épaule à propos de la liberté d’expression, qu’il ferait une chasse aux sorcières très politiquement orientée et que bientôt plus personne n’aurait le droit de s’exprimer sur ce réseau social maudit. Dans un élan assez typique des troupes wokes, tout une partie de la journalisticaillerie s’est alors mise à parier sur un effondrement de Twitter (qui n’a toujours pas eu lieu) et à piailler pour un départ en masse vers Mastodon (cette plateforme pourtant connue pour héberger du contenu pédopornographique), fuite qui ne s’est du reste pas traduite dans la réalité non plus.
De façon moins anecdotique, on devra cependant noter trois autres réactions majeures suite à ce micro fait divers sur une plateforme sociale.
D’une part et comme on pouvait s’y attendre, la presse de grand chemin a largement fait son travail habituel de propagande éhontément biaisée : au moyen éculé d’une titraille laissant croire à une suspension arbitraire (« Musk suspend des journalistes qui écrivent sur lui ») ou de vidéo présentant les faits de façon tronquée, elle a dressé le portrait d’un personnage erratique et capricieux qu’il sera facile de ressortir à nouveau à chacune de ses nouvelles décisions. La technique est connue et rappelle par bien des aspects le dénigrement systématique dont furent l’objet certains conservateurs américains (Trump en premier), méthode qui n’est d’ailleurs pas sans rapport avec la perte abyssale d’audience de ces médias.
D’autre part, des institutions officielles sont rapidement entrées dans la danse. Si l’on peut comprendre l’une ou l’autre assertion plus ou moins préoccupée de l’administration Biden, il est étrange de lire les déclarations de politiciens élus, notamment européens.
Dans une intéressante suite de prises de paroles, des ministres français ou allemands se sont ainsi empressés de faire savoir leur désapprobation devant ce qu’ils estiment être une atteinte à la liberté d’expression : sans surprise là non plus, on retrouve la fine fleur des froufroutants inutiles comme Jean-Noël Barrot (qui serait ministre délégué en France, selon la rumeur) ou l’insipide Buschmann allemand, ministre de la Justice. L’inexistant Roland Lescure, lui aussi présumé ministre délégué à l’Industrie, aurait choisi de quitter la plateforme pour protester ; il est depuis revenu bien vite (et si vous n’aviez remarqué ni son départ ni son retour, c’est tout à fait normal).
Plus surprenant, on trouve aussi des petites saillies de la commissaire européenne et vice-présidente de la Commission européenne Vera Jurova, appelant même à des sanctions. On cherche encore à comprendre pourquoi la Commission européenne, tout comme les institutions françaises ou allemandes représentées par ces paltoquets pourraient avoir leur mot à dire dans la gestion d’une plateforme privée, d’autant que comme le remarque Politico en crispant ses petits poings métaphoriques, ces gens sont aussi inutiles qu’impuissants pour contrer les décisions de Musk.
Enfin, signalons la réaction de… Wikipedia : alors même que la nouvelle de la suspension n’avait pas encore fait le tour du globe, des utilisateurs de l’encyclopédie mondiale se sont empressés de commémorer cette décision avec un article intitulé « Thursday Night Massacre (Twitter) » (Massacre du Jeudi Soir) – depuis plus sobrement retitré « Suspensions du 15 décembre 2022 ». On admirera la rapidité de production d’un tel article pour ce qui apparaît maintenant comme un détail tant par l’ampleur (on évoque moins d’une douzaine de journalistes concernés) que par la durée (quelques jours de suspension seulement) ou par le sujet (peut-on parler de liberté d’expression concernant la position en temps réel d’un avion privé ? Le débat reste ouvert).
Bref, dans un mouvement d’ensemble assez remarquable, tout ce que l’information grand public comprend de postes avancés prêts à diffuser un message unique s’est mis à vibrer à l’unisson lors de cet événement pourtant fort modeste afin de montrer de façon claire qu’une atteinte insupportable à la liberté d’expression était en cours et qu’il fallait se rouler par terre de rage et de frustration (au moins).
Cette réaction unanime laisse perplexe et impose de se poser quelques questions.
Où étaient ces médias lorsque les Twitter Files (évoquées ici et là) sont sorties ?
Montrant pourtant des atteintes sans précédent à cette liberté d’expression, ces dossiers révélés sur Twitter n’ont absolument pas mobilisé ces grappes de tartuffes : la presse de grand chemin n’a pas pipé mot alors qu’il s’agit sans conteste d’un des plus grands scandales en termes de collusion d’agences de renseignements, d’administrations et de journalistes pour censurer des citoyens ; la Commission européenne et la brochette de ministricules de pays membres n’ont émis aucune remarque et fait preuve d’aucune exaspération de voir ainsi ces réseaux sociaux véritablement cornaqués par des administrations et des pouvoirs à des fins partisanes et politiques pour écraser toute dissidence dans le discours.
Quant à Wikipedia, la présence d’un article symbolique au sujet de ces dossiers explosifs ne le dédouane absolument pas et la raison de son mutisme est assez simple à comprendre lorsqu’on apprend que, comme ces agences, comme ces administrations, comme ces médias, l’encyclopédie en ligne est maintenant ultra-politisée et presque totalement alignée sur les mêmes objectifs collectivistes de l’extrême gauche progressiste américaine qui n’a bien sûr aucun intérêt à détailler les révélations des dossiers Twitter : faisant régulièrement des appels aux dons auprès de particuliers, il apparaît que les fonds collectés ne vont pas essentiellement à la maintenance du site.
Cliquez sur l’image pour accéder au fil Twitter et le déroulerEn pratique, la majeure partie de ces collectes abonde des fondations, des organisations non-gouvernementales et des projets dont la plupart des donateurs n’ont jamais entendu parler et dont l’objectif est, lui, parfaitement clair et similaire aux objectifs des administrations et médias grand public occidentaux, à savoir une révolution culturelle occidentale collectiviste.
En somme, en suspendant quelques journalistes pendant quelques jours, Musk a montré une fois de plus où se situaient réellement les défenseurs autoproclamés de la liberté d’expression, c’est-à-dire nulle part où on les attend. Il a en outre dévoilé la véritable capture intellectuelle des médias, des institutions et même de Wikipédia par une frange marginale de la société bien décidée à faire taire chacun de ses opposants par tous les moyens possibles…
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