La Suisse en a ras le bol – une votation populaire pourrait avoir lieu au sujet des migrants
Mandiner.hu - 7 janvier 2023: Béla Révész
Depuis 2015, la Hongrie a toujours défendu la position selon laquelle les réfugiés et les immigrants économiques sont deux catégories à traiter complètement séparément. Le fait que la Commission européenne et le Parlement européen (PE) essaient constamment de brouiller les deux peut avoir des conséquences carrément catastrophiques pour l'UE, bien au-delà du conflit actuel entre les États membres.
La Hongrie est considérée comme un mouton noir par certains États membres de l'UE contrôlés par Bruxelles, en grande partie à cause de la politique migratoire. Tant que la discussion se base sur des principes, en opposant arguments et contre-arguments, il n'y a pas trop de problèmes. Le vrai problème commence lorsque les tendances fortement dictatoriales du PE font surface, en particulier en retenant des ressources financières légitimes, et qu'il essaie d'imposer par la contrainte ce qu'il ne peut pas obtenir par la simple tape dans le dos habituelle.
Bien que ce genre de "mise en joue" à base idéologique soit en totale contradiction avec les principes, les buts, les objectifs et le fonctionnement de l'Union européenne, Bruxelles ne cache pas que les intentions initiales derrière les actes de chantage résultent, entre autres, de la détermination du gouvernement hongrois concernant le modèle familial et la politique migratoire. .
Il est temps de mettre des limites
Ce chantage ne concerne pas seulement la Hongrie, mais pratiquement tous les États dont l'économie dépend dans une large mesure des traités de l'UE. Même lorsque la crise et l'inflation font remonter à la surface des problèmes cachés, la CE ne rompt pas avec ses nobles habitudes: la crise du logement, l'incapacité à atteindre les objectifs environnementaux et l'incroyable surcharge du système social, voire de l'aide sociale, entre autres.
Pour qu'un pays se trouve dans le collimateur, il n'y a même pas besoin d'être un État membre. L'Union européenne est le partenaire économique le plus important de la Suisse, et la CE fait tout pour en profiter et lui imposer sa volonté et ses positions européennes dans le plus de domaines possibles. La Suisse est confrontée à des problèmes réels et sérieux : sa population a augmenté de 21 % au cours des vingt dernières années - essentiellement du fait de l'immigration - et approche les neuf millions d'habitants.
En 2022, 146 000 personnes sont arrivées dans le pays, et rien n'indique que la tendance s'atténue. Selon l'Union démocratique du centre (UDC), les dommages économiques causés par les immigrants sont si graves qu'elle va probablement lancer une initiative pour demander une votation populaire en vue de fixer une limite au nombre d'habitants. Marcel Dettling, conseiller national UDC, explique : "Nous sommes confrontés à l'une des crises les plus graves de ces dernières années, et si aucune mesure n'est prise, nous serons simplement dépassés par les événements."
Ce n'est pas la première initiative de ce genre de l'Union démocratique du centre. En 2014, elle avait déjà tenté de s'opposer à l'immigration de masse. Une majorité s'était dégagée en faveur de la proposition, mais la Commission européenne a - littéralement - fait du chantage au gouvernement suisse, en lui disant que, s'il suivait le résultat du vote, cela pourrait annuler des accords passés avec l'UE, ce qui aurait été un coup dur pour l'économie du pays. La Suisse a finalement courbé l'échine et mis en œuvre une version très édulcorée, qui se contente d'accorder aux travailleurs suisses des avantages supplémentaires sur le marché du travail au lieu de fixer des quotas.
Migration et criminalité
L'initiative de l'UDC s'appuie sur de nombreux arguments. Parmi les premiers figure la présence dans le pays de groupes qui, tout en constituant la grande majorité des migrants économiques, ne peuvent ou ne veulent pas s'intégrer dans l'environnement social, culturel et traditionnel de la Suisse. (Souvenez-vous de la campagne d'affichage tant décriée du gouvernement hongrois sur le thème « Si vous venez en Hongrie, vous devez obéir à nos lois » ? C'est exactement pareil.) Et cela est prouvé plus clairement que jamais par les statistiques des prisons suisses. L'année dernière, les deux tiers des prisonniers étaient des ressortissants étrangers. La plupart étaient des Algériens, suivis par les Roumains, les Français, les Erythréens et les Italiens, mais les Suisses n'étaient pas dans le Top 5.
Statistiques choquantes de ce pays de richesse et modèle de protection sociale: un chemin direct des cambriolages au terrorisme ?
Selon des recherches, les immigrés illégaux venant en Europe coûtent non seulement cher, mais beaucoup d'entre eux finissent également en prison pour des crimes violents, tandis que les immigrés légaux et plus instruits venant du même milieu culturel - parce qu'ils peuvent plus facilement travailler dans le pays d'accueil - ont un impact positif sur l'économie nationale.
Le conte de fées de l'essor économique
L'un des principaux arguments de la Commission européenne en faveur de l'immigration économique est que le flux de migrants vers l'Europe donne un énorme coup de fouet au marché du travail et à l'économie, qui souffrent actuellement d'une pénurie de personnel.
Selon l'UDC, c'est un conte de fées recouvert de chantilly. La croissance démographique causée par la migration n'apporte aucun renforcement économique - au contraire : la quantité se fait au détriment de la qualité. Thomas Matter, conseiller national UDC, a souligné que la croissance démographique a en fait atteint un point qui pousse déjà le pays vers la récession: l'augmentation du revenu par habitant l'an dernier n'a même pas pu suivre l'augmentation de 2,5 % de la population.
"On veut nous faire croire que l'immigration est synonyme de croissance économique. Or, en réalité, c'est exactement le contraire. Les statistiques sur la migration sont terrifiantes. Si la Suisse suit cette tendance dans les vingt prochaines années, tout s'effondrera. Nous devons tirer la sonnette d'alarme, car nous sommes dans les derniers instants pour pouvoir faire quoi que ce soit de significatif contre cela", souligne Matter, ajoutant que les réserves financières du pays pour la santé, l'éducation et les transports sont déjà épuisées.
10 millions et pas plus
Les auteurs de l'initiative actuelle ont tiré les leçons des échecs des dernières années. Au lieu d'une votation sur l'immigration, ils posent des "questions de durabilité", c'est-à-dire qu'ils veulent souligner combien il en coûte à l'État de payer les immigrants ou de fournir une aide sociale et un logement, et combien de temps cela peut être maintenu pendant une crise.
Et vous, qu'en pensez vous ?