Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré que l'assistance militaire occidentale à l'Ukraine était nécessaire pour ramener la paix dans ce pays dès que possible. Il a affirmé que la Russie n'accepterait des pourparlers de paix que si elle se trouvait dans une situation où elle ne pourrait pas atteindre ses objectifs militairement.
Dans une interview accordée à l'agence de presse allemande DPA, dont certaines parties ont été rendues publiques vendredi, Stoltenberg a déclaré :

"Cela peut sembler un paradoxe, mais le soutien militaire de l'ukraine est le chemin le plus rapide vers la paix".

Le chef de l'alliance militaire occidentale a affirmé que pour mettre fin au conflit, le président russe Vladimir Poutine devait conclure que ses forces étaient incapables d'occuper l'Ukraine. Ce n'est qu'alors que le Kremlin serait disposé à négocier un règlement.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré jeudi aux journalistes que Moscou "ne négociera avec personne" selon les conditions précédemment proposées par le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La "formule de paix" en dix points proposée par Zelensky envisage le retrait des troupes russes des régions de Crimée, Donetsk, Lougansk, Zaporozhye et Kherson, que Kyiv et Moscou considèrent comme faisant partie de leur territoire.

Lavrov a qualifié le plan d'inacceptable, mais a en même temps noté que le Kremlin n'avait pas rejeté les négociations avec l'Ukraine par principe. Cependant, il a ajouté que Kiev doit d'abord reconnaître la nouvelle réalité sur le terrain.

Dans sa dernière interview, Stoltenberg a également pris la défense des récentes frappes ukrainiennes contre des cibles militaires au plus profond du territoire russe. Il a soutenu que "chaque pays a le droit de se défendre" et a insisté sur le fait que les attaques étaient justifiées.

Lorsqu'on lui a demandé si l'Ukraine devait recevoir des missiles balistiques à moyenne portée, Stoltenberg a révélé que certains États membres de l'OTAN et l'Ukraine discutaient de systèmes spécifiques, qu'il a refusé de nommer. Il a également souligné que plusieurs membres du bloc militaire ont déjà fourni à Kiev des systèmes d'armes à plus longue portée, tels que des systèmes de fusées à lancement multiple M142 HIMARS et des drones fabriqués aux États-Unis.

Jeudi soir, le président américain Joe Biden a signé l'énorme projet de loi budgétaire de 1,7 billion de dollars, qui alloue 45 milliards de dollars à "l'aide essentielle à l'Ukraine". De ce montant, 9 milliards de dollars iront directement à la formation et à l'équipement de l'armée ukrainienne.

La Russie insiste sur le fait que les livraisons d'armes occidentales ne servent qu'à prolonger le conflit et avertit les partisans de l'Ukraine que les livraisons pourraient potentiellement conduire à une confrontation militaire à grande échelle entre la Russie et l'OTAN.