Une belle semaine pour la liberté d’expression

Stéphane Montabert
Suisse naturalisé, Conseiller communal UDC, Renens
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Jolie semaine qui vient de s'écouler, avec plusieurs bonnes nouvelles, ce qui n'arrive pas si souvent.

Le 27 octobre, Facebook - pardon, Meta - perdit 20% de sa valeur boursière, touchant un plus bas depuis 6 ans. Il semble que les milliards dépensés dans le "metaverse" n'ont donné qu'un échec prévisible. Au cours de la session boursière, Mark Zuckerberg perdit 11 milliards de dollars dans l'aventure. Possédant 350 millions d'actions de Meta, le milliardaire de gauche se plaçait troisième dans la liste des plus riches de Bloomberg, derrière Jeff Bezos et Bill Gates. Avec les 38 milliards qu'il lui reste, il pointe désormais à la 23e place du classement. On ne le plaindra pas trop.

Le même jour, Amazon perdit également 21% de sa valeur boursière en une journée. Un avertissement sur bénéfices, un département AWS dont les recrutements ont été bloqués et une mauvaise gestion d'entreprise en sont la cause. Les marges s'érodent, passant de 4% à 2%. Au cours de cette journée, l'autre milliardaire de gauche Jeff Bezos perdit 90 milliards de dollars de son côté.

Personne ne s'attend à ce que ces gens ne mangent plus à leur faim, mais la question n'est pas là. Les membres de la super-caste ont tendance à estimer que les choses se changent en or à la seule force de leur volonté. Leurs récentes mésaventures boursières peuvent leur instiller une dose de rappel d'humilité, modeste mais ô combien nécessaire.

Mais le point d'orgue de la semaine est évidemment la prise de contrôle effective de Twitter par Elon Musk. Il est décrété "de droite" non pas parce qu'il vote ainsi, mais parce qu'il est resté sur le bord du chemin que la gauche américaine emprunter vers un extrémisme de plus en plus outrancier chaque jour.

Notons l'approche fondamentalement différente des trois milliardaires vis-à-vis de la liberté d'expression:

  • Mark Zuckerberg influe directement sur les opinions qui peuvent avoir cours sur les réseaux sociaux qu'il possède, par des biais algorithmiques et de la censure.
  • Jeff Bezos interdit certains ouvrages sur Amazon et promulgue des valeurs woke à tous les étages du diffuseur maison Amazon Prime. Début 2021, il tenta d'abattre le réseau social Parler, coupable d'être populaire auprès des Conservateurs américains, en lui coupant du jour au lendemain l'accès à tous ses serveurs.
  • Elon Musk prend le contrôle de Twitter pour restaurer la liberté d'expression, c'est-à-dire permettre tout ce qui autorisé dans la loi. Il prévoit que les utilisateurs de Twitter puissent mettre en place leurs propres filtres.

Le rachat de Twitter était en gestation depuis avril. Ce vendredi, Elon Musk entra donc dans les locaux de Twitter et commença à purger l'entreprise de tout le personnel non productif à ses yeux, soit 75% des 9000 employés. Mais surtout, il promit de ramener la liberté d'expression sur la plateforme, suscitant les cris et les pleurs stressés de milliers de wokes fragiles, incapables d'imaginer un monde où ceux qu'ils détestent puissent s'exprimer.

La censure de Twitter était sans doute la plus intolérable de toutes parce que Twitter n'est rien d'autre qu'un flux d'information. Vous pouvez vous servir de Facebook pour poster des recettes de cuisine ou d'Amazon pour acheter une lampe, mais Twitter n'existe que pour rapporter des nouvelles ou en commenter.

Beaucoup de gens pensent qu'une certaine forme de censure est "nécessaire". Pauvre gens. Aussi bien intentionnés soient-ils au départ, la censure finit toujours par dériver. Elle est si pratique! Elle permet d'éviter de discuter de tous les sujets gênants pour ceux qui sont aux commandes. Elle évite d'avoir à fournir des arguments. Elle est la seule ligne de défense contre une arme puissante comme l'ironie.

Pour mémoire, voici une liste non-exhaustive de points de vue qui pouvaient entraîner, une semaine plus tôt, une fermeture de votre compte sur Twitter:

  • Le mariage concerne un homme et une femme.
  • Les hommes ne peuvent pas porter d'enfant.
  • Les garçons ont un pénis et les filles un vagin.
  • Les transgenres sont des malades mentaux.
  • Toutes les vies comptent (All lives matter).
  • L'avortement n'est pas une bonne chose.
  • Les élections américaines de 2020 ont fait l'objet de fraudes massives.
  • Les émeutes du 6 janvier au Capitole ont été organisées par le FBI.
  • Dire à des journalistes licenciés qu'ils devraient "apprendre à coder" alors qu'ils ont créé cette expression pour se moquer des employés du charbon perdant leur emploi.
  • Le Grand Remplacement est une réalité.
  • Le racisme anti-blanc existe au même titre que les autres.
  • Le COVID est issu d'un laboratoire chinois.
  • Le "vaccin" anti-COVID est inefficace, a des effets secondaires néfastes, est plus dangereux que la maladie qu'il prétend combattre, ou n'est simplement pas pertinent pour les gens qui ne sont pas à risque.
  • Le port du masque est inutile.
  • Joe Biden est un pédophile, corrompu, incestueux, et a monnayé la position des États-Unis contre des pots-de-vin.
  • Hunter Biden est un pédophile, un drogué, incestueux, et a vendu l'influence de son père en Ukraine et ailleurs.
  • L'Ukraine commet des violences contre sa population.
  • Des parodies de n'importe quel sujet ci-dessus.

En revanche, les vidéos de décapitation d'otages américains par Daesh ou l'appel au meurtre de juifs par les autorités iraniennes n'ont jamais été punies du moindre bannissement.

La question n'est pas d'être d'accord ou non avec les éléments de la liste ci-dessus. La question est de tolérer que d'autres puissent être d'accord et, surtout, que chacun puisse en discuter.

L'outrage est grand dans la gauchosphère. Le Washington Post - acheté par Jeff Bezos - affirma ainsi que maintenant que Musk détenait Twitter, la seule chose à faire était de brûler son compte.

Taylor Lorenz, une journaliste woke de la publication, déclara que "les portes de l'enfer venaient de s'ouvrir" avec le retour de la liberté d'expression sur Twitter. Mme Lorenz n'employa jamais de tels termes en parlant de l'inflation galopante aux États-Unis, du renvoi arbitraire de tous ceux qui perdirent leur emploi simplement pour avoir refusé qu'on leur impose l'inefficace vaccin contre le Covid, pas plus que lorsque l'Armée américaine fuit l'Afghanistan la queue entre les jambes en laissant un trésor d'armes de haute technologie entre les mains des Talibans. Non, les portes de l'enfer ne s'ouvrent que face à des gens pouvant s'exprimer librement...

Nous verrons ce qu'il en est à l'usage, mais je suis assez confiant. D'autant plus que nous assistons à un mouvement de fond. Kayne West vient mi-octobre de proposer d'acheter l'application Parler. Et Truth Social, le réseau lancé par Donald Trump, fait son bonhomme de chemin, devenant même en avril l'application la plus téléchargée sur l'App Store, même si Google freine toujours des quatre fers pour l'autoriser sur Google Play.

Le discours en ligne se libère enfin à nouveau. Cela correspond à un besoin. C'est la meilleure chose qui puisse advenir pour la santé du débat public.

Ceux qui tremblent appartiennent à deux catégorie: les gens trop terrorisés pour supporter une contradiction, et ceux dont les positions reposent sur tant de mensonges qu'ils doivent contrôler l'information pour maintenir leur pouvoir. Les premiers devraient se tenir éloigné des réseaux sociaux. Les seconds n'auront que ce qu'ils méritent.

3 commentaires

  1. Posté par Bob le

    Réflexions d’une grande sagesse. Continuez comme cela, on a besoin de cet esprit clairvoyant.

  2. Posté par aldo le

    Les réseaux sociaux sont une manière tordue de rendre l’espionnage individuel acceptable contre un service puéril, qui rend les individus attachés à une illusion comme la lumière attire les papillons. Le succès des réseaux sociaux maintient les individus dans une immaturité affective parce que s’ils sont pratiqués depuis l’adolescence, ils comportent aussi l’impossibilité de couper le cordon avec ses parents créant des générations de Tanguy.

Et vous, qu'en pensez vous ?

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