Félicien Monnier constate la charge politique des grandes thématiques qui agitent notre époque.
Nouvellement à la tête de l’École vaudoise, M. Frédéric Borloz a annoncé que l’École devait «rester en dehors de toute considération politique» («24 heures» du 17 août 2022). Mais cela est-il seulement possible? Oui et non.
Laisser la politique à l’extérieur de la classe est à peu près possible. C’est un vieux débat sur la responsabilité des enseignants et leur capacité à dissimuler leurs propres préoccupations. Leur mission est de faire éclore des intelligences, pas de les orienter. Il n’est pas acceptable que des élèves subissent des incitations politiques précises. Est-ce «faire éclore une intelligence» que de l’inciter à participer à la Grève du climat? Bien sûr que non. Il conviendrait de rappeler à certains que ce n’est pas parce qu’une idée est populaire qu’elle n’est pas discutable.
«Derrière les portes des salles de classe, de la primaire à la Faculté, se joue un combat de portée civilisationnelle.»
Éliminer le politique est plus difficile avec les grands sujets wokes qui agitent notre époque, du néoféminisme au décolonialisme, en passant par le transgenrisme. La récente directive sur l’inclusion des transgenres à l’école impose une sensibilisation des élèves à ces problématiques. Elle est le grand exemple d’une politisation qui intervient en dehors des affiliations partisanes. Bien que la charge politique de ces thématiques soit loin d’être anodine, les visions qu’elles imposent sont en odeur de sainteté dans l’officialité scolaire. Leur dimension éminemment métaphysique, car touchant à l’être même des choses, est pourtant évidente. La légèreté avec laquelle Mme Amarelle les abordait était sidérante.
L’officialisation de ces thématiques est une réussite de l’extrême gauche. Après avoir infiltré les sciences politiques et sociologiques à l’Université, sa grille de lecture constructionniste gagne les esprits du corps enseignant. Il importe de comprendre que derrière les portes des salles de classe, de la primaire à la Faculté, se joue un combat de portée civilisationnelle.
Le projet fédéral de gymnase en quatre ans pose à son tour de graves problèmes. D’abord parce qu’il s’agit d’une centralisation. Le gymnase en trois ans, «à la vaudoise», fait profondément partie de notre identité. Le fait de quitter pour le gymnase des camarades connus depuis neuf ans est un véritable rite d’entrée dans l’âge adulte. Certaines des options envisagées affaibliraient cette importante transition.
Prolonger les études
Derrière cette réforme se joue une conception générale de la formation obligatoire. On constate aujourd’hui une tendance à vouloir prolonger les études obligatoires jusqu’à 18 ans. Retardant l’entrée dans l’âge adulte, cela reviendrait pour beaucoup à aussi retarder la prise de responsabilités professionnelles et familiales.
Pour saisir l’importance des enjeux, il suffit de coupler ce prolongement de l’école aux idées politiques qu’elle semble de plus en plus distiller. La Ligue vaudoise soutiendra toute démarche tendant à limiter les dégâts.
source: https://www.24heures.ch/tout-est-politique-meme-a-lecole-306313509604
Article accolé aux conseils de Mathilde Marendaz, qui demande la mise en place rapide des énergies renouvelables et la sobriété énergétique:
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