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Une crise conjuguée au masculin
S’il a longtemps été utilisé pour désigner des ères géologiques, le suffixe «-cène» fait aujourd’hui partie intégrante du vocabulaire militant. L’«anthropocène» exprime le fait que l’activité humaine est la principale cause du réchauffement climatique et de l’effondrement des écosystèmes depuis la révolution industrielle. D’autres parlent de «capitalocène» pour appuyer le facteur déterminant du capitalisme, et non de l’être humain en soi. De nombreuses théoriciennes féministes estiment toutefois qu’aucune de ces grilles de lecture ne prend en compte les rapports de genre, et n’hésitent pas à parler d’«androcène» (le préfixe «andro» signifie «les hommes») pour relier la crise écologique à l’organisation patriarcale de nos sociétés. Pour sa 40e édition, la revue Nouvelles questions féministes (NQF) en a fait sa thématique. Ellen Hertz, membre du comité de rédaction, est invitée ce soir pour en parler dans le cadre du festival Alternatiba.
«Androcène», une notion théorique de plus?
Ellen Hertz: Il faut d’abord comprendre que derrière chaque notion il y a un apport analytique. Or, dans le foisonnement de termes existants pour qualifier la période que nous vivons, aucun ne s’attelle vraiment à faire sens du constat empirique suivant: les personnes responsables de la dégradation de la planète, en plus d’être des humains et des capitalistes, sont pour la plus grande majorité des hommes. Mettre sur la table la notion d’androcène ne reflète donc pas une volonté de tout expliquer par le biais du genre, mais de stimuler le débat autour de ce manque théorique apparent.
Concrètement, comment se manifeste l’androcène?
Si la recherche montre depuis un certain temps déjà que les femmes subissent de manière disproportionnée les désastres liés au changement climatique, du fait notamment de leur possibilités réduites de mobilité, (enfants, personnes âgées ou malades à charge), elle néglige le plus souvent de poser la question inverse: quelle part jouent les hommes dans ces mêmes désastres? Or, les hommes se trouvent à la tête des organisations, des institutions et des armées qui ont initié et font perdurer le basculement climatique. Ce sont aussi eux en majorité qui s’imposent en détenteurs du savoir légitime quant aux réponses à adopter, très souvent de façon managériale, qui consiste à gérer l’environnement via des moyens techniques uniquement.
«Ce n’est ni un hasard ni une fatalité que les hommes soient dans les positions de commande» Ellen Hertz
N’est-ce pas simplement lié à l’organisation capitaliste de la société?
Oui et non. Ce n’est ni un hasard ni une fatalité que les hommes soient dans les positions de commande en matière d’économie, mais aussi sur les plans politiques et scientifiques. Un bon exemple est celui de l’Angleterre du XVIe au XIXe siècle. Un des articles du numéro de NQF démontre comment les hommes de l’aristocratie anglaise ont sciemment usé de dispositifs juridiques pour déshériter les femmes de leurs familles, tant des terres riches en charbon que des entreprises qui l’exploitaient. L’historien auteur de l’article conclut ainsi que les hommes ont consciemment œuvré à exclure les femmes de l’accès à la propriété des entreprises qui sont aux origines du capitalisme fossile.
Et aujourd’hui?
Au niveau structurel, on trouve, bien sûr, des femmes à la tête de grandes organisations internationales, de grandes entreprises et des prestigieuses institutions scientifiques. Comme leurs homologues masculins, leur marge de manœuvres est fortement limitée par le cadre néolibéral dominant, et le fait qu’elles soient femmes ne modifie pas la nature structurelle du problème. En revanche, si l’on regarde d’autres domaines comme celui de la mobilité individuelle, on observe des réponses très genrées au problème. Lorsqu’il est question de restreindre l’usage de véhicules motorisés ou de réguler le bruit des motos par exemple, ce sont les hommes qui montent le plus souvent au front pour s’y opposer. Idem pour la viande: être limité dans son accès au repas carné semble menacer l’expression de la masculinité de certains hommes et, de fait, les hommes mangent significativement plus de viande que les femmes.
La domination masculine a-t-elle toujours existé?
C’est une vaste question sur laquelle il n’existe aucun consensus. Certain·es chercheur·ses estiment que la domination des hommes sur les femmes a commencé il y a environ 12 000 ans, avec le développement de l’agriculture et la sédentarisation, qui ont entraîné la propriété privée et la possibilité d’accumuler de la richesse. D’autres affirment que des formes de violences liées au genre prédatent cette période. Les données des préhistoriens et des archéologues sur la question vont dans tous les sens. Si elles n’offrent pas de réponses claires, elles nous fournissent cependant un exercice de pensée précieux, car au vu des différentes pratiques dans différents contextes, on peut en tout cas affirmer que ces rapports ne sont pas immuables. Nous avons la possibilité d’en instaurer de nouveaux, basés sur des modèles de société que nous désirons.
«Androcène. Quel est le genre de l’Anthropocène?» La conférence aura lieu ce mardi 30 août à 18h30 à Uni-Mail
source: https://lecourrier.ch/2022/08/29/une-crise-conjuguee-au-masculin/
Ce genre d'incitation à la haine n'est non seulement pas traité par la censure des Big tech, mais bien au contraire encouragé:
Les hommes, les masculinités et le changement climatique : Atelier en ligne (vidéo en anglais, sous-titres automatiques disponibles, 1h 13:13)
8 avr. 2020 MenEngage Alliance
Dans cet atelier interactif en ligne, les participants ont eu l'occasion de discuter et d'explorer les interrelations entre les masculinités, le patriarcat et la crise climatique - et les rôles et responsabilités des hommes et des garçons pour la justice climatique.
”L’«anthropocène» exprime le fait que l’activité humaine est la principale cause du réchauffement climatique et de l’effondrement des écosystèmes depuis la révolution industrielle”
Avec cette théorie fumeuse, la disparition des dinosaure il y a 65 millions d’années serait due à l’Homme qui n’existait pas encore …
Le gens sérieux (hors du GI(E)C sans le ”E” d’expert, ce sont des politiques PAS des scientifiques) et les personnes censées n’y croient PAS !!
L’hystérie du climat est un moyen de faire PEUR aux braves gens, c’est une méthode pour gouverner … !! tout simplement !!
Pour info
”L’urgence climatique est un leurre” de F. Gervais
https://books.google.ch/books/about/L_urgence_climatique_est_un_leurre.html?id=_Z52DwAAQBAJ&printsec=frontcover&source=kp_read_button&hl=fr&redir_esc=y#v=onepage&q&f=false
Cela ne coûte pas cher de s’informer !!