LCI : Si Boris Johnson est vulgaire, c’est qu’il a toujours été ainsi. Mais Poutine est vulgaire parce qu’il est resté le petit voyou de St-Pétersbourg, il n’a pas su évoluer

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Carla Montet: Bien entendu, le vieux monde progressiste, atlantiste va regretter le départ de Boris Johnson. La vidéo ci-dessous résume parfaitement à quel point des médias officiels étaient indulgents envers ce faux conservateur, mais vraie girouette.

La récente émission LCI, analyse des échanges moqueurs entre Poutine et Boris Johnson. Les spécialistes de LCI ne différent en rien des médias suisses, avec leurs positions démagogiques et stupides sur la guerre en Ukraine et l'état psychologique de Poutine.
L'émission est un cas d'école pour illustrer le niveau de ce qu'on peut trouver un peu partout dans les médias occidentaux.

Relevons que les bobos de gauche sur le plateau de LCI témoignent d'un parfait mépris de classe en affirmant doctement que si Boris Johnson est vulgaire, c'est qu'il est fantasque, et il a toujours été ainsi. Tandis que Poutine est vulgaire parce qu'il est resté le petit voyou de St-Pétersbourg, ce sont ses origines, il n'a pas su évoluer.

Cette comparaison entre un enfant orphelin de guerre de l'époque stalinienne et un garçon de l'aristocratie britannique né dans la soie onze ans plus tard, est une absurdité. Cette manière nombriliste de cataloguer le camp du bien et celui du mal n'empêchera en rien les changements que le monde multipolaire va nous amener; elle continuera seulement d'éviter de voir la réalité en face et d'accéder à une information véridique.
Mais ce grand narratif médiatique n’influencera plus que l'opinion du camp des perdants, le camp des occidentaux. Idéologiquement, économiquement, culturellement et stratégiquement, ils ont perdu la bataille et l'histoire ne sera plus écrite par eux.

Résumé de la vidéo: «Vladimir Poutine répond aux moqueries des dirigeants du G7» – une analyse de la réponse de Poutine par la chaîne LCI

LCI: On n'est pas habitué à entendre Poutine sur ce registre. D'habitude, il parle de la Russie éternelle mais ne parle pas à la manière occidentale (sic!).
Il a pris la parole lors d’une conférence de presse à Achkhabad, la capitale turkmène, et répond aux moqueries:

L'équipe de Pujadas explique que Trudeau et Johnson, pour se moquer à la manière "occidentale" de Poutine, se sont demandé s'ils devaient tomber la veste pour montrer leurs pectoraux, comme Poutine aime se montrer torse nu.

Boris Johnson a dit lors de la conférence de presse de l'OTAN: "Si Poutine était une femme, vraiment je ne pense pas qu'il se serait embarqué dans cette guerre folle de macho."

Poutine a pris l'affaire au sérieux et a répliqué à ces moqueries "qu'on pourrait juger puériles", dit la journaliste.

Sa réponse est très intéressante et sérieuse, et il retourne le polémique en sa faveur. Poutine parle aussi de l’instrumentalisation de l'Ukraine pour servir les intérêts de l'OTAN, et de l'adhésion de la Finlande et la Suède à l'OTAN.

L'analyse des journalistes, Pujadas et son équipe admettent que les gags sur Poutine au sommet de l'OTAN sont du niveau cour d'école. Des propos grossiers alors qu'il y a des centaines de personnes qui meurent tous les jours. Mais bon, on a l'habitude des clowneries de Boris Johnson, même si c'est triste que les Britanniques aient un pareil Premier ministre. Ici, il est irrattrapable.
Il est surprenant que Poutine réponde symétriquement.

Galia Ackerman (l'équivalent de la journaliste Nicole Bacharan habituée des les médias suisses romands): Poutine aime bien faire des blagues à quatre sous, et parfois de très mauvais ton. Son sens de l'humour est vertement critiqué par les Russes. Il est vulgaire, c'est sa marque de fabrique. Il essaie parfois d'être caustique sans vraiment réussir.
Le problème de Poutine c'est que maintenant, il ne peut plus reculer. S'il reconnaît que cette guerre en Ukraine était une gigantesque erreur, il ne pourrait plus rester au pouvoir. Et c'est la fuite en avant. Il ne peut plus changer de discours. L'annexion du Donbass n'est pas exclue (dit-elle le 1er juillet 2022!).

Galia Ackerman continue: Poutine n'est pas un soldat, c'est un voyou. Un voyou qui a grimpé grâce au KGB.  Quand vous le voyez marcher, c'est vraiment le type qui roule les mécaniques dans les rues de St-Pétersbourg, quoi. C'est exactement cela. Terrifiant!

Il y a des spécialistes du comportement non verbal de Poutine, qui décryptent que Poutine a adopté une stratégie de l'homme fort. Il veut montrer qui sont les vrais hommes, et par là, il dénonce l'Union Européenne, qui est du côté des homosexuels.
"Je rassure mon peuple à torse nu, mon corps fait rempart à l'Occident."
(Tout comme les facts checkers, ou une pléthore d'ONG progressistes, ces "spécialistes du non verbal" font partie de la même parasitocratie que les journalistes et les invités du plateau de Pujadas.)

Nous apprenons que Poutine est resté ce qu'il était jeune: une petite frappe, mais avec une grosse frappe nucléaire, ce qui pose un gros problème.

Le problème pour Pujadas, c'est que les paroles de Poutine puissent trouver un auditoire auprès de certains électeurs de droite et de gauche RN et LFI, les deux partis souverainistes (!). Qui pourraient se dire: Oui, Poutine est l'agresseur, mais est-ce que l'OTAN et les États-Unis ne l'ont pas cherché malgré tout, en allant toujours plus loin dans leur volonté d'hégémonie?
Pujadas: Est-ce que ce sont des propos complètement aberrants ou est-ce qu'il faut prêter attention à cette petite perception (sic) que les Français peuvent avoir?

Ces gens n'osent plus le dire depuis la guerre mais ils le disent à voix basse. Ils disent qu'est-ce qu'a fait l'OTAN, qu'est-ce qu'ont fait les Américains, etc., en ressortant le Kosovo et la Libye, etc. Ce n'est pas complètement faux, d'accord. Sauf que la guerre, c'est Poutine qui la fait en Ukraine.

L'argument de Poutine, "l'impérialiste c'est vous", reste présent sur les réseaux sociaux. Il y a des gens qui disent: On a humilié la Russie depuis très longtemps. Et finalement, elle a été acculée à faire ça. C'est pour cela que lorsque Macron a repris le terme d'humiliation, cela avait une charge énorme.

Oui, admettons, il y a eu des erreurs, Irak, Libye, Kosovo, oui, mais sauf que les États-Unis, c'est une démocratie. Une démocratie fatiguée, certes. Alors que la Russie est un pays totalitaire, et de plus en plus totalitaire. Ça fait toute la différence.

Sur l’histoire de l'humiliation, il y a quinze arguments pour prouver que la réalité est tout le contraire. Non seulement la Russie n'a pas été humiliée mais elle a été aidée, financée, mise dans des cénacles. Le G7 est devenu G8... pour elle!

Pujadas: il y a 12 ans, Barack Obama et Angela Merkel tendaient la main à Vladimir Poutine, pour un partenariat.
Mais Poutine ment comme un arracheur de dents, il dit le contraire de la réalité, donc c'est intéressant de l'écouter. Mais il ne ment pas tout le temps.

L'un de ses arguments était que l'OTAN veut encercler la Russie. Mais au vu de sa taille, personne ne peut encercler la Russie. Et l'adhésion à OTAN a été voulue par les pays de l'Est et les Baltes.

Et pour couronner le tout, l'émission nous apprend que plus l'OTAN est inflexible, plus Poutine baisse le ton.
Poutine ne peut pas se tromper dans cette guerre, mais voilà, ils ont perdu l'île aux Serpents.

(La réalité est que la mer Noire est  sous domination russe.)

***

Image en avant: ancienne carte du monde exagérant l'importance de l'hémisphère Nord. La vision de nombreux Occidentaux est restée bloquée à cette époque.

Post-scriptum: Le dernier souhait du Dr Vladimir Zelenko, décédé le 30 juin 2022:

Une épidémie de vérités qui s'abattrait sur tous les médias du monde.

 

2 commentaires

  1. Posté par miranda le

    rectification :
    je veux …dire…en famine de sujet intéressants à présenter à ses fidèles.

  2. Posté par miranda le

    Est-ce que l’attitude des journalistes de LCI, prenant les téléspectateurs pour des naïfs de haut niveau n’a pas de lien avec la VULGARITE? En nous insufflant, certains jours, certaines nouvelles indigestes parce que mensongères, ce journal semble nous dire aussi ” pauvres “imbéciles”je sais que vous allez pouvoir avaler ces couleuvres.

    Ce n’est pas parce que LCI n’utilise pas de mots grossiers que sa façon de proposer de l’information n’est pas grossière.

    En essayant de nous faire saisir les nuances qui opposent la grossièreté de Boris Johnson à celle de Vladimir Poutine, on peut se demander si la rédaction de LCI n’était pas en FAMINE ce jour là.
    Je veux en famine de sujets intéressants à présenter à ses fidèles.

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