Carla Montet: L'affrontement entre l'Ouest économiquement développé et les pays émergents signe le déclin en accéléré des pays occidentaux. Le manque de stratégie et la persévérance dans les erreurs seront fatals à notre civilisation.
Pourquoi cette persistance dans l'erreur, malgré l'inefficacité et la souffrance ?
Les confiscations illégales, les sanctions insensées ont détruit notre réputation, notre fiabilité, notre attractivité; le renchérissement et la pénurie d'énergie couplés à la démagogie Verte feront le reste.
L'Ukraine menace la Russie de plaintes à la Cour pénale internationale pour ses prétendus crimes, comme dans l'affaire des viols de masse par les soldats russes (la journaliste Sonia Lukachova, qui avait dénoncé cette fausse nouvelle de Ludmila Denisova est actuellement sur la liste des personnes à exécuter de Mirotvorec), ou ce dernier bobard repris comme argent comptant par les médias occidentaux, selon lequel le centre commercial désaffecté de Krementchouk, atteint par un missile de l'armée russe, était rempli de 1000 personnes. Tout le monde sait qu'un bâtiment qui reçoit un missile de cette taille ne brûle pas debout, et surtout, dans un centre commercial plein il y aurait eu plus de 36 morts.
Et le reste du monde qui n'est pas sous l'emprise de la pensée unique occidentale se moque de nous. Il est temps que l'Occident s'en rende compte.
Nos organisations internationales, détentrices des brevets pour juger le bien et le mal, ne sont plus qu'un décor Potemkine; toute cette parasitocratie et ces redresseurs de torts vont être ensevelis avec le monde faisandé qui nous entoure.
La pensée dominante occidentale idéologise tout, les genres, le climat, et même ce qui est du domaine de l'économie, comme l'énergie. Et ceci risque d'avoir des conséquences très graves dans le cas des sanctions énergétiques que la politique des États-Unis de Biden a imposées; elles ont effectivement donné un résultat économique, mais à l'inverse du but visé, puisqu'elles nous enfoncent dans une crise économique sans précédent, tout en remplissant les caisses de l'État russe et de ses alliés.
L'essentialisation, l'idéologisation à tout-va n'ont qu'une source: les théoriciens progressistes déconnectés de la réalité, ayant pris le pouvoir, dictent la direction vers laquelle les peuples européens doivent "évoluer", et répondre à leurs exigences, mais le reste du monde devient immunisé de tous leurs délires .
Cinquante-huit pays n'ont pas besoin de l'Occident, ils peuvent fonctionner à 100% sans nous, commercer entre eux et garder leurs ressources naturelles pour eux. Nous nous sommes isolés en voulant isoler la Russie et nous ne sommes pas capables de tirer les conclusions venant du réel.
Parmi les 58 pays qui refusent les sanctions contre la Russie, beaucoup sont dominés par l'islam, et ceux sur qui l'Occident croit pouvoir compter comme alliés, la Turquie, l'Indonésie ou l'Arabie saoudite, semblent déjà rangés dans l'autre camp.
Tous ces pays musulmans sont en lien direct avec les musulmans vivant en Europe et nous savons quelle menace vitale représente pour nous l'islamisation.
S. Huntington note dans son livre Le choc des civilisations que l'Occident perdant de son influence, les idéologies qui symbolisent la civilisation occidentale passée déclinent, et leur place est prise par les religions et d'autres formes d'identité et d'engagement reposant sur des bases culturelles.
Mais les États-Unis n'ont cure de la survie de la civilisation occidentale, car ils ne réfléchissent pas en termes de civilisation mais en termes de puissance dominante.
Bien que le principal ennemi des États-Unis soit la Chine, ils dépensent actuellement leur énergie pour une guerre qu'en toute logique ils auraient dû éviter, ils forcent la disparition des pays tampons et polarisent le monde en faisant plier les pays neutres, déjà affaiblis dans leur identité nationale.
Dans ce contexte, nous constatons que l'attachement aux identités traditionnelles reste un rempart de protection, elles aident les pays à rester en dehors de l'escalade belliqueuse en cours, démontrant par là les raisons qui ont amené la bienpensance occidentale à combattre précisément les identités nationales.
Et il est probable que la dilution de l'identité suisse dans le multiculturalisme a grandement facilité l'imposition de la position atlantiste et la participation aux faux-pas successifs de l'Union Européenne.
C'est le serpent qui se mord la queue; pour résister aux décisions suicidaires, il aurait fallu que le Parlement suisse soit moins progressiste, moins soumis aux injonctions américaines, et pour cela nous aurions dû mieux préserver notre identité nationale et nous opposer à l'immigration multiculturaliste.
Samuel P. Huntington a écrit dans Le choc des civilisations: Les multiculturalistes américains rejettent l'héritage culturel de leur pays. Ils [...] souhaitent créer un pays aux civilisations multiples, c'est-à-dire un pays n'appartenant à aucune civilisation et dépourvu d'unité culturelle. L'histoire nous apprend qu'aucun État ainsi constitué n'a jamais perduré en tant que société cohérente.
C'est pareil pour la Finlande et la Suède, pays naguère neutres: leurs parlements féminisés, progressistes, n'ont pas la capacité de résister aux pressions atlantistes et d'évaluer les enjeux géopolitiques en cours.
Tout indique qu'il est dans l'intérêt des pays neutres de rester en dehors d'un conflit qui ne les concerne pas; mais lorsque l'idéologie mène un peuple, la rationalité, la capacité de prévoir disparaissent et la défense de ses intérêts devient impossible.
Si l'on demandait à ces élues suédoises ou finlandaises si elles veulent être les déclencheurs d'une troisième guerre mondiale, elles répondraient par la négative avec indignation. Ces élues anti-militaristes et pro-Otan sont incapables d'entendre que Poutine a clairement averti qu'il considérerait ces adhésions comme de la provocation.
Nous constatons que l'histoire se rit des prévisions de Fukuyama – sa Fin de l'histoire, affirmant que l'humanité allait tôt ou tard adopter la démocratie et que grâce au progrès, l'économie allait fournir le bien-être et les soins à tous sur la planète.
C'est Huntington qui a vu juste: les intellectuels gauchisés ont pu recycler leurs croyances, les imposer via les institutions bureaucratiques, et l'effondrement du bloc communiste n'a pas amené le triomphe de la démocratie.
La Suisse en est un exemple: non seulement elle est confrontée à un déni de démocratie avec le non-respect des votations populaires, mais ses habitants sont sous l'emprise d'une manipulation mentale constante, qui les empêchent d'évaluer le réel tel qu'il est [et non tel que la bienpensance l'impose à notre insu de toutes les manières possibles] et de réagir en citoyens lucides et libres comme l'exigerait la souveraineté populaire.
Les communistes n'ont jamais disparu en Occident et ils se sont recyclés en une sorte de communisme du troisième type qui s'annonce déjà, avec une nouvelle tentative pour unifier l'humanité, une hégémonie qui n'englobera finalement que les pays dits développés. Leur rêve de Great Reset, avec la fin de la propriété privée, le revenu universel, la fin de l'argent libre, un monde dirigé par une élite au-dessus des lois, risque en effet de ne se réaliser que dans les pays des vieilles démocraties, avec au sommet le Deep State et ses multimilliardaires des USA. Le pôle émergent, l'Inde, la Russie, la Chine... ne se pliera pas à ces élucubrations.
Les conséquences de la guerre en Ukraine produisent un monde très incertain et imprévisible. Nous n'avons pas encore vu le bout de l'inflation, ni les effets d'une grave pénurie alimentaire, mais notre jeunesse lobotomisée, qui descend dans la rue pour réclamer la décroissance, sera servie plus vite qu'elle ne le croyait.
Et vous, qu'en pensez vous ?