Tout va très bien, Madame Emery-Torracinta

C'est une femme seule, sèche, raide dans son attitude qui préside aux destinées du Département de l'instruction publique. Elle a quitté la réalité depuis longtemps, enfermée dans son monde consacré à la gloire du socialisme théorique. Elle a transformé son département en laboratoire visant à démontrer que les thèses gauchistes peuvent être développées et mener aux lendemains qui chantent. Le combat est d'ores et déjà perdu, l'Histoire ayant jugé depuis la chute du Rideau de Fer ce que le socialisme pratique avait apporté au monde. Mais Anne Emery-Torracinta s'entête. Elle est convaincue qu'elle peut à elle seule démontrer que le gauchisme a de l'avenir, qu'il est l'avenir. Hélas, la réalité s'obstine, ça ne marche pas. On pourrait dans ces conditions se demander s'il n'y aurait pas lieu de changer de direction mais ce serait avouer que le socialisme est une erreur. Impensable. Alors la Dame multiplie les fonctionnaires autour d'elle, des béni-oui-oui qui lui disent ce qu'elle veut entendre. Tout va très bien, Madame la Marquise.

En dessous, sur la planète terre, on souffre. Le cas du foyer de Mancy constitue l'ultime avatar en date de cette politique sourde aux réalités du monde. Un personnel mal formé laissé seul face à des handicaps lourds, des locaux vétustes avant-même d'ouvrir, maltraitance voire mise en danger de la vie des résidents. En bref, un désastre. Et la Marquise ne savait pas. Elle tombe des nues lorsqu'on l'informe en mars 2021 selon elle. Mais rien ne se passe. Avec un peu de bol, on n'y verra rien. Mais ça ne passe pas inaperçu. Selon une bonne vieille recette qui préconise de feindre d'organiser les événements qui nous dépasse, Anne Emery-Torracinta dénonce les faits au Ministère public sur l'air, dès que j'ai su, j'ai fait le nécessaire. En comptant sur les investigations pour faire sauter quelques fusibles, fonctionnaires dont le rôle n'est pas de travailler pour le bien de la collectivité mais de servir de paratonnerre lorsque l'orage gronde. Dans quelques mois, la Marquise fera savoir que les leçons ont été tirées, qu'elle a pris les mesures nécessaires pour que plus jamais ça et tout rentrera dans l'ordre.

Cette idée est insupportable. Lorsque Pierre Maudet a donné les premiers signes de dérive, le Conseil d'Etat a su le priver de ses prérogatives. Il n'avait pourtant largement pas fait autant de dégâts qu'Anne Emery-Torracinta et pourtant, elle reste en place. Il est vrai que le Conseil d'Etat est à gauche. Dans ces conditions, que peuvent bien peser quelques autistes maltraités ?

Amaudruz Céline

Conseillère nationale

Présidente UDC-Genève