International Man : Les idées communistes et socialistes gagnent en popularité parmi les générations du millénaire et de la génération Z. En effet, la majorité des jeunes n’aiment pas le capitalisme et favorisent un système économique plus socialiste, voire communiste.

En témoigne la montée en puissance de politiciens comme Alexandria Ocasio Cortez (AOC) et The Squad.

Qu’en pensez-vous ?

Doug Casey : Les jeunes sont corrompus, et c’est plus grave que jamais. Bien que je dise cela avec un peu d’humour puisque les gens ont probablement pensé que la jeunesse devenait dégénérée depuis le premier jour.

Par exemple, l’un des deux chefs d’accusation retenus contre Socrate lors de son exécution dans la Grèce antique était la corruption de la jeunesse. Les personnes âgées pensent toujours que les jeunes sont stupides, ignorants, paresseux, fous et qu’ils mènent généralement le monde à l’enfer dans une corbeille. Et, bien sûr, beaucoup de leurs accusations sont, et ont toujours été, vraies.

Mais en vieillissant, les enfants deviennent généralement plus sages, mieux informés, plus travailleurs et plus prudents – rien de nouveau ici. Le monde a survécu à environ 250 nouvelles générations depuis le début de la civilisation à Sumer, il y a 5 000 ans. Et il survivra probablement aussi à celle-ci.

C’est le bon côté des choses. Et, comme vous le savez, je regarde toujours le bon côté des choses. Mais, d’un autre côté, le système universitaire américain a été totalement capturé par les marxistes culturels, les socialistes, les étatistes, les collectivistes, les promoteurs de la politique d’identité et les gens de cet acabit.
Ces personnes détestent la civilisation occidentale et ses valeurs et tentent activement de les détruire. Je pense que ce défi est peut-être le plus sérieux que nous ayons jamais rencontré, et les dangers sont grandement amplifiés par les progrès de la technologie.

International Man : Quel rôle jouent les universités occidentales ? Comment cela façonne-t-il les générations actuelles et futures ?

Doug Casey : Les universités ont été totalement transformées à bien des égards au cours du siècle dernier, et c’est toujours pour le pire. Lorsque le jeune homme moyen de 18 ans entre à l’université, il sait très peu de choses sur la façon dont le monde fonctionne en général.
Il a de vagues idées qu’il a acquises principalement à la télévision, au cinéma et auprès de personnes qui ont trouvé un emploi d’enseignant au lycée. Ils ne connaissent pratiquement rien à l’économie, au gouvernement ou à l’histoire. Pire encore, ce qu’ils pensent savoir est le plus souvent faux.

Cela fait d’eux des proies faciles pour les professeurs qui ont des opinions totalement fausses pour les endoctriner.

Le problème n’est pas tant qu’on leur enseigne des faits inexacts. Il y a beaucoup de « factoïdes » (faits artificiels), bien sûr – comme la guerre entre les États (qui ne devrait pas s’appeler la guerre de Sécession) a été menée principalement pour libérer les esclaves.
Ou que l’économie keynésienne est correcte. Ou que les États-Unis sont une démocratie dirigée par « Nous, le peuple ». Et beaucoup, beaucoup d’autres. Mais ce n’est qu’une partie du problème.

Il ne s’agit pas seulement des faits qu’on leur enseigne. C’est la façon dont les écoles interprètent les faits réels et le sens qu’elles donnent aux événements. Le « pourquoi ? » des événements est déformé, et les concepts de bien et de mal sont pervertis.
Le système éducatif a été presque complètement capturé par les marxistes et autres gauchistes. Ils sont en position d’endoctriner les jeunes, et ils utilisent ce pouvoir au maximum.
Une fois que les pensées d’un enfant sont tordues – un peu comme un arbre peut être tordu comme un jeune arbre – dans une direction ou une autre, il est très difficile de les redresser.

Bien sûr, cela conduit à la question de savoir si le jeune doit être orienté dans un sens ou dans l’autre en premier lieu.
Quelles valeurs sont « bonnes » ou « mauvaises » ? J’ai certainement des opinions sur ce sujet, mais ce n’est pas l’endroit pour en parler – au-delà de dire que les valeurs fondamentales sont trop importantes pour être laissées à des employés aléatoires du gouvernement.

Le vrai problème, cependant, est que l’éducation d’aujourd’hui n’enseigne pas la pensée critique. C’est plutôt le contraire qui est vrai. On enseigne aux étudiants l’acceptation aveugle de ce qui est actuellement considéré comme politiquement correct.

Au lieu de remettre en question l’autorité de manière pacifique et rationnelle – ce que faisait Socrate – l’idée actuelle est d’empêcher toute discussion sur les opinions divergentes.
Les professeurs sont essentiellement tous socialistes, et les enfants ont tendance à croire ce qu’on leur enseigne.
Ces opinions sont renforcées par les autres sources d’information qui les entourent – Hollywood, les médias de masse et le gouvernement lui-même.

Les idées destructrices commencent généralement par les « intellectuels ». Les intellectuels méprisent généralement les affaires, le commerce et la production, et ils envient l’argent des capitalistes. Les intellectuels pensent qu’ils sont non seulement plus intelligents mais aussi beaucoup plus moraux que les hommes d’affaires.
Cela leur donne le droit, à leurs propres yeux, de dicter leur conduite à tous les autres. Ils sont généralement socialistes et approuvent l’idée que des « cadres » comme eux donnent des ordres à tout le monde.
Les intellectuels gravitent naturellement vers les universités, où ils sont payés pour se retrouver entre eux, être adulés par les enfants et faire éclore des idées folles.

Cela a toujours été le cas. Mais c’est devenu un problème beaucoup plus important que par le passé, en partie parce qu’un pourcentage beaucoup, beaucoup plus élevé d’enfants vont à l’université aujourd’hui que jamais auparavant. Même dans un passé récent, tout au plus 5 ou 10 % des enfants allaient à l’université. Aujourd’hui, presque tout le monde y va, et une proportion beaucoup plus importante de jeunes est infectée par les mèmes gauchistes.

Certains enfants en sortiront grandis et réaliseront que la plupart de ce qu’ils ont payé une somme exorbitante pour apprendre est absurde. Mais la plupart défendront par réflexe ce qu’on leur a appris dans un cocon. Et je crains que ces personnes ne représentent aujourd’hui une grande partie de la population américaine.

Les enfants interrogés disent qu’ils pensent que le socialisme est bon… Je pense que les sondages sont exacts. Et même s’ils ne le pensent pas, ils le ressentent presque tous – bien que peu d’entre eux connaissent la différence entre penser et ressentir … Si vous êtes élevé en pensant que les valeurs du socialisme et de l’État-providence sont bonnes, et que tout le monde autour de vous y croit, il y a de fortes chances que vous y croyiez aussi.

International Man : Que pensez-vous de l’importance accordée à la politique identitaire et au concept de « privilège blanc » ?

Doug Casey : La politique identitaire est essentiellement l’idée qu’une personne est avant tout un membre d’une certaine race ou ethnie et seulement accessoirement un individu. Ces dernières années, la plupart des gens ont été endoctrinés indirectement et directement, subtilement et ouvertement, pour croire que les Blancs et la civilisation qu’ils ont créée sont mauvais. Le mème est partout. Ils en sont venus à croire que la civilisation occidentale est une mauvaise chose et que les Blancs détruisent le monde.

Même s’ils ne veulent pas y croire parce que le concept est si stupide et si totalement contrefactuel, ils finissent par l’accepter simplement parce qu’ils l’ont entendu maintes et maintes fois. La propagande fonctionne. Les mèmes qui ont vu le jour chez les intellectuels dans les universités ont profondément infiltré les médias de masse et l’industrie du divertissement. Il est pervers de constater que les « leaders d’opinion » d’aujourd’hui pensent majoritairement la même chose.

Il n’y a eu aucune défense – oubliez la contre-attaque – de la part des soi-disant capitalistes et chefs d’entreprise. Tout ce qui les intéresse, c’est de faire de l’argent.
En fait, non seulement ils acceptent les idées, mais ils contribuent financièrement aux causes de leurs ennemis, pensant bêtement que le fait de faire preuve de vertu les apaisera.
Il est malheureux de constater que les hommes d’affaires, en particulier les hommes en costume qui dirigent les grandes entreprises, ne se soucient pas vraiment de la façon dont ils font de l’argent.
Ils ont tendance à être des philistins et des valets politiques complètement amoraux ou immoraux.
Ils ressemblent à des hypocrites et sont (à juste titre) tenus en mépris par les intellectuels.
Les entreprises sont heureuses de travailler avec et pour leurs homologues du gouvernement, ce qui est exactement ce que le fascisme de Mussolini préconisait. Ils font des contributions charitables aux universités et aux ONG, subventionnant ainsi la source du poison.

Il n’y a pratiquement aucune défense des idées qui nous ont apporté la civilisation occidentale, qui est responsable d’à peu près tout ce qui est bon dans le monde. Je ne plaisante pas quand je fais cette affirmation.
À l’exception de quelques anomalies comme le taoïsme, les arts martiaux, le yoga et la cuisine orientale, l’Est moins l’Ouest égale zéro. Sans cela, le monde entier ressemblerait à l’Afrique, au Cambodge ou à la Mongolie – pas même aujourd’hui, mais il y a 200 ans.
Des idées comme l’individualisme, la liberté de pensée, la liberté d’expression, la science, la rationalité et le capitalisme sont des produits de la civilisation occidentale. Ces concepts n’ont plus de défenseurs nulle part. Ils sont attaqués partout.

International Man : Quel sera, selon vous, l’impact de tout cela sur les marchés et l’économie ?

Doug Casey : Je suis pessimiste, surtout à court terme, puisque de véritables jacobins sont aux commandes à Washington.

Comment les marchés peuvent-ils être sains lorsque ce qui passe pour une classe dirigeante en Occident se déteste réellement et que la classe moyenne s’effondre économiquement et psychologiquement ?
Quand l’esprit d’entreprise politique est plus valorisé que la production d’argent, quand la monnaie est activement détruite pour soutenir ce qui est devenu un système politique très corrompu ?

En fait, l’économie et les marchés sont le moindre de nos problèmes. Le fondement même de la civilisation est attaqué. L’acceptation généralisée d’idées étatistes et collectivistes destructrices est grave.
Les conséquences seront les mêmes ici qu’en Russie sous les Soviets, en Allemagne sous les Nazis, et en Chine sous Mao.
La situation peut être encore plus grave car l’idée même de civilisation occidentale est sérieusement attaquée aux États-Unis, qui ont été le rempart pendant le siècle dernier.

Alors, excusez mon côté baissier, mais je pense qu’il est justifié.

Traduction d’International Man par Aube Digitale

Jade · Publié 30 décembre 2021

source: https://www.aubedigitale.com/doug-casey-explique-comment-les-marxistes-ont-pris-le-controle-des-universites-et-vont-bientot-prendre-le-controle-de-la-nation/

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