Rousseau, Guevara, Marx, Sartre et les autres : la faillite morale et intellectuelle de la gauche

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Un bref regard sur la vie de Rousseau, Marx, Guevara, Brecht et Sartre donne à penser que bon nombre des héros les plus célèbres de la gauche ont construit leur philosophie sur la base du narcissisme, de la violence et de l'inhumanité les plus répugnants. 

Introduction

En éditant la brochure de 1766 de David Hume intitulée À propos de Rousseau , Lorenzo Infantino a attiré l'attention sur une dispute entre les deux philosophes qui, à l'époque, a suscité de nombreux débats dans toute l'Europe. Au cœur de ce différend se trouvaient non seulement deux visions du monde différentes, la Weltanschauung libérale et individualiste classique de David Hume contre celle égalitaire et collectiviste de Jean-Jacques Rousseau, mais aussi deux personnalités très différentes : le penseur écossais était doux, humble et réservé, tandis que le philosophe genevois était mégalomane, paranoïaque et querelleur. 1

La relation entre les deux représente un épisode historique intéressant. Lorsque Rousseau fut recherché par la police en Europe continentale pour ses écrits subversifs, Hume, qui comprit la situation précaire dans laquelle se trouvait le philosophe suisse, proposa généreusement de l'héberger dans sa maison en Angleterre. De plus, il a également fait un effort auprès des autorités pour lui procurer un revenu et une pension. Cependant, à la suite d'un canular organisé par Horace Walpole contre Rousseau (plus précisément une fausse lettre qui fut publiée dans les journaux), ce dernier fut convaincu, à tort, que Hume était à la tête d'une « clique » d'ennemis qui avaient comploté contre lui. D'où la rupture irréparable entre les deux, après laquelle Hume, à contrecœur et uniquement sur l'insistance de ses amis, répondit aux déplaisantes accusations publiques de Rousseau.

Les pouvoirs moraux de l'intellectuel engagé

Dans l'histoire de la relation houleuse entre Hume et Rousseau apparaît une figure devenue typique de l'époque contemporaine, l'intellectuel socialement engagé, qui a émergé précisément à cette période et dont Rousseau était probablement le premier. En effet, au XVIIIe siècle, avec le déclin du pouvoir de l'Église, un nouveau personnage a émergé, l'intellectuel laïc, dont l'influence n'a cessé de croître au cours des deux cents dernières années. Dès le début, l'intellectuel laïc s'est proclamé consacré aux intérêts de l'humanité et investi de la mission de la racheter par sa sagesse et son enseignement.

L'intellectuel progressiste ne se sent plus lié par tout ce qui appartenait au passé, comme les coutumes, les traditions, les croyances religieuses : pour lui, toute la sagesse accumulée par l'humanité au cours des siècles est à jeter. Dans sa présomption sans bornes, l'intellectuel socialement engagé prétend être capable de diagnostiquer tous les maux de la société et de les guérir par la seule force de son intellect. En d'autres termes, il prétend avoir imaginé et posséder les formules grâce auxquelles il est possible de transformer pour le mieux les structures de la société, ainsi que les modes de vie des êtres humains.

Mais quelles sont les références morales des intellectuels engagés comme Rousseau et ses nombreux héritiers, qui prétendent dicter des normes de comportement à l'ensemble de l'humanité ? En fait, si nous regardons leur vie, nous trouvons souvent ce trait récurrent : plus ils proclamaient leur supériorité morale, leur dévouement au bien commun et leur amour désintéressé pour l'humanité, plus ils se comportaient de manière méprisable et indigne avec les personnes qu'ils côtoyaient dans la vie de tous les jours, avec les membres de leur famille, leurs amis et leurs collègues. 2

Jean-Jacques Rousseau, l'homme déformé

Jean-Jacques Rousseau, par exemple, s'est opposé à tous les aspects de la civilisation, à commencer par les arts et les sciences. Comme il l'écrit dans son célèbre Discours sur les sciences et les arts de 1750 , qui lui a valu une renommée du jour au lendemain : « Quand il n'y a pas d'effet, il n'y a pas de cause à chercher. Mais ici l'effet est certain, la dépravation réelle, et nos âmes ont été corrompues en proportion de l'avancement de nos Sciences et Arts vers la perfection. » 3

Dans son second Discours sur l'inégalité et dans ses autres ouvrages, ce mépris des arts et des sciences s'est rapidement étendu en un mépris de l'industrie, de l'accumulation du capital, du commerce, de la propriété privée et de la famille.

Les institutions que beaucoup considéreraient comme responsables du développement de la civilisation étaient, selon Rousseau, la source de la corruption humaine et du mal. À l'origine, l'homme était bon, et il n'a été rendu mauvais que par les institutions et le développement des forces civilisatrices. À cet égard, les mots avec lesquels il a commencé Le Contrat social sont révélateurs : « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers. » 4
Aux yeux de Thomas Sowell, cette phrase résumait parfaitement le cœur de la vision de l'intellectuel patenté. Chez Rousseau, écrit Sowell, « [l]es maux de la société sont considérés en fin de compte comme un problème intellectuel et moral, auquel les intellectuels sont particulièrement équipés pour apporter des réponses, en raison de leur plus grande connaissance et perspicacité et du fait qu'ils n'ont pas d'intérêts économiques pour les biaiser en faveur de l'ordre existant et faire taire la voix de leur conscience. » 5

La vision sentimentaliste de Rousseau sur la nature humaine et ses préjugés envers les institutions, observe Roger Scruton, étaient typiquement adolescents, immatures, nuisibles et hystériques, « jetant aux vents le bon sens et la sagacité politique qui motivaient Hobbes et Locke ». 6

Rousseau a été le premier à se proclamer à plusieurs reprises l'ami de toute l'humanité, mais alors qu'il aimait l'humanité en général, il était enclin à se quereller constamment avec des êtres humains concrets, de chair et de sang, et à exploiter tous ceux avec qui il avait affaire, en particulier ceux qui ont commis l'erreur de bien le traiter, comme l'aimable David Hume, le doux Denis Diderot, le grand médecin Théodore Tronchin, le déiste François-Marie Arouet (alias Voltaire), et les nombreuses femmes qui l'ont soutenu. 7
Tibor Fischer l'a décrit comme « un homme qui a fait carrière par dépit ». 8

Les biographes de Rousseau le décrivent comme un monstre de vanité, d'égoïsme et d'ingratitude, c'est pourquoi il a été caractérisé comme un des moins sympathiques de tous les philosophes politiques. Comme l'écrit l'historien de la pensée politique Gérard Casey,

Rousseau est une figure que beaucoup de gens aiment détester. Et il y a une bonne raison à cela. Il était égocentrique, vaniteux, apitoyé sur lui-même, narcissique, et il associait tous ces traits peu attrayants à un désir irrépressible d'auto-publicité. Jeune homme en colère avant l'heure, il a commis l'erreur courante de confondre grossièreté et muflerie avec honnêteté et intégrité, trahissant une goujaterie qui a probablement eu pour conséquence de lui faire comprendre qu'il ne pourrait jamais espérer évoluer de plein droit dans les plus hautes sphères sociales auxquelles il aspirait. 9

Rousseau se présentait comme un homme dévoué à l'amour, mais il n'a jamais montré d'affection réelle envers ses parents, son frère, sa compagne, ni surtout ses enfants.
En fait, Rousseau, même s'il s'est imposé comme un maître de la pédagogie, prétendant avec son traité Émile poser les bases d'une manière nouvelle et meilleure d'aborder l'éducation, s'est comporté de la manière la plus contre nature et la plus désagréable envers ses enfants. Avec sa compagne et maîtresse, Marie-Thérèse Levasseur, il a eu cinq enfants et a décidé d'abandonner chacun d'eux dans un orphelinat. Pire encore, il se justifiait en prétendant qu'à l'Hôpital des Enfants-Trouvés ils seraient mieux pourvus à tous égards. Or, comme tous ses contemporains, Rousseau savait très bien qu'à cette époque les conditions de vie dans les orphelinats étaient effroyables : seuls cinq à dix enfants sur cent survivaient jusqu'à l'âge adulte, et presque tous ceux qui survivaient finissaient comme mendiants ou vagabonds. La vraie raison de l'abandon était le manque d'attention et d'amour du philosophe envers ses cinq enfants. La preuve en est que Rousseau n'a même pas noté leur date de naissance et ne s'est jamais soucié de leur sort. 10

Karl Marx, l'exploiteur raciste

De telles personnalités sont étonnamment courantes parmi les intellectuels révolutionnaires. Le goût de Karl Marx pour la violence verbale et pour dominer ses opposants était également bien connu, tout comme sa tendance à exploiter son entourage, qui a été remarquée par nombre de ses contemporains.
L'un d'eux était le révolutionnaire italien du Risorgimento  Giuseppe Mazzini, qui a un jour décrit le philosophe de Trèves comme

un esprit destructeur dont le cœur était rempli de haine plutôt que d'amour de l'humanité… extraordinairement sournois, fuyant et taciturne. Marx est très jaloux de son autorité de chef du Parti ; contre ses rivaux et adversaires politiques, il est vindicatif et implacable ; il ne se repose que lorsqu'il les a abattus ; sa caractéristique dominante est une ambition sans bornes et une soif de pouvoir. Malgré l'égalitarisme communiste qu'il prône, il est le dirigeant absolu de son parti… et il ne tolère aucune opposition. 11

Marx se querelle furieusement contre tous ceux avec qui il s'associe, à moins qu'il ne puisse les dominer. Gustav Techow, un officier militaire prussien qui a eu l'occasion de passer du temps avec Marx lorsque le groupe révolutionnaire auquel il était associé en Suisse l'a envoyé à Londres, a rapporté à son retour à ses associés que « malgré toutes ses assurances du contraire… la domination personnelle est le but de toutes ses activités. » 12
Marx méprisait ses opposants, usant de mots et de propos que nous qualifierions carrément de racistes. 13
Bien connus, par exemple, sont les termes utilisés par Marx pour discréditer un collègue socialiste, Fernand Lassalle, dans une de ses lettres à Friedrich Engels, le 30 juillet 1862 :

Le nègre juif Lassalle qui, je suis heureux de le dire, part à la fin de cette semaine… a eu l'insolence de me demander si je serais prêt à remettre une de mes filles à la Hatzfeldt en tant que « compagne », et s'il devait assurer lui-même le patronage de Gerstenberg (!) pour moi ! … Ajoutez à cela son bavardage incessant à voix haute de fausset, ses gestes inesthétiques, histrioniques, son ton dogmatique ! … Il est maintenant absolument clair pour moi que, comme le montrent à la fois la forme de sa tête et la texture de ses cheveux, il descend des Nègres qui ont rejoint la fuite de Moïse d'Égypte…. Cette combinaison de germanité et de judéité avec une substance essentiellement noire crée un produit étrange. L'importunité du bonhomme est également un caractère nègre.

Le racisme de Marx explique son engouement pour les théories de l'ethnologue français Pierre Trémeaux, qui, dans un livre obscur, affirmait que « [l] le nègre arriéré n'est pas un singe évolué, mais un homme dégénéré ».
À la lumière de ce « constat », l'auteur du Manifeste communiste considère Trémeaux et ses œuvres comme « une avancée très significative sur Darwin », comme il l'écrit à Engels en 1866. Ce racisme, d'ailleurs, le conduit à soutenir avec enthousiasme la guerre d'agression des États-Unis contre le Mexique, l'annexion du Texas et de la Californie, la conquête française de l'Algérie et la domination coloniale impitoyable des Britanniques en Inde. 14
Ces événements ont tous été salués sous la bannière du « progrès ». Marx croyait que la « race noire » se tenait en dehors de l'histoire, une idée qui lui est venue en lisant le récit de Hegel sur l'Afrique subsaharienne dans ses Conférences sur la philosophie de l'histoire. 15  Comme Hegel, d' ailleurs, il croyait que l' esclavage ne pouvait être aboli en un seul coup sans détruire la civilisation. Non seulement la « race noire » n'était pas prête pour la liberté, mais l'esclavage remplissait une fonction économique indispensable. Comme il l'écrit dans La Pauvreté de la philosophie :

Sans esclavage, vous n'avez pas de coton ; sans coton, vous n'avez pas d'industrie moderne. C'est l'esclavage qui a donné aux colonies leur valeur ; ce sont les colonies qui ont créé le commerce mondial, et c'est le commerce mondial qui est la condition préalable de la grande industrie. Ainsi l'esclavage est une catégorie économique de la plus haute importance…. Éliminez l'Amérique du Nord de la carte du monde et vous aurez l'anarchie, la décadence complète du commerce et de la civilisation modernes. Abolissez l'esclavage et vous aurez rayé l'Amérique de la carte des nations. 16

Ce que Marx partageait surtout avec Rousseau, c'était une tendance à se quereller avec des amis et des bienfaiteurs.
Il obligeait Friedrich Engels à le subventionner, exigeait de l'argent de tout le monde, et dilapidait régulièrement cet argent en bourse ou d'une autre manière, condamnant sa famille à une vie précaire. Ce qui frappe, c'est sa façon tyrannique de traiter sa femme et ses filles. Dans ses ouvrages, Marx s'est plaint des bas salaires de la classe ouvrière, pourtant il n'a jamais eu le courage ni l'humilité de visiter une usine. Il a qualifié les prolétaires d’« idiots » et d’« ânes ».

Le seul membre de la classe ouvrière que Marx connaissait était sa propre gouvernante infatigable, Helen Demuth, qu'il exploitait de manière indécente. De toute sa vie, il ne lui a jamais donné un sou, juste de la nourriture et un logement. Alors qu'il vivait sous le même toit avec sa femme et ses enfants légitimes, Marx avait l'habitude de la prendre comme objet sexuel, jusqu'à la mettre enceinte.

En 1851, un fils est né de cette relation adultère, Frederick Demuth, mais Marx n'a jamais voulu rien avoir à faire avec lui. Freddy n'avait pas le droit d'être présent lorsque Marx était à la maison et son accès était limité à la cuisine. Afin d'éviter tout embarras social, il a refusé de reconnaître l'enfant, demandant à Engels de le reconnaître en privé à sa place.

Che Guevara, la machine à tuer de sang-froid

Dans les biographies de tant d'autres icônes de gauche, on retrouve, avec une régularité surprenante, les mêmes traits moraux et de personnalité que chez Rousseau et Marx. Des hommes que l'on glorifie encore aujourd'hui, comme Vladimir Lénine, Mao Zedong et Ernesto « Che » Guevara, avaient soif de pouvoir et de domination sur les autres, et leur langage féroce exprimait tout leur mépris pour la vie humaine.

Un des objets de fausse propagande les plus extraordinaires est Ernesto "Che" Guevara de la Serna, le révolutionnaire emblématique qui est derrière la prise du pouvoir par Castro à Cuba. Che Guevara a été porté aux nues par les plus importants maîtres à penser de la gauche.

C'est ainsi que Nelson Mandela l'a qualifié d'« inspiration pour tout être humain qui aime la liberté »,  tandis que Jean-Paul Sartre, en 1961, est allé jusqu'à écrire que le Che était « non seulement un intellectuel mais aussi l'être humain le plus complet de notre époque."17 Les témoignages de ses proches racontent cependant une autre histoire, car ils décrivent Che Guevara comme une « machine à tuer ». Il prenait un grand plaisir à tuer de sang-froid et il a personnellement abattu ou exécuté des centaines de personnes sans procès, uniquement sur la base de soupçons.
En parfait machiavélique, le Che croyait que tout, même les plus cruelles de toutes les méthodes et actions, était justifié au nom de la révolution. L'égalité devant la loi, la preuve judiciaire, l'habeas corpus, le principe "le doute profite à l'accusé", étaient autant de vestiges de la société bourgeoise qui devaient être subordonnés à l'objectif premier : la révolution communiste et la formation de l'homme nouveau socialiste. Comme il le dit : « Pour envoyer des hommes au peloton d'exécution, la preuve judiciaire est inutile. Ces procédés sont un détail bourgeois archaïque. Il s'agit d'une révolution ! Un révolutionnaire doit devenir une froide machine à tuer motivée par la haine pure. 18 
Parlant d'expérience, dans son « Message à la Tricontinentale » d'avril 1967, le Che résumait son idée de la justice : « [L]a haine comme élément de lutte ; une haine inflexible pour l'ennemi, qui pousse un être humain au-delà de ses limites naturelles, faisant de lui une machine à tuer efficace, violente, sélective et de sang-froid. 19

La propension de Che Guevara à la violence caractérisait son personnage avant même la prise du pouvoir à Cuba. Pendant sa période de préparation au Movimiento 26 de Julio, la personnalité psychotique du Che, ainsi que sa haine et ses préjugés systématiques, ne sont pas passés inaperçus parmi ses compagnons de lutte, qui l'appelaient « el sacamuelas » - l'arracheur de dents.
C'est à un jeune âge qu'il a développé l'idée qu'il existe un lien indissoluble entre la violence et le changement social. « La révolution sans coup férir ? Tu es fou », a-t-il déclaré à son ami Alberto Granado lors de leur voyage à travers l'Amérique du Sud.

La soif de pouvoir et l'amour du meurtre de cet homme sont le mieux illustrés par sa période à la tête de la prison de La Cabaña au lendemain de la Révolution. Entre janvier et juin 1959, en tant que chef de la Comisión Depuradora, chargée de nettoyer le pays des opposants politiques et des dissidents, le Che a été directement responsable du meurtre de plus de cinq cents hommes, inaugurant une des périodes les plus sombres de l'histoire cubaine. La dynamique des procédures utilisées à La Cabaña a été bien exprimée par un membre du corps judiciaire, José Vilasuso : « La procédure  suivait la loi de la Sierra : il y avait un tribunal militaire et les directives du Che étaient que nous devions agir avec conviction, ce qui signifiait qu'ils étaient tous des meurtriers et que la manière révolutionnaire de procéder devait être implacable…. Les exécutions avaient lieu du lundi au vendredi, au milieu de la nuit…La nuit la plus horrible dont je me souvienne, sept hommes ont été exécutés. » 20

Pour Che Guevara, la violence était non seulement permise mais nécessaire au triomphe de la révolution : « La voie pacifique doit être oubliée et la violence est inévitable. Pour la réalisation des régimes socialistes, des fleuves de sang devront couler au nom de la libération, même au prix de millions de victimes atomiques. Comme conclut Leonardo Facco : « Haine, violence, meurtre, fusillade, mort, vengeance, torture, sont les mots qui décrivent le mieux Ernesto Che Guevara. 21

Bertolt Brecht, servile flatteur de tyrans

Le dramaturge allemand Bertolt Brecht, encore très étudié dans les écoles aujourd'hui, est un exemple typique de l'intellectuel de gauche qui se met au service d'une dictature impitoyable en échange d'honneurs et de privilèges officiels. Cet accord faustien a eu une empreinte significative sur sa vie et ses œuvres. Dans les années 30, Brecht justifiait tous les crimes de Joseph Staline, même lorsque les purges concernaient ses amis. Comme Che Guevara, Brecht ne se souciait pas de savoir si les victimes de Staline étaient des êtres humains innocents ou non. Bien au contraire. Lorsque Sidney Hook a attiré son attention sur le fait que d'anciens communistes innocents, comme Grigory Zinoviev et Lev Kamenev, étaient arrêtés et emprisonnés, il a répondu : « Quant à eux, plus ils sont innocents, plus ils méritent d'être fusillés. » 22

Après la Seconde Guerre mondiale, Brecht a servi le régime est-allemand, approuvant toutes ses initiatives internationales et devenant le plus fiable de tous les écrivains recrutés par le Parti communiste. En échange de cela, il a reçu d'énormes privilèges. Il disposait toujours de grosses sommes en devises étrangères et voyageait constamment à l'étranger, où sa femme et lui faisaient la plupart de leurs achats ; même en Allemagne de l'Est, il avait accès à des magasins qui n'étaient ouverts qu'aux responsables du parti et autres privilégiés.

Pendant ce temps, les masses dont il se prétendait le champion (mais qu'il méprisait en privé) étaient à la merci de la politique de rationnement du régime et mouraient presque de faim. Environ six mille citoyens est-allemands s'étaient réfugiés dans le seul Berlin-Ouest. Le 15 juin 1953, une révolte ouvrière contre le régime socialiste éclata à Berlin-Est, et elle fut bientôt réprimée avec l'aide des chars soviétiques. Brecht a saisi l'occasion de gagner davantage de reconnaissance et d'appréciation de la part du régime en accusant publiquement les émeutiers d'être une « racaille fasciste et belliciste » composée de « toutes sortes de jeunes déclassés ». 23
Pourtant, comme l'illustrent ses journaux intimes, Brecht connaissait la vérité : il ne s'agissait pas du tout d'agitateurs fascistes, mais bien plutôt de simples ouvriers allemands qui ne supportaient plus un régime qui les expropriait de leurs libertés et de leurs moyens de subsistance. Le dramaturge, cependant, comme Marx avant lui, tout en s'habillant comme un prolétaire et en prétendant l'être, était absolument désintéressé des conditions de la classe ouvrière - un point qui était si évident qu'il lui valait le mépris d'autres socialistes, comme Théodore W. Adorno, Max Horkheimer et Herbert Marcuse. En accord avec son dédain pour les ouvriers allemands, il s'opposait à toute tentative de démocratisation.
Lorsqu'un plombier l'a approché en affirmant qu'il voulait des élections libres afin de pouvoir se débarrasser des politiciens corrompus, il a répondu qu'avec des élections libres, les nazis seraient vainqueurs, indiquant qu'il n'y avait pas d'échappatoire viable au colonialisme soviétique. Il fallait s'y faire.

Comme Rousseau et Marx, Bertolt Brecht a eu, pour le moins, une vie sexuelle et familiale dissolue et désordonnée. Il aimait beaucoup diriger des collectifs sexuels avec lui-même comme maître et avait l'habitude de fricoter avec plusieurs femmes en parallèle, se mariant et divorçant plusieurs fois. Cette vie sexuelle débridée l'a finalement amené à avoir deux enfants illégitimes. Comme ses prédécesseurs intellectuels, il n'a jamais témoigné d'intérêt pour ses enfants, qu'ils soient légitimes ou illégitimes. Il les voyait très rarement, et ne pouvait pas supporter le temps qu'il passait avec eux, car à son avis, ils détruisaient sa tranquillité d'esprit. En ce sens, il exprimait parfaitement cette sorte d'idéalisme intellectuel qui caractérise « l'intellectuel patenté » depuis l'époque de Rousseau, sans se soucier le moins du monde des gens qui l'entourent. Un de ses anciens collaborateurs, W. H. Auden, a décrit Brecht comme « un homme des plus désagréables, une personne odieuse », allant jusqu'à affirmer qu'avec son comportement immoral, il méritait la peine de mort.

Paul Johnson a très bien résumé les grandes lignes de la personnalité corrompue de Brecht : « Les idées passaient avant les gens, l'Humanité avec un grand H avant les hommes, les femmes, les épouses, les fils ou les filles. L'épouse d'Oscar Homola, Florence, qui a bien connu Brecht en Amérique, le résume avec tact : ‘Dans ses relations humaines, il était un combattant pour les droits des personnes sans trop se soucier du bonheur de ses proches.’ Brecht lui-même a soutenu, citant Lénine, qu'il fallait être impitoyable avec les individus pour servir le collectif. » 24

Jean-Paul Sartre, le père spirituel de Pol Pot

Un des maîtres à penser de la gauche les plus salués, mais dont l'influence fut désastreuse pour l'humanité, fut Jean-Paul Sartre. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que la France était occupée par les nazis, Sartre s'est comporté avec un extrême opportunisme. Il fut appelé à enseigner la philosophie au célèbre lycée Condorcet, dont les professeurs étaient pour la plupart en exil, cachés ou dans des camps de concentration. Il n'a rien fait pour la Résistance. Pour les Juifs déportés, il n'a pas bougé le petit doigt et ni écrit le moindre mot. Au contraire, il s'est concentré exclusivement sur sa propre carrière.

Après la fin de la guerre, Sartre a profité de la situation et est devenu une célébrité en épousant les causes de la gauche radicale tout en prêchant sa fumeuse philosophie existentialiste. À la base, l'existentialisme était une philosophie de l'action, une croyance que ce sont les actions d'un homme et non ses paroles, ses actes ou ses idées, qui déterminent son caractère et sa signification. Le socialiste français, cependant, n'a pas réussi à appliquer ce principe dans sa vie. Tout au long de sa carrière, comme l'écrit Albert Camus, Sartre « a tenté de faire l'histoire depuis son fauteuil ». 25

Sartre était lié à l'écrivaine Simone de Beauvoir, qui se comporta toute sa vie comme son esclave soumise, acceptant que Sartre la trompe ouvertement avec les nombreuses femmes de son harem. « Dans les annales de la littérature, observe Paul Johnson, c'est un des pires cas d'exploitation d'une femme par un homme. » 26
C'était d'autant plus étonnant que Beauvoir est l'ancêtre de ce qu'on appelle le féminisme de la deuxième vague. Alors que dans ses œuvres, en particulier dans son livre le plus important, Le deuxième sexe, Beauvoir s'est opposée à plusieurs reprises à la domination masculine et elle a incité les femmes à échapper à leur statut de subordination biologiquement déterminé et à devenir des femmes à part entière, sa propre vie représentait le contraire de ce qu'elle préconisait. 27
Le féminisme coexistait avec la domination masculine.

Sartre a toujours gardé un silence gêné au sujet des camps de concentration de Staline. L'entretien de deux heures qu'il a donné en juillet 1954, à son retour d'un voyage en Union soviétique, est une des descriptions les plus abjectes de l'État soviétique qu'un intellectuel de renom ait donnée au monde occidental depuis celle de George Bernard Shaw au début des années 1930. 28  

Bien des années plus tard, Sartre avoua qu'il avait menti. Dans les années qui suivirent, il vanta avec des mots dénués de sens le Cuba de Fidel Castro (« Le pays issu de la révolution cubaine est une démocratie directe »), la Yougoslavie de Josip Broz Tito (« C'est la réalisation de ma philosophie ») et l'Égypte de Gamal Abdel Nasser. (« Jusqu'à présent, j'ai refusé de parler de socialisme à propos du régime égyptien. Maintenant, je sais que je me suis trompé »). 29 
En plus, il avait des mots particulièrement chaleureux pour la Chine de Mao.

Sa prédication a eu des conséquences délétères. Sans être lui-même un homme d'action, il incitait continuellement les autres à s'engager dans la violence. Comme il était largement lu parmi les jeunes, il est rapidement devenu le parrain théorique de nombreux mouvements terroristes dans les années 1960 et 1970. En enflammant les révolutionnaires africains, il a contribué aux guerres civiles et aux meurtres de masse qui ont secoué ce continent après la décolonisation.
Mais plus funeste encore a été son influence en Asie du Sud-Est. Pol Pot et presque tous les autres chefs des Khmers rouges, qui ont sauvagement assassiné plus d'un quart de la population cambodgienne de 1975 à 1979, avaient étudié à Paris dans les années 1950, et c'est là qu'ils avaient absorbé la doctrine sartrienne de la nécessité de la violence. Ces meurtriers de masse étaient donc ses enfants idéologiques. 30

À la mort de Sartre en 1980, une foule immense composée principalement de jeunes s'est rassemblée à ses funérailles et lui a rendu les mêmes honneurs que Rousseau avait reçus en son temps. Plus de cinquante mille personnes ont choisi de suivre sa dépouille jusqu'au cimetière Montparnasse. « À quelle cause étaient-elles venues faire honneur ? » se demande Paul Johnson, perplexe : « Quelle foi, quelle vérité lumineuse sur l'humanité, affirmaient-ils par leur présence massive ? Nous pouvons bien nous le demander. » 31

Les vrais maîtres

Il est très difficile de trouver un mauvais maître de pensée qui ne soit pas aussi un mauvais maître de vie. John Maynard Keynes, par exemple, comme Murray N. Rothbard l'a rappelé dans son livre intrigant Keynes, the Man (Keynes, l'Homme), était un individu arrogant et sadique, un tyran intoxiqué par le pouvoir, un menteur délibéré et systématique, un intellectuel irresponsable, un hédoniste éphémère, un ennemi nihiliste de la morale bourgeoise, qui détestait l'épargne et voulait anéantir la classe des créanciers, un impérialiste, un antisémite et un fasciste. 32

Si, d'autre part, on regarde les penseurs qui ont défendu la liberté individuelle, on trouve presque toujours des hommes de tempérament très différent. David Hume était à l'opposé de Rousseau : une personne douce, calme, affable et pleine de bon sens, qui a consacré toute sa vie au monde universitaire et à la haute théorie. Adam Smith, Emmanuel Kant, Frédéric Bastiat et Luigi Einaudi avaient des caractères du même genre.

Emblématique est l'histoire du grand économiste français Jean-Baptiste Say, qui fut nommé en 1799 un des cent membres du Tribunat et qui publia en 1803 son ouvrage principal, le brillant Traité d'économie politique. Napoléon Bonaparte lui a offert quarante mille francs par an s'il réécrivait certaines parties du livre afin de justifier ses projets économiques interventionnistes. Say a refusé de trahir ses convictions pour de l'argent et il a été démis de ses fonctions de tribun. Comme l'explique le fondateur de l'école libérale française, dans sa première lettre à Pierre Samuel du Pont de Nemours le 5 avril 1814 : « Pendant mon mandat de tribun, ne voulant pas prononcer d'oraisons en faveur de l'usurpateur, et n'ayant pas la permission de parler contre lui, j'ai rédigé et publié mon Traité d'économie politique. Bonaparte m'ordonna de le suivre et m'offrit 40 mille francs par an pour écrire en faveur de son opinion. J'ai refusé et j'ai été pris dans la purge de 1804. » 33

Pour gagner sa vie, Say décide de se lancer dans une activité entrepreneuriale en ouvrant une usine de coton d'avant-garde employant près de cinq cents personnes.

Le philosophe libéral anglais classique Herbert Spencer nous donne également une leçon de méthode, de caractère et d'assiduité. Il a accompli un travail culturel pour le moins extraordinaire avec une persévérance et un entêtement hors du commun, et a gagné sa vie sur le marché libre de la culture avec ses articles et livres à succès, refusant les postes universitaires ou étatiques qui lui étaient proposés. 34

Plus près de nous, nous pouvons citer les exemples de Ludwig von Mises, Friedrich A. von Hayek, Murray N. Rothbard, Henry Hazlitt et Bruno Leoni, toutes des personnalités respectées et admirées par leur entourage, qui n'ont jamais recherché des postes de pouvoir, et qui ont parfois renoncé à des postes professionnels importants afin de rester cohérents avec leurs idées. Refusant d'adhérer aux modes culturelles du moment, ils n'ont pas reçu la reconnaissance qu'ils méritaient, et qui aurait été à la mesure de leur grandeur intellectuelle et de leur intégrité personnelle.

Misère intellectuelle, morale et existentielle

L'essayiste italien Giovanni Birindelli a qualifié les socialistes de « stupides » au vu de leur incapacité à comprendre le concept d'ordre social spontané. 35
Il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas d'une insulte gratuite. L'intelligence, en effet, a plusieurs visages : il y a l'intelligence logique, mathématique, musicale, émotionnelle, sociale, etc. Beaucoup de socialistes peuvent être de brillants ingénieurs, scientifiques, joueurs d'échecs ou artistes, mais ils sont décidément obtus dans leur compréhension des phénomènes sociaux, ce qui explique l'échec tonitruant et répété de leurs idées chaque fois qu'elles ont été mises en pratique.

L'idée centrale du socialisme, selon laquelle une autorité centrale de planification peut améliorer les conditions de la société par ses ordres, ses interdictions et sa coercition, est en effet incroyablement puérile et dénote un esprit non préparé à saisir la complexité des phénomènes sociaux et économiques.

La société, en effet, n'est pas une boîte noire, et les individus ne sont pas des pièces inertes que l'on peut déplacer arbitrairement sur un échiquier. Plutôt, comme l'explique Jesús Huerta de Soto dans le traité Socialisme, calcul économique et entrepreneuriat , la société est une structure dynamique, un processus très complexe composé d'interactions humaines motivées et maintenues ensemble par la force créative et coordinatrice d'entrepreneurs libres. 36

La misère intellectuelle se manifeste d'abord et avant tout dans les erreurs intellectuelles, les illusions idéologiques et le manque total de bon sens qui caractérisent une grande partie de la littérature socialiste. Les biographies des maîtres de la pensée de gauche montrent, à quelques exceptions près, qu'il y a moins de distance entre mal penser et mal se comporter qu'on ne le pense, car la pauvreté de pensée s'accompagne souvent d'une pauvreté morale et existentielle.

La misère morale de nombreux intellectuels de gauche s'exprime par la férocité verbale, les exhortations à la violence, la diabolisation des opposants et le manque de respect pour la dignité des individus. Ce n'est pas un hasard si au cours des 150 dernières années, comme l'a noté George Watson, tous ceux qui ont théorisé ou prôné l'extermination de peuples ou de groupes sociaux se sont appelés « socialistes ». Aucune exception à cette règle ne peut être trouvée. 37

La misère morale est fréquemment liée à la misère existentielle, qui s'exprime dans l'égocentrisme pathologique, la vanité, l'envie frénétique d'être toujours sous le feu des projecteurs en épousant toutes les modes culturelles du moment, la servilité, l'opportunisme, le parasitisme envers le prochain, l'incohérence entre proclamations grandiloquentes et actions grossières ou mauvaises.

L'intellectuel révolutionnaire n'a rien qui l'autorise à se vanter d'une quelconque supériorité personnelle ni de s'ériger en maître de la société. Au contraire, avec ses idéologies décousues et son mauvais exemple humain, qui a corrompu l'esprit et le comportement de millions de jeunes, l'intellectuel révolutionnaire est sans doute la figure la plus pernicieuse de notre temps.

  • 1.David Hume,  A proposito di Rousseau , éd. Lorenzo Infantino (Soveria Mannelli, Italie : Rubbettino, 2017).
  • 2.Paul Johnson,  Intellectuals  (New York : Harper et Row, 1989).
  • 3.Cité dans Roger D. Masters,  The Political Philosophy of Rousseau  (Princeton, NJ : Princeton University Press, 1976), p. 218.
  • 4.Jean-Jacques Rousseau,  « Discours d'économie politique » et « Le contrat social »,  trad. Christopher Betts, "Discourse on Political Economy" and "The Social Contract"  (Oxford : Oxford University Press, 1999), p. 45.
  • 5.Thomas Sowell,  Intellectuals and Society  (New York : Basic Books, 2010), pp. 130-31.
  • 6.Roger Scruton,  A Short History of Modern Philosophy, 2e éd. (Londres : Routledge, 1995), p. 201.
  • 7.Johnson,  Intellectuals , p. dix.
  • 8.Tibor Fischer,  The Thought Gang  (1994 ; réédité, Londres : Vintage Books, 2009), p. 124.
  • 9.Gérard Casey, Freedom’s Progress? A History of Political Thought (Le progrès de la liberté ? Une histoire de la pensée politique)  (Exeter : Imprint Academic, 2017), p. 505.
  • 10.Johnson,  Intellectuals , p. 21-22.
  • 11.Cité dans Gary North, « The Marx Nobody Knows », dans  Requiem for Marx , éd. Yuri Maltsev (Auburn, AL : Institut Ludwig von Mises, 1993), p. 107.
  • 12.Cité dans Richard M. Ebeling, « Marx the Man », Foundation for Economic Education, 14 février 2017.
  • 13.Nathaniel Weyl,  Karl Marx : Racist  (New Rochelle, NY : Arlington House, 1979).
  • 14.Nathaniel Weyl,  Karl Marx : Racist , p. 24-72. Engels, bien entendu, n'était pas exempt du racisme de Marx. Par exemple, en apprenant la candidature de Paul Lafargue — le gendre de Marx, qui avait du sang noir dans les veines — au Conseil municipal du cinquième arrondissement, dont faisait partie le zoo de Paris, il écrit que Lafargue « est sans aucun doute le représentant le plus approprié de ce district » étant « en sa qualité de nègre un degré plus proche du reste du règne animal que le reste d'entre nous ». Cité dans Saul Padover,  Karl Marx, an Intimate Biography  (New York : McGraw-Hill, 1978), p. 502.
  • 15.« Les nègres se livrent… à ce mépris parfait pour l'humanité, qui dans son rapport à la justice et à la moralité est la caractéristique fondamentale de la race…. La dévalorisation de l'humanité chez eux atteint un degré d'intensité incroyable… le manque de maîtrise de soi marque le caractère des nègres. Cette condition n'est susceptible d'aucun développement ni culture, et comme nous les voyons aujourd'hui, telles ont-elles toujours été… L'Afrique… n'est pas une partie historique du Monde ; elle n'a aucun mouvement ou développement à exposer. Les mouvements historiques en elle… appartiennent au monde asiatique ou européen…. Ce que nous entendons bien par Afrique, c'est l'Esprit Non-historique, Non-développé, encore impliqué dans les conditions de la simple nature, et qui ne devait être présenté ici que comme au seuil de l'Histoire du Monde. » George Wilhelm Friedrich Hegel, The Philosophy of History  (1837 ; réédité, Kitchner, ON : Batoche Books, 2001), pp. 113–17.
  • 16.Karl Marx,  The Poverty of Philosophy  (1847 ; réédité, Charleston : Nabu Press, 2010), pp. 74-75.
  • 17.John Lee Anderson,  Che Guevara : A Revolutionary Life  (New York : Grove Press, 1997), p. 468.
  • 18.Cité dans José E. Urioste Palomeque, « A Murderer Called « CHE »,  Yucatan Times , 7 mars 2019.
  • 19.Cité dans Alvaro Vargas Llosa, « The Killing Machine: Che Guevara, from Communist Firebrand to Capitalist Brand », Independent Institute, 11 juillet 2005.
  • 20.Cité dans Vargas Llosa, « The Killing Machine ».
  • 21.Leonardo Facco,  Che Guevara il comunista sanguinario :  La storia sconosciuta del mitologico mercenario argentino  (Bologne : Tramedoro, 2020), p. 64.
  • 22.Cité dans Johnson,  Intellectuals , p. 180.
  • 23.Johnson,  Intellectuals , p. 194.
  • 24.Johnson,  Intellectuals , p. 187.
  • 25.Cité dans Johnson,  Intellectuals , p. 245.
  • 26.Johnson,  Intellectuals , p. 235.
  • 27.Simone de Beauvoir,  Le Deuxième Sexe , trad. Constance Borde et Sheila Malovany-Chevalier (1949 ; réédition, New York, Vintage, 2011).
  • 28.En entamant son voyage de retour d'Union soviétique, par exemple, Shaw, négligeant toutes les atrocités commises au nom du socialisme, a décrit l'URSS comme « une terre d'espoir ». Cité dans Paul Hollander,  Political Pilgrims: Western Intellectuals in Search of the Good Society  (1981; réédité, Nouveau-Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2009), pp. 38-39.
  • 29.Johnson,  Intellectuals , p. 245.
  • 30.Johnson,  Intellectuals , p. 246.
  • 31.Johnson,  Intellectuals , p. 251.
  • 32.Murray N. Rothbard,  Keynes, the Man  (Auburn, AL, Ludwig von Mises Institute, 2010), p. 56.
  • 33.Cité dans Evelyn L. Forget,  The Social Economics of Jean-Baptiste Say : Markets and Virtue  (Londres : Routledge, 1999), pp. 262-63.
  • 34.Pour une étude de la vie et de l'œuvre de Spencer, voir Guglielmo Piombini, « Herbert Spencer, un uomo contro lo Stato »,  Miglioverde , 20 octobre 2016.
  • 35.Giovanni Birindelli,  Legge e mercato  (Treviglio, Italie : Leonardo Facco Editore, 2017).
  • 36.En particulier, voir Jesús Huerta de Soto,  Socialism, Economic Calculation and Entrepreneurship , trad. Melinda Stroup (Cheltenham : Edward Elgar, 2010), p. 52.
  • 37.George Watson, The Lost Literature of Socialism (La littérature perdue du socialisme) (Cambridge : Lutterworth Press, 1989).
Auteurs:

Guglielmo Piombini

Guglielmo Piombini est un journaliste italien qui a collaboré à divers magazines et journaux dont Liberal, il Domenicale et Elite . Ses articles ont également été publiés dans Ludwig von Mises Italia . Piombini est également le fondateur de Tramedoro : la plateforme en ligne qui offre un aperçu détaillé de tous les grands classiques des sciences sociales . Spécialisé dans les institutions médiévales, il est l'auteur du livre « Prima dello Stato, il medioevo della liberta » (« Avant l'État : le Moyen Âge de la liberté »). 

Bernardo Ferrero

Bernardo Ferrero a obtenu un double diplôme en économie et politique de l'Université SOAS de Londres et a obtenu sa maîtrise en économie autrichienne à l'Universidad Rey Juan Carlos.

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