Témoignant le 26 octobre à la barre de la cour d'assises spéciale de Paris dans le cadre du procès des attentats du 13 novembre 2015, Patrick Jardin, le père de Nathalie assassinée au Bataclan, s'est exprimé sans ambages sur de nombreux sujets, dont la cérémonie qui avait été organisée le 27 novembre 2015 en hommage aux victimes.
La journaliste de France Inter Charlotte Piret a publié sur Twitter les propos de l'homme de 68 ans. Lors de l'audience, celui-ci a commencé par revenir sur la polémique entourant ses réactions aux attentats, souvent publiées sur les réseaux sociaux qui lui avaient valu de se faire qualifier de «père haineux» dans un article du Monde. «On me dit haineux. Oui, c'est vrai j'ai la haine. Mais quel est le contraire de la haine ? C'est l'amour. Et comment aimer ceux qui ont tué votre enfant. Je sais que beaucoup critiquent ma position, mais peu importe», a déclaré Patrick Jardin.
Patrick : "on me dit haineux. Oui, c'est vrai j'ai la haine. Mais quel est le contraire de la haine? C'est l'amour. Et comment aimer ceux qui ont tué votre enfant. Je sais que beaucoup critiquent ma position, mais peu importe."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 26, 2021
Il s'en est ensuite pris au terroriste djihadiste Salah Abdeslam, qu'il enverrait «rejoindre les 72 vierges qu'il convoite tant» et qui selon lui se plaint «comme une pleureuse de ses conditions de détention», alors que celle-ci est «prise en charge gratuitement par la justice», dont les accusés abusent «en ayant deux ou trois avocats». «L'islam dont se revendiquent ces assassins permet de faire du mensonge une stratégie de guerre», a poursuivi Patrick Jardin. «On mesure par là le fossé immense qui sépare notre civilisation de l'islam», a-t-il analysé.
Patrick : "l'islam dont se revendiquent ces assassins permet de faire du mensonge une stratégie de guerre. On mesure par là le fossé immense qui sépare notre civilisation de l'islam. Et on mesure le désarroi de nos services de renseignement intérieur."
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J'ai compris qu'on était dirigés par des gens dépourvus du courage le plus élémentaire, incapables de prendre la moindre décision et dépourvus d'honneur
Le père de la défunte Nathalie a ensuite fustigé les dirigeants politiques d'alors – le président de la République François Hollande, et ses ministres Manuel Valls, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian. «Quand François Hollande donne l'ordre d'intervenir en Syrie, je pense [qu'il] a fait preuve de négligence quant à la sécurité des Français. Il était président de la République, mais certainement pas un chef d'Etat», a estimé Patrick Jardin, avant d'affirmé qu'un directeur des services lui avait indiqué «qu'il était sur le point d'arrêter certains des terroristes mais qu'il n'avait plus assez d'effectifs car Manuel Valls les avait envoyés à l'étranger pour amasser des fonds pour sa campagne».
Patrick : "un directeur des services m'a indiqué qu'il était sur le point d'arrêter certains des terroristes mais qu'il n'avait plus assez d'effectifs car Manuel Valls les avait envoyer à l'étranger pour amasser des fonds pour sa campagne."
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L'homme a ensuite poursuivi en ces termes sa charge contre les dirigeants français : «J'ai compris qu'on était dirigés par des gens dépourvus du courage le plus élémentaire, incapables de prendre la moindre décision et dépourvus d'honneur. S'ils en avaient eu, ils auraient fait comme les ministres belges de l'Intérieur et la Justice et auraient démissionné.»
Patrick Jardin a enfin critiqué la cérémonie qui avait eu lieu deux semaines après les attentats : «J'oublierai jamais cet affreux hommage national aux Invalides, sans chaleur, sans empathie, où le président de la République est venu prononcer un discours insipide et s'est enfui après sans consoler les familles victimes par sa faute.»
Patrick : "j'oublierai jamais cet affreux hommage national aux Invalides, sans chaleur, sans empathie, où le président de la République est venu prononcer un discours insipide et s'est enfui après sans consoler les familles victimes par sa faute".
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L'AFP indique que le père de Nathalie continue de payer l'abonnement téléphonique de sa fille pour avoir la joie brève d'entendre sa voix enregistrée sur son répondeur. «Quelques fois, je l'appelle», a-t-il confié hors de la salle d'audience. «A ce moment, ne reste que la douleur d'un père», a-t-il conclu.
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