L’invitée Lucie Rochat s’oppose au projet de loi sur le «mariage pour tous» soumis au vote le 26 septembre.
Il y a un an, lors de la votation sur le congé paternité, les partisans (dont nous étions) ont insisté sur l’importance du rôle du père dans l’équilibre familial et de la relation que l’homme a à entretenir avec son enfant. Articles scientifiques à l’appui.
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L’incohérence politique n’étant pas à sa première occurrence, des partisans de la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes affirment désormais que des articles scientifiques démontrent que les enfants à qui l’on interdit légalement d’avoir un père sont tout aussi heureux que les autres. Le rôle du père peut donc se limiter à celui d’apport de matériel humain, l’éducation se limitant à une affaire de femmes. Vision éducative rétrograde s’il en est qui nous est proposée avec le «mariage pour tous», faisant passer la PMA pour les couples de femmes par la petite porte.
«C’est de privilège à établir qu’il est question ici et non pas d’égalité de droits.»
Pour appuyer cette inutilité du père, il est proposé que dans le cadre de la PMA, le concept de paternité soit retiré du Code civil, le terme de père étant remplacé par celui d’«autre parent». La notion de maternité, elle, resterait intouchée.
Les femmes s’engagent depuis des décennies pour une meilleure répartition des tâches éducatives, conscientes de l’importante complémentarité des rôles. Je salue la réactivité des hommes qui en prennent toujours plus conscience et s’engagent toujours davantage. Cela pour se voir proposer désormais le rôle de simple apport génétique.
C’est de privilège à établir qu’il est question ici, et non pas d’égalité de droits. Il n’existe pas de «droit à l’enfant», ni en Suisse ni ailleurs, ni pour les hétérosexuels, ni pour les homosexuels par conséquent. Il existe par contre des droits de l’enfant, dont le Tribunal fédéral affirme que «le bien de l’enfant constitue la maxime suprême du droit de l’enfant […] tandis que les intérêts et les souhaits des parents passent au second plan. » De ce principe découle l’impossibilité d’accès à l’adoption ou à la PMA pour de nombreux couples, même hétérosexuels, dont l’un aurait plus de 45 ans de différence d’âge avec l’enfant par exemple, non mariés, couples désirant recourir à la PMA sans raison impérative…
Droits et devoirs
Ce qui est envisagé, désormais, c’est de permettre à des couples de faire passer leur désir d’enfant avant l’intérêt de celui-ci. Car ce n’est pas en pensant aux intérêts de l’enfant qu’on lui supprime le droit d’avoir un père, mais bien pour répondre au souhait de personnes désirant se donner l’illusion d’une double maternité. Il ne s’agit pas non plus de protéger des enfants existants ou orphelins, mais bien de la création d’enfants pour lesquels on décide qu’ils n’auront pas de père.
Si être homosexuel ne mérite pas d’être discriminé, cela ne justifie pas pour autant d’être privilégié et d’être en droit de faire passer ses désirs avant l’intérêt de l’enfant. Les mêmes droits impliquent également les mêmes devoirs et le respect des mêmes règles.
source: https://www.24heures.ch/peres-indignez-vous-pour-un-respect-a-double-sens-803931547866
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