«Chaos tragique» : Biden sous le feu des critiques aux Etats-Unis face à la situation en Afghanistan

post_thumb_default

 

«Désastre prévisible», «chaos tragique» : Joe Biden affronte l'une des plus grandes épreuves de son début de mandat avec la débâcle en Afghanistan, alors que les Taliban avancent vers Kaboul.

Comme le rappelle l'AFP, la semaine avait pourtant bien commencé à la Maison Blanche, où l'on célébrait le large soutien du Sénat au plan Biden, prévoyant des investissements «historiques» dans les infrastructures.

Elle s'achève sous une avalanche de critiques pendant qu'en Afghanistan, les Taliban sont pratiquement aux portes de Kaboul et que Washington prévoit l'évacuation en catastrophe de ses diplomates, protégée par le déploiement de 3 000 militaires américains. 

L'administration Biden a «livré, comme c'était prévisible, un pays entier aux terroristes», a tonné ce 13 août le chef des républicains à la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Même s'il reconnaît à demi-mot que le retrait avait été lancé par Donald Trump après vingt ans de guerre, ouverte en réponse aux attentats du 11-Septembre, ce dernier accuse le président démocrate d'avoir précipité la crise en «bâclant» cette opération. 

Auteur: RT France

La veille, son homologue au Sénat Mitch McConnell avait lui aussi fustigé un «désastre prévisible», en appelant Joe Biden à soutenir l'armée afghane face aux Taliban avec, en premier lieu, un appui aérien. Donald Trump s'est lui fendu d'un communiqué pour dénoncer «un chaos tragique». 

Signe de l'ampleur de la crise : si les voix les plus féroces viennent du camp républicain, les critiques pleuvent aussi du côté de médias généralistes d'ordinaire bienveillants avec Joe Biden. 

Fortes critiques des médias également

«La probabilité que les Taliban prennent complètement le contrôle et dirigent le pays en entier est très faible» : sur CNN, les images de cette déclaration présidentielle datant de début juillet tournent en boucle. 

«Les vies afghanes détruites ou perdues resteront inscrites dans l'héritage» politique du démocrate, a asséné le Washington Post dans un éditorial le 12 août.

Andrew Wilder, un expert sur l'Afghanistan membre du centre de réflexion US Institute of Peace, confiait à des journalistes le 13 août avoir été, comme beaucoup, «surpris par la vitesse à laquelle la situation a changé» dans ce pays, en déplorant un retrait qui ne serait ni «structuré ou responsable». L'analyste commente sévèrement en ces termes : «Il est difficile de ne pas conclure que ce n'est pas le retrait américain mais plutôt la façon dont nous nous sommes retirés, qui a joué un rôle crucial dans tout cela.»

C'est sous Donald Trump que les Etats-Unis avaient, le 29 février 2020, signé un accord avec les Taliban dans lequel Washington s'engageait à retirer l'ensemble des forces américaines d'Afghanistan avant le 1er mai 2021. En avril, Joe Biden avait confirmé le retrait militaire total, en repoussant initialement la date au 11 septembre, puis au 31 août.

Un désengagement encore soutenu par les Américains

Connu pour son empathie, le septuagénaire montre sur ce volet une distance remarquée. Le 10 août, il avait affirmé ne pas regretter sa décision, en rappelant le coût de cette longue guerre : plus de 1 000 milliards de dollars en vingt ans et près de 2 500 militaires américains morts.

Les Afghans «doivent avoir la volonté de se battre» pour eux-mêmes, avait-il martelé. 

Lui qui dit garder avec lui en permanence une feuille où est inscrit le nombre de militaires américains morts en Afghanistan et en Irak aime aussi à rappeler qu'il est le «premier président depuis 40 ans à savoir ce que c'est d'avoir un enfant qui sert en zone de guerre». Son fils Beau Biden, décédé d'un cancer en 2015, avait été envoyé en Irak. 

En multipliant encore ce 13 août les messages sur ses projets titanesques d'investissements, la Maison Blanche semble faire le pari, risqué, que les Américains continueront à soutenir ce retrait, populaire jusqu'ici dans les sondages. 

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.