Prêtre assassiné en Vendée : « C’est la conséquence de la faillite de la politique migratoire, judiciaire et sécuritaire du gouvernement »

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Valeurs actuelles. Quel est votre sentiment après le meurtre du père Olivier Maire par Emmanuel Abayisenga, ce rwandais responsable de l’incendie de la cathédrale de Nantes en 2020 et sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire (OQTF) depuis 2015 ?
Éric Ciotti. Naturellement, c’est avant tout un choc, une émotion forte. Mais je ressens aussi de la colère. Ce drame aurait pu et aurait dû être évité. C’est la conséquence d’une triple faillite du gouvernement : la faillite de la politique migratoire, judiciaire et sécuritaire. Les sentiments d’émotion, de tristesse, partagés par tous les Français, ne suffiront pas. Une nouvelle fois dans notre pays la communauté catholique est prise pour cible : c’était le cas pour le père Hamel en 2016, le cas lors de l’attaque terroriste à la basilique Notre-Dame de Nice en octobre dernier. Ce n’est pas le fruit d’un hasard.

Sa place était soit en prison, soit en centre de rétention pour être expulsé, ou alors dans son pays…

Je l’assume, c’est un sentiment de colère qui domine chez moi. Comment un individu qui a été mis en examen pour un incendie criminel le 26 juillet 2020, passible de la cour d’assises, écope de seulement 10 mois en détention provisoire pour finalement être remis en liberté ? Comment a-t-on pu décider de le remettre en liberté ? Sa place était soit en prison, soit en centre de rétention pour être expulsé, ou alors dans son pays…

Faut-il demander des comptes à l’État et à la Justice dans ce cas ?
Oui. Ceux qui sont à la base de cette décision il faudra leur demander des comptes. Ce qui s’est passé traduit une faute extrêmement lourde.

Mais comment agir contre ce laxisme qui empêche l’expulsion et l’incarcération d’un criminel étranger en situation irrégulière ? Quelles sont les mesures à prendre ?
Il faut un principe de base : tout étranger en situation irrégulière doit être reconduit dans son pays. En 2020, il y a eu à peine 3 000 expulsés dans des pays tiers à l’Union européenne pour plus de 120 000 obligations de quitter le territoire prononcées. Le nombre des expulsions est dramatiquement faible. Il faut faire en sorte que la présence illégale sur le territoire national soit à nouveau un délit, que tout étranger non expulsé soit placé dans un centre de rétention. Pour les étrangers condamnés, il faut la double peine : c’est-à-dire l’expulsion en plus de la condamnation. Enfin, il faut que ceux qui sont soupçonnés d’un crime avec la circonstance aggravante d’être en situation irrégulière ne soient pas remis dans la nature, c’est totalement ahurissant. C’est une accumulation de failles, de fautes, qui est à l’origine de la mort du prêtre Olivier Maire.

Ce gouvernement se nourrit de mots mais ne passe jamais aux actes, c’est ça qui devient insupportable.

Gérald Darmanin promet d’être plus ferme sur les OQTF depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur. En mai, il avait déclaré au Figaro : « À la demande du président de la République, nous considérons qu’un étranger qui a commis un acte grave n’a plus sa place en France. » Cet assassinat est-il un camouflet pour le gouvernement ? Comprenez-vous les critiques à l’endroit de l’exécutif ?
Les mots de la République en Marche traduisent des slogans creux. Ce gouvernement se nourrit de mots mais ne passe jamais aux actes, c’est ça qui devient insupportable. Macron fait des grandes déclarations mais le nombre d’expulsions est extrêmement faible. Il a fallu que nous fassions adopter avec mon collègue Guillaume Larrivé un amendement pour supprimer le consentement qui était jusqu’alors nécessaire pour expulser un étranger qui devait faire un test Covid. Ce qui rendait impossible les expulsions puisque les illégaux refusaient de se faire tester. On est dans le pays d’Ubu roi ! Comment le gouvernement a pu faire preuve d’une telle naïveté ? Je suis consterné par la faiblesse des actes, de l’écart gigantesque entre le discours et la politique conduite par Emmanuel Macron. Je réclame une réforme de la Constitution pour pouvoir expulser tous les étrangers en situation irrégulière. Faisons preuve de courage politique : il faut incarcérer dans les pays d’origine ceux qui ont commis des délits dans notre pays.

L’assassinat du père Olivier Maire est un nouvel acte qui vient illustrer la théorie de l’ensauvagement de la société. Comment expliquez-vous cette montée de la violence ? Faites-vous un lien avec l’immigration illégale ?
Le constat malheureusement est évident. Notre société est de plus en plus violente. Dans cette violence, il y a un lien entre l’immigration, de plus en plus massive, et la délinquance, la criminalité, mais aussi avec le terrorisme. Le nier, c’est faire preuve d’un angélisme irresponsable. Ce lien, nous devons en tenir compte. La politique sécuritaire dépend de la politique migratoire. Quand cette dernière est défaillante nous en payons le prix.

Un rapport dévoilé le 29 juillet montre que les chiffres de la délinquance et des actes de violence sont en nette hausse depuis deux ans. Le triptyque sécurité, justice, immigration sera au cœur de la présidentielle en 2022. En quoi les Républicains feraient mieux que la majorité dans ces domaines ?
Il serait difficile de faire pire que François Hollande et Emmanuel Macron. Si les discours de ce dernier sont différents en apparence, sa politique judiciaire et sécuritaire est peut-être pire que celle de son prédécesseur socialiste. Sous son quinquennat tous les records d’immigration ont été battus : en 2019, 273 000 titres de séjour ont été accordés. Il faut y ajouter 170 000 demandeurs d’asiles et 40 000 mineurs non accompagnés. Ce qui donne pratiquement 500 000 entrées sur le territoire national en un an. Sur un quinquennat, cela fait deux millions. Sur le plan judiciaire, le gouvernement actuel poursuit la politique de Christiane Taubira. Avec ce criminel rwandais, l’incarcération s’est vite transformée en contrôle judiciaire. Le bilan est très lourd. Chez LR, nous avons des réponses à apporter : la fin des aménagements de peines systématiques, la construction de places de prison, l’expulsion des étrangers en situation irrégulière. Pour contrecarrer les forces paralysantes, ces mesures doivent être adoptées par le peuple par référendum. Les Français ne veulent plus d’un pays ouvert aux quatre vents, d’une insécurité qui entrave leur liberté.

 

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2 commentaires

  1. Posté par antoine le

    ”À la demande du président de la République, nous considérons qu’un étranger qui a commis un acte grave n’a plus sa place en France”
    On e na MARRE de ce blabla politique !
    On exige des actes !
    Fermeture des frontières
    Remigration de tous les migrants illégaux !
    Expulsion des tous les migrants violents !
    Des actes, on veut des actes !

  2. Posté par SD-Vintage le

    C’est surtout l’église catholique qui a tué ce prêtre par mauvaise charité.

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