Propagande d’Etat

Yvan Perrin
Ancien Conseiller national
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Propagande d'Etat

Le Parlement a décidé il y a une dizaine de jours d'octroyer un montant de 178 millions à la presse écrite avec un soutien particulier en faveur des journaux régionaux. Sans surprise, le texte a été soutenu par la gauche et le Centre, soucieux de garantir l'accès à une information fiable et compréhensible. C'est noble. Mais c'est surtout intéressé. Leur programme politique sert de base à toute ligne rédactionnelle qui se respecte. En fait, il y a deux thèmes dominants, Europe bien - UDC pas bien, le reste étant constitué d'adhésion aux thèses de gauche, immigration et écologisme entre autres. Cela finit par lasser. Avoir tous les jours des commentaires larmoyants sur la fin de l'accord-cadre, cela use le plus motivé des lecteurs. Celui-ci se tourne vers quelque chose d'un peu plus intéressant, quelque chose qui dépasse du marécage. Et les journaux ont de la peine à tourner. C'est un vieux principe commercial, les mauvais produits rament pour trouver leur clientèle.

Dans tout autre domaine, on chercherait à savoir pourquoi on ne vend plus et ce qu'il faut faire pour retrouver la faveur du public. Mais pas dans la presse. Le journal a raison. C'est un dogme. Aucune remise en cause. On fait alors appel à l'Etat pour remplacer les abonnés et garnir les caisses des rédactions. Ce procédé s'appelle propagande. Mais pas dans le monde gauchiste. Là, on considère qu'il s'agit d'une aide à la libre information nécessaire à la formation intellectuelle des masses laborieuses qui ne voteraient pas à gauche. Le pouvoir s'assure ainsi un relais efficace dans l'opinion dans la mesure où un journaliste acheté aura bien évidemment quelques scrupules à se montrer critique envers la main qui le nourrit.

Sous prétexte d'aide à la presse, les partisans du texte souhaitent simplement stériliser l'innovation, la créativité qui permettent aux lecteurs d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. Il s'agit de pérenniser une information politiquement correcte dont le public est las. Les médias en ligne si honnis par les anciens détenteurs du monopole de l'information taillent des croupières aux médias aux ordres. C'est sain. L'article 16 alinéa 2 de la Constitution le précise, "toute personne a le droit de former, d’exprimer et de répandre librement son opinion." Cela ne saurait être. Vous imaginez, le quidam qui réfléchit alors qu'il ne dispose ni du savoir-faire ni des outils nécessaires à la pensée ? Qui plus est, répand le fruit pourri de ses cogitations ?  C'est avec ce genre de considérations qu'on en arrive à stipendier les plumitifs sans lecteurs afin qu'ils publient des textes sans saveur.

Un bon produit trouve son public. La presse écrite n'a pas besoin d'argent, elle a besoin de talent.

Yvan Perrin, 30.06.2021

3 commentaires

  1. Posté par Jean Durand le

    D’accord avec cet article, cependant je suis troublé par l’absence quasi totale dans la presse suisse, même celle indépendente de toute subvention, d’une remise en question du dogme du tout vaccin face au Covid. De plus en plus d’études dans de nombreux pays démontrent l’efficacité de traitements précoces, sans qu’on doive prendre le risque de se faire inoculer une substance qui est encore en phase de test.

  2. Posté par antoine le

    Merci M. Perrin pour votre billet !
    ”Un bon produit trouve son public. La presse écrite n’a pas besoin d’argent, elle a besoin de talent.”
    Les subventions ne vont créer qu’on oreiller de paresse à la presse,au médias aux ordres … la RTSocialiste en tête !
    Toutes les infos importants doivent être comparées avec des sites de références !
    On est noyé par la propagande, cela n’est plus de tout de l’information !!
    Quel gâchis et tout ceci avec nos sous de NOS impôts !!

  3. Posté par Chris le

    Merci d’avoir lancé un référendum contre cette aide. On signe où?

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