Deux nouvelles églises ont été incendiées le 26 juin sur des territoires autochtones de l'ouest du Canada, portant à quatre le nombre d'églises brûlées depuis la découverte d'un millier de tombes anonymes près d'anciens pensionnats autochtones gérés par l'Eglise catholique en Colombie-Britannique, rapporte l'AFP.
Le 26 juin à l'aube, l'église Sainte-Anne et l'église Chopaka, toutes deux situées sur des bandes de territoires autochtones en Colombie-Britannique, ont été incendiées à moins d'une heure d'intervalle, a indiqué la police fédérale. «Les deux églises ont été détruites», a précisé dans un communiqué le sergent Jason Bayda de la police montée canadienne.
Ces incendies surviennent deux jours après l'annonce de la découverte de plus de 750 tombes anonymes sur le site d'un ancien pensionnat géré par l'Eglise catholique à Marieval (ouest). Le mois dernier, l'identification des restes de 215 enfants près d'un autre établissement du même type avait déjà meurtri et indigné le pays, illustrant le calvaire subi pendant des décennies par des enfants autochtones dans des établissements scolaires gérés par l'Eglise catholique.
Les autorités considèrent que ces récents incendies sont suspects. Elles «cherchent à vérifier s'ils ont un lien avec les incendies d'églises survenus le 21 juin à Penticton et Oliver», a fait savoir le Sergent Bayda, précisant que les enquêtes étaient toujours en cours.
Les découvertes de tombes ont ravivé le traumatisme vécu par quelque 150 000 enfants amérindiens, métis et inuits, coupés de leurs familles, de leur langue et de leur culture et enrôlés de force jusque dans les années 1990 dans 139 de ces pensionnats à travers le pays. Nombre d'entre eux ont été soumis à de mauvais traitements ou à des abus sexuels et plus de 4 000 y ont trouvé la mort, selon une commission d'enquête, qui avait conclu à un véritable «génocide culturel» de la part du Canada.
Le 25 juin, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a présenté les excuses de son pays et appelé le Pape à en faire de même. Le chef du gouvernement n'a pas écarté l'hypothèse d'une enquête pénale. Lors d'un point presse, il est longuement revenu sur les «terribles erreurs» du Canada, qui a mené pendant plusieurs siècles une politique controversée d'assimilation forcée des premières nations.
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