Loukachenko accuse l’Occident de vouloir déclencher une guerre hybride

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Un message d'avertissement est parvenu de Suisse* selon lequel il y avait un bombe à bord de l'avion de Ryanair lors du vol de dimanche dernier d'Athènes à Vilnius,

a déclaré mercredi le président biélorusse Alexandre Lukashenko au parlement de Minsk, ajoutant que le message avait été reçu simultanément dans les aéroports de Minsk, Athènes et Vilnius. Le chef de l'Etat réagissait pour la première fois publiquement à un incident qui avait soulevé un scandale international.

Le chef de l'Etat a déclaré que les autorités biélorusses avaient agi légalement en modifiant l'itinéraire de l'avion près de la centrale nucléaire d'Ostrovets – suggérant ce qui aurait pu se passer s'il avait soudain fallu déclencher les systèmes de sécurité de la centrale.

Il a également réitéré une affirmation antérieure de la Biélorussie selon laquelle l'équipage de l'avion avait décidé d'atterrir à Minsk et démenti qu'ils aient été forcés d'atterrir par des chasseurs biélorusses MiG-29.

Le 24 mai, Artem Sikorski, directeur du département de l'aviation du ministère des Transports biélorusse, a déclaré que la menace concernant l'avion était parvenue à l'aéroport de Minsk par courriel.

Le message était en anglais et ses auteurs se disaient soldats de l'organisation palestinienne Hamas, menaçant de faire sauter l'avion si Israël n'arrêtait pas de tirer sur la bande de Gaza. Cependant, le Hamas a déclaré mardi qu'il n'avait rien à voir avec l'incident.

J'ai agi légalement en vertu de toutes les règles du droit international, en protégeant les personnes,

a expliqué Loukachenko, ajoutant que dès que l'équipage de l'avion avait été informé de la menace, les pilotes avaient aussi consulté les propriétaires de la compagnie aérienne, ainsi que l'aéroport de Vilnius, et avaient décidé d'atterrir à Minsk.

Loukachenko a également accusé l'Occident de lancer une guerre hybride contre le pays post-soviétique en se concentrant non plus sur l'organisation d'émeutes mais sur la répression totale de l'État.

Le chef de l'État réagissait vraisemblablement ainsi à l'imposition de sanctions par Bruxelles, parmi lesquelle le contournement de l'espace aérien biélorusse par les compagnies aériennes internationales.

Avant la pandémie de l'an dernier, 325 000 vols utilisaient l'espace aérien biélorusse, ce qui aurait pu rapporter à l'État entre 50 et 70 millions de dollars par an. Le chef de l'État a souligné:

Avant toute décision hâtive, rappelez-vous que la Biélorussie est le centre de l'Europe, et si quelque chose éclate ici, ce sera une nouvelle guerre «glaciale».

Le dirigeant biélorusse a déclaré que l'avion venait d'atterrir à Minsk, que l'Occident avait presque immédiatement porté des accusations unanimes et immédiatement interdit aux avions biélorusses de pénétrer dans l'espace aérien de l'UE. Loukachenko a ajouté que l'Union européenne avait réagi dans la précipitation et il a promis de mettre toutes les informations recueillies à la disposition du public dans un proche avenir, y compris les déclarations des personnes arrêtées.

À bord de l'avion qui devait aller d'Athènes à Vilnius mais qui a atterri à Minsk, se trouvait notamment Roman Protasevich, ancien rédacteur en chef  de la chaîne NEXTA Telegram, déclarée extrémiste en Biélorussie, et son amie Sofia Sapega, qui ont été arrêtés par les autorités locales après l'atterrissage. Ils sont accusés d'incitation à la haine et d'organisation de manifestations anti-gouvernementales.

Protasevich a planifié une rébellion sanglante contre la Biélorussie,

affirme Loukachenko. Selon lui, ses soutiens occidentaux doivent dire pour quel service étranger travaille Protasevich. Le chef de l’État a déclaré que les manifestations de masse qui ont eu lieu à travers le pays il y a un an ne doivent pas se répéter pas cet été.

M. Loukachenko a ajouté que trois autres personnes n'étaient pas reparties de Minsk pour Vilnius, car cela leur évitait de devoir reprendre ensuite l'avion pour Minsk. Il a dénoncé l'invention selon laquelle il s’agissait d’hommes de la sécurité de l’État local (KGB).

Weber soupçonne Moscou. Manfred Weber, chef du plus grand groupe du Parlement européen, a déclaré que Moscou pourrait également être impliqué dans l'incident. «Loukachenko sait que sans le soutien du président russe Vladimir Poutine, son régime n'a aucune chance de survivre, donc beaucoup supposent que toutes les décisions essentielles sont convenues avec Moscou», a déclaré Manfred Weber dans une interview à l'Augsburger Allgemeine, ajoutant que le cas de Minsk montre que les dirigeants de Moscou ne veulent pas coopérer avec l'Europe, mais poursuivent consciemment une ligne orientée vers le conflit. L'Union européenne doit s'adapter à cette situation.

Source: https://magyarnemzet.hu/kulfold/hibrid-habornditasaval-vadolja-lukasenka-a-nyugatot-9848903/

Traduction: Cenator

* NB: La Suisse a formellement démenti avoir transmis une quelconque alerte.

 

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