Tunisie : le parti islamiste Ennahdha accuse le président de verser dans l’autoritarisme

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En Tunisie, le parti islamiste Ennahdha présidé par Rached Ghannouchi, qui est également le président de l'Assemblée des représentants du peuple, a accusé le président tunisien, Kais Saied, d'entraver le processus démocratique, et d'avoir des tendances «autoritaires» en s'appropriant des prérogatives que la Constitution tunisienne ne lui accordait pas.

Ces accusations ont été rendues publiques le 20 avril dans un communiqué de presse après un discours du président tunisien prononcé le 18 avril à l’occasion du 65e anniversaire de la création des forces de sécurité intérieure. A cette occasion, Kais Saied s'est estimé être le commandant suprême des forces civiles et militaires du pays. «Le président de la République est le haut commandant des forces armées, y compris les forces armées et civiles», avait-il déclaré.

D'après Ennahdha, ces déclarations sont contraires à l'article 77 de la Constitution qui stipule que le chef de l'Etat est «le haut commandant des forces armées» sans autre précision sur les forces civiles de la nation. Cette déclaration est «une violation de la Constitution et des lois du pays», a réagi Ennahdha. Le parti a reproché par ailleurs au président d'empiéter sur les «prérogatives du chef du gouvernement» Hichem Mechichi en «violation du système politique».

Un contexte politique déjà électrique 

Refusant «la tendance autoritaire du chef de l'Etat», Ennahdha a appelé «les forces démocratiques à la rejeter [...] et à mettre en place la Cour constitutionnelle», institution judiciaire ardemment désirée par Ennahdha qui serait amenée à trancher en cas d'abus constitutionnel. Le parti accuse par ailleurs le chef de l'Etat de vouloir entraver la mise en place de cette institution et appelle le président à «arrêter toute tentative de bloquer les rouages de l'Etat».

Alors qu’Ennahdha avait soutenu Kais Saied lors de la présidentielle en 2019, le président tunisien reproche à ce mouvement d'inspiration islamiste des compromissions et des calculs politiciens. Kais Saied s'était par ailleurs opposé à un remaniement décidé en janvier dernier par le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi, qui avait néanmoins démis cinq ministres. 

D'après L'Economiste Maghrébin, le chef de l'Etat a précisé dans son discours prononcé devant les policiers que «seul le président de la République, en tant que chef suprême des forces armées militaires et sécuritaires, pouvait procéder aux nominations et aux limogeages quand il s’agissait des hauts postes militaires, diplomatiques ou sécuritaires».

 

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