Asinus asinum fricat
Dans le Temps du jour, la journaliste Laure Lugon Zugravu consacre un article élogieux au nouvel ouvrage rédigé par l'euroturbo François Chérix. Pour donner le ton, la Dame évoque la "plume limpide, élégante et mordante" de l'auteur. Moments d'extase garantis dont je me permets de citer les meilleurs passages.
"Nous croyons être un petit village vertueux, laborieux et discipliné, peuplé de montagnards votant à main levée autour de sept sages qui garantissent une démocratie directe mythifiée."
Comme tout bon gauchiste, François Chérix nourrit quelques ressentiments à l'égard de cette démocratie directe qui offre à tout un chacun l'occasion de donner son avis, même et surtout à ceux qui ne sont pas assez intelligents pour comprendre que Chérix François est dans le juste et doit donc être suivi. Le mythe dont parle notre homme n'est rien d'autre qu'un attachement sincère à notre histoire, à nos valeurs, à l'héritage de nos aïeux, en un mot, le patriotisme.
"Dans notre culture, les médias donnent la parole à l’ensemble des parties."
C'est vrai que la neutralité journalistique suisse est bien connue, le débat européen si cher à notre bon analyste est traité avec une impartialité qui force le respect. Certes, l'essentiel des médias rabâchent à longueur de journée qu'hors accord-cadre, point de salut mais on ne saurait leur reprocher leur approche unilatérale puisque c'est la seule et unique vérité.
"Le premier parti de Suisse, l’UDC, dit que le gouvernement ne respecte pas le peuple alors que ce dernier se rend aux urnes sans arrêt."
Et quel rapport entre le fait que nous votions fréquemment et la façon dont le verdict populaire est travesti voire trahi ensuite ? La libre-circulation a-t-elle été vraiment contenue suite à l'initiative du 9 février 2014 ? Que nenni ! Les criminels étrangers sont-ils expulsés comme le demandait le texte accepté par Peuple et cantons ? Encore moins.
"Un animateur de chaîne info en continu, par exemple, vise le show, crée l’événement, mais n’est pas dans l’analyse de l’information. L’opinion publique, elle, ne fait pas toujours la différence."
C'est vrai, les téléspectateurs sont tellement cons, ils ne comprennent rien. Du coup, il leur faut un François Chérix pour mettre un peu d'ordre dans leurs esprits débiles.
"Il faut se reprendre, s’émanciper des récits, réinstaller un climat de raison. (…) En recréant des récits collectifs. (…) On n’en sortira qu’en reconstruisant une grammaire commune. En France, il faudrait une lecture différente de la révolution, sortir de cette société d’incantation pour viser une logique de résultat."
Du passé faisons table rase, la vieille lune de gauche. Tout cramer et construire un monde meilleur sur les ruines de ce qui fut. Malheureusement, l'Histoire ne s'efface pas, elle pèse de tout son poids et plutôt qu'être travestie voire occultée, elle demande à être connue. Marx ne s'y était pas trompé, qui disait de celui qui ne connait pas l'histoire qu'il est condamné à la revivre. Dans son monde idéal, François Chérix imagine que chacun, de Lisbonne à Helsinki, nourrit le même appétit pour la saucisse de Francfort. Il fait fi non seulement du passé mais aussi de la réalité géographique. L'environnement façonne celui qu'il accueille. Cela crée ces différences que François Chérix aimerait tant gommer. Il voudrait un citoyen européen lisse, nourrissant les mêmes aspirations, les mêmes goûts. Malheureusement pour lui, l'amnésie générale ne se décrète pas.
Yvan Perrin,26.03.2021
c est un peu des doux dingues au NOMES… espérons que ils ne deviennent pas nuisible.
François Cherix, c’est l’auteur d’Alice au pays des merveilles ?
Est-ce que M .François Chérix vit dans notre réalité de tous les jours ?
On dirait qu’il porte des lunettes déformantes et que ses oreilles ne veuillent entendre que ce que le cerveau formaté désire entendre …