Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, sauf rares exceptions, tout s’est bien passé à Noël. Pourtant, depuis plusieurs années, la période de Noël connaît une montée révélatrice des agressions contre les symboles chrétiens ou liés à Noël dans de très nombreuses communes. 2020 n’a malheureusement pas échappé à cette triste règle. Christianophobie ? Banalisation des incivilités ? Ensauvagement de la société ? Les faits sont trop souvent mis sur le compte d’ivrognes, une explication pour le moins rapide.

La réalité semble plus grave. Tout se passe comme si la banalisation de l’irrespect de Noël se développait par le biais de la destruction de ses décorations et symboles : saccage des décorations de Noël au Marais-la-Chapelle, près de Falaise (14), à Bellicourt, dans l’Aisne, Plouaret (22), Chaumont (52), Sainte-Gemmes-sur-Loire, près d’Angers, Roézé-sur-Sarthe (72), Quincy (18), Saint-Jean-de-Luz (64), Saint-Aubin-des-Ormeaux (85)… A Craon (53), le vol des décorations de sa bijouterie a conduit une commerçante à exprimer son exaspération dans une vidéo postée le 23 décembre sur Internet et vue plus de 100 000 fois. A Valmont (76), un local des Restos du cœur a été dévalisé : ce sont des jouets et des denrées alimentaires destinés à une centaine de familles qui ont été volés. Des saccages et des pillages précédés par des vols de décorations et de sapins, comme à Mâcon (71) et Renazé (53), deux rennes en bois d’une hauteur de un mètre vingt dans ce dernier cas, tout de même, ou encore des tirs de feux d’artifice contre le commissariat du Val-de-Reuil (27). A Thouars (79), le président du club des commerçants, dépité, n’a pu réagir qu’avec ironie sur Facebook : « Chers délinquants, c’est avec une profonde colère que nous avons constaté ce matin votre passage dans la rue Porte-de-Paris. »

Incurie de l’Etat

Les événements survenus à Belfort symbolisent l’incurie de l’Etat devant la multiplication de faits graves mais à peine considérés comme des incivilités. A Belfort ? L’école primaire Pierre-Dreyfus-Schmidt a été visée le 26 décembre : le sapin de Noël a été saccagé, jeté au sol et ses décorations ont été éparpillées dans la cour de récréation, mêlées à des détritus de toutes sortes. Sapin, école, détritus, tout un symbole. Les coupables ? Des « jeunes », selon la direction de l’école. Or le conseil d’école le signale de longue date, des attroupements de ces « jeunes » ont lieu régulièrement durant les week-ends et les vacances, sans que l’autorité de l’Etat s’interpose. L’école sert d’espace de trafics de toutes sortes, imputables à des réseaux de « jeunes ».

Ces « jeunes » traînant dans les rues de France le soir du réveillon de Noël sont-ils chrétiens ou d’origine européenne ? Il est permis d’en douter. En France, la réalité devient chaque jour plus évidente : la haine contre tout ce qui représente la civilisation chrétienne et européenne se banalise. Pour Noël, elle a été assaisonnée d’une flambée de saccages sur tout le territoire national. •

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