Révélations sur le coup de force assisté d’Alain Berset dans son affaire de chantage 

Dans la Weltwoche, Christoph Mörgeli apporte des précisions sur l’affaire du conseiller fédéral socialiste, de qui une artiste de sa connaissance voulait extorquer 100’000 francs sur la base de documents compromettants qu’elle aurait possédés. L’entourage d’Alain Berset a usé, pour le sortir de cette affaire, d’une tactique double, conciliante avant sa réélection au gouvernement, violente après. Son chef de la communication, Peter Lauener et son avocat Patrik Eisenhut firent tout d’abord tout pour que le scandale n’éclate pas. Ils gardèrent un contact permanent par courriel et par téléphone avec cette femme que Berset avait connue lors d’un voyage officiel à l’étranger et dont il avait assisté incognito à l'une de ses performances à Zurich. Le jour de l’élection au Conseil fédéral, ils organisèrent même un rendez-vous avec elle, afin de la tenir tranquille. Après l’élection, la méthode changea du tout au tout. L’avocat de Berset porta tout d’abord plainte le lendemain contre elle, ce qui l’incita à renoncer à son chantage et à rendre les originaux de ses courriels et de ses photos. Des policiers firent ensuite irruption le surlendemain chez elle pour l’interpeller. Par la suite, le ministère public de la Confédération et la police fédérale s’attelèrent durant six mois à la convaincre de les autoriser à détruire les documents compromettants. Elle se déclara finalement d’accord le 16 juin 2020. Curieusement, certains passages de l’ordonnance pénale du 14 septembre 2020 ont été noircis, ce que le ministère public a justifié par une communication de Monika Simmler dans l’édition du trimestre d’été de la Revue pénale suisse. Madame Simmler a été présidente du parti socialiste du canton de Saint-Gall et est députée au parlement cantonal. Une aide bienvenue pour son collègue de parti Berset.

https://www.weltwoche.ch/ausgaben/2020-51/diese-woche/eilmeldung-die-weltwoche-ausgabe-51-2020.html

Traduction (extrait) : L’équipe autour du conseiller fédéral socialiste voulait priver à tout prix la femme de son pouvoir complet de chantage. Le lendemain déjà, le 13 décembre, des policiers pénétrèrent au petit matin dans sa maisonnette au bord du lac de Zurich. Ils mirent cette mère célibataire d’un enfant de cinq ans durant huit heures en garde à vue et lui confisquèrent sept supports de données : deux ordinateurs portables, quatre téléphones mobiles intelligents et une carte SIM. Cette façon d’agir résolue ne permet de croire que faiblement à l’assertion formulée plus tard par le département de Berset, selon lequel les documents justifiant le chantage étaient totalement anodins.

C.H. 17.12.2020