Depuis son élection, en 2014, le maire de Beaucaire (Gard), Julien Sanchez, installe une crèche dans la mairie. Et chaque année des associations « pour la libre pensée » (sauf la pensée chrétienne), pour les droits de l’homme (l’homme athée), et autres courroies de transmission de la gauche extrême, interviennent et saisissent le préfet. Le terrible danger que fait courir la crèche municipale, l’insupportable trouble à l’ordre public en découlant donnent prétexte à procès, à injonction de démantèlement. Il en sera de même cette année.
Julien Sanchez ayant été confortablement réélu, on peut supposer que ses administrés ne se sentent pas spécialement troublés. Et quelques santons se comparent difficilement à un rassemblement Black bloc ou à un décapiteur islamiste.
Toutefois un jugement du 25 juin 2020 a annulé la décision de la mairie de montrer une crèche dans le hall de l’hôtel de ville… mais il s’agissait de la crèche de décembre 2017 ! Pour une fois, on ne peut que se réjouir des lenteurs de la justice ! La ville avait-elle été mise à feu et à sang du fait de la présence de cette crèche de la nativité dans un bâtiment public ? La mairie en a-t-elle profité pour organiser des conversions, lancer des prêtres et des moines à l’assaut des âmes ? En un mot une chape de plomb de prosélytisme chrétien est-elle tombée sur la ville ? Pas qu’on sache. Alors, où est le scandale ?
Chaque année est donc jouée la même comédie par les intégristes de la laïcité.
Mais Julien Sanchez, comme tous les autres maires confrontés aux mêmes agressions sectaires, pense avoir trouvé la parade. Une jurisprudence du Conseil d’Etat autorise les crèches sur la voie publique ou dans un bâtiment public si cette représentation de la nativité (qui est aussi un évènement historique) a une dimension artistique, culturelle, festive. Or, avec la crèche, nous sommes en plein dedans.
Une exposition de santons régionaux
A Béziers, Robert Ménard installe chaque année une superbe crèche. Elle est à présent montée sur des roulettes, pour pouvoir, semble-t-il, la déplacer en cas de nécessité. L’an dernier, Laurent Wauquiez en avait installé une au conseil régional, ayant pris soin de l’assortir d’une exposition sur les santons régionaux pour la rendre « culturelle ».
A Beaucaire, l’acharnement des pouvoirs publics à faire interdire la crèche est étrange : il n’y aurait pas ici d’« usage culturel ou de tradition festive » justifiant de réintroduire une crèche ? Mais comme le notait l’avocat de la ville, un autre jugement a autorisé la crèche de Sorgues, à 35 kilomètres de là, car elle était mise en place chaque année depuis quatorze ans, et surtout « elle était passée à la télé ».
Le combat contre les crèches reste, pour les macronistes, un marqueur politique qui lui assure une neutralité bienveillante du côté des Loges. Par les temps qui courent, c’est mieux que rien. Et les enfants, pour qui ces crèches sont installées, eux, ne votent pas. •
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Bravo à Julien Sanchez et Robert Ménard de défendre l’Europe et sa chrétienté. Et ceux qui ne sont pas content, qu’ils rentrent dans leurs pays de paix et de tolérance.