Avec 16 760 immigrants illégaux arrivés sur 553 embarcations entre le 1er janvier et le 15 novembre, dont la moitié au cours du dernier mois écoulé, les îles Canaries enregistrent une hausse de l’immigration illégale de 1 019 % par rapport à l’année dernière, selon les données publiées il y a une semaine par le ministère de l’Intérieur espagnol. Sur la même période, 15 667 arrivées ont été enregistrées pour le reste de l’Espagne. Les autorités ont dû réquisitionner des installations militaires et touristiques, d’ailleurs vides cette année, pour loger les « migrants » principalement originaires du Maroc mais aussi d’Afrique noire, et en particulier du Sénégal. Les départs se font désormais depuis ce dernier pays, en plus des côtes contrôlées par le Royaume chérifien dont on se demande s’il n’a pas laissé se développer le trafic de migrants en réaction aux propos de l’Espagnol Pablo Iglesias, chef de file du parti d’extrême gauche Podemos, deuxième vice-président du Conseil des ministres et ministre des Droits sociaux, à propos de la nécessité, à son avis, d’organiser un référendum sur l’appartenance au Maroc du Sahara occidental.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur du gouvernement de Madrid, Fernando Grande-Marlaska, était en visite à Rabat pour discuter du problème des « migrants » avec son homologue Abdelouafi Laftit. A l’issue de sa rencontre à Rabat, le ministre espagnol a réitéré le refus de Madrid d’organiser le transfert systématique des arrivants des îles Canaries à la péninsule Ibérique afin de ne pas former une nouvelle route de l’immigration vers l’Europe. Néanmoins, en bon ministre socialiste, il a aussi parlé de créer plus d’occasions d’immigration légale. De son côté, le ministre des Affaires étrangères Arancha González Laya rendait visite cette semaine au Sénégal où elle a convenu avec les autorités de Dakar et avec le président Macky Sall de l’organisation « dans un délai bref » de vols de rapatriement. Il a aussi été question d’ouvrir de nouvelles voies pour l’immigration légale vers l’Espagne.
Au sein de l’opposition espagnole, le chef du Parti populaire (PP) de centre droit, Pablo Casado, reproche au parti socialiste (PSOE) d’avoir créé un appel d’air par l’accueil très médiatisé de l’Aquarius et de ses 630 « migrants » en juin 2018, ainsi que par ses multiples déclarations en faveur des immigrants illégaux, et il reproche à l’allié d’extrême gauche du PSOE, Podemos, sa rhétorique constante en faveur de la légalisation du séjour de ces immigrants. Il est aussi reproché au gouvernement de n’avoir toujours pas autorisé l’installation d’un radar pour la détection des petites embarcations transportant les migrants entre les côtes africaines et les Canaries. Le parti libéral-conservateur Vox exige quant à lui la mise en place par la marine espagnole d’un blocus naval afin d’empêcher l’arrivée de ces immigrants. « Nous sommes face à une véritable invasion migratoire organisée », a déclaré le chef de Vox, Santiago Abascal, en attribuant la responsabilité de la situation à l’effet d’aspiration provoqué par le gouvernement de Pedro Sánchez ainsi qu’aux mafias et aux ONG complices.
La décision de la Cour constitutionnelle espagnole qui a validé jeudi dernier les renvois « à chaud » des immigrants clandestins pris sur le fait à la frontière n’est malheureusement d’aucune aide aux Canaries puisque ces renvois « à chaud » ne sont possibles qu’à la frontière terrestre entre le Maroc et les enclaves espagnoles en Afrique du Nord. •
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