La mort de Douch, Khmer rouge et génocideur communiste

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Le 17 avril 1975, salués en ces termes par le journal Le Monde : « Un peuple en liesse accueille ses libérateurs », les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh. De 1975 à 1979 (date à laquelle ils seront délogés par d’autres marxistes, mais tendance Moscou…), ils élimineront – et dans des conditions d’horreur totale – quelque trois millions de Cambodgiens.

Figure centrale de la dictature communiste de Pol Pot, Kang Kek Ieu (ou Kaing Kek Iev, ou Kaing Guek Eav), plus connu sous le pseudonyme de « Douch », vient de mourir à Phnom Penh. Dans son lit. A la différence des milliers de personnes qu’il avait torturées et massacrées (souvent de ses propres mains) et jetées sans sépulture dans les « champs de la mort » qui jouxtaient la prison Tuol Sleng (le sinistre camp S-21).

Après la chute du régime khmer rouge, Douch était passé dans la clandestinité, puis avait travaillé pour des organisations… humanitaires. Démasqué en 1999, un peu par hasard, par le photoreporter irlandais Nic Dunlop, il avait été arrêté.

Avant d’œuvrer au camp S-21, Douch s’était fait la main dans la jungle où il dirigea, de 1971 à 1973, le camp de rééducation M-13 (un camp de la mort en fait).

Au camp S-21, à Phnom Penh, il fera encore pire, si faire se peut. Froid, méticuleux, il se livrera personnellement aux pires abominations. Les personnes emprisonnées à S-21 ont été soumises à des souffrances physiques et mentales indescriptibles. On ne sortait pas vivant de cet enfer. Pour économiser les balles, les prisonniers étaient tabassés à coups de gourdins de rotin, fouettés, électrocutés (les parties génitales étant systématiquement visées), étouffés avec des sacs en plastique.

Au cours du procès de Douch, les rares survivants décriront « son enthousiasme et sa méticulosité dans chacune de ses tâches », sa « fierté » de diriger un centre de torture, « son indifférence totale à la souffrance d’autrui ».

Pol Pot, Nuon Chea, Khieu Samphân, Ieng Sary, Ieng Tirith, autant de génocideurs qui ont échappé à la justice des hommes. Douch est le seul dont le procès est allé à son terme.

Young Chang, chef du Centre de documentation du Cambodge, l’organisme de recherche qui a fourni de nombreux éléments au tribunal lors du procès de Douch, veut espérer – mais sans trop d’illusions – que le décès du monstre apportera « un peu de réconfort aux vivants et que les morts pourront enfin reposer en paix ».

Quant aux ex-maoïstes français, certains à la retraite aujourd’hui, qui ont encombré pendant des années les ministères, les administrations, les facultés et les lycées, le Sénat et le Palais-Bourbon, après avoir proclamé leur admiration et leur soutien à Mao et à Pol Pot, pas d’inquiétude. Ils sont gras à lard. Ils sont généralement pétés de thunes. Et ils mourront dans leur lit. Comme Douch… •

Photo : Au camp S-21, Douch a fait des milliers de morts.

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Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    Les journaleux du Monde à l’époque se sont lourdement trompés, mais ils ne se sont JAMAIS excusés ou repentis des nouvelles trafiquées et bonne pour la consommation … c’est comme aujourd’hui avec toutes les Fake News !!

Et vous, qu'en pensez vous ?

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