USA : la subversion ose l’apartheid

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De notre correspondant permanent aux Etats-Unis. – Depuis dix-huit jours, Seattle, la grande ville du nord-ouest jouxtant le Canada est amputée d’un quadrilatère d’immeubles et de rues. C’est devenu un territoire à part, une enclave autonome, une sorte de minuscule république échappant à toutes les lois, qu’elles soient municipales, de l’Etat de Washington ou du pouvoir fédéral. Cette oasis née dans les tourbillons des violences raciales ne reconnaît qu’une seule loi : celle de l’extrême gauche radicale, celle des anarchistes, des Antifas et de Black Lives Matter. Tous furent les agents perturbateurs de ces folles semaines. Tous bouclent maintenant ce camp retranché appelé Capitol Hill Occupied Protest (CHOP) – un acronyme choisi pour le son de la guillotine –, qu’ils interdisent aux autorités – y compris policières – et d’où ils font connaître leur programme : démantèlement de la police officielle, naturalisation pour tous les illégaux, socialisation de la médecine, gratuité du logement, droit de vote pour les prisonniers, et jurés appartenant à la même minorité que l’accusé. Des blocs de béton ceinturent depuis jeudi ce bastion révolté qui a pris en otage quelques centaines de bourgeois votant démocrate. Pour eux, le dérapage vers l’extrémisme devient – enfin – une aventure vécue.

Un coup de force

A la Maison-Blanche, le président Donald Trump ne cesse de vitupérer contre le « séparatisme de ces terroristes domestiques » et le « coupable laxisme » du gouverneur de l’Etat de Washington, du maire de Seattle et du chef de la police – tous démocrates – qui ont indirectement permis ce « coup de force ». Trump a sommé les radicaux de vider les lieux en les menaçant d’une intervention musclée de la Garde nationale. Dans cette affaire, le pouvoir fédéral se sent humilié. Quoi, une partie – une infime partie, certes – de l’Amérique échappe à son autorité par le fait de quelques têtes brûlées ? Inadmissible ! Les conseillers présidentiels sont partagés. Les uns mettent en garde contre les dégâts provoqués par un mauvais exemple. Les autres insistent sur le coût en victimes en cas d’assaut militaire. Pour l’instant, on temporise. Ce qui laisse le temps à certains observateurs d’imaginer quelques scénarios concernant cette aventure surprenante et originale, sans précédent dans l’Amérique des dernières décennies.

Parmi ces observateurs, un bon nombre estime que le mieux serait de ne rien tenter, de laisser la situation évoluer vers un pourrissement et d’attendre que CHOP s’autodétruise, tombe comme un fruit blet. Après tout, soulignent-ils, nous sommes dans un pays fédéral. Ce réduit d’intransigeance et de haine reste un problème local. Laissons les élus de ces quartiers, de cette ville, de cet Etat le régler comme ils l’entendent. Cela les concerne directement. Qui se soucie de CHOP aux Etats-Unis ? Les habitants de CHOP et des environs. C’est tout. Le problème s’avère minuscule et il n’est surtout pas celui de Trump.

A cette indifférence mêlée de résignation, d’autres observateurs répondent par une analyse plus audacieuse. Ils partent d’une constatation d’évidence. Nous sommes en présence, disent-ils, de quelques milliers de spécimens viscéralement hostiles à la politique gouvernementale. C’est leur droit. L’Amérique est un pays de liberté. Ces réfractaires à tout ordre imposé par d’autres exigent l’avortement à la demande, la suppression des prisons, la drogue en vente libre, des énergies vertes, l’homosexualité à l’école et du socialisme intégral. C’est encore leur droit. Pour en jouir pleinement, ils se sont enfermés à l’intérieur de frontières où seule leur loi règne. Là, ce n’est plus tout à fait leur droit, mais passons. Allons plus loin dans l’analyse.

Imaginons la même histoire mais avec un groupe de nationaux-populistes qui auraient érigé des barricades quelque part dans le Wyoming ou le Dakota du sud. Eux aussi émettent des exigences. Ils condamnent l’avortement, l’école publique, la révolution sexuelle, l’abrutissement télévisuel et l’intoxication en ligne. Ils prônent l’enseignement à la maison, défendent la place de la religion et militent pour un retour à la nature. C’est aussi leur droit. Ils sont d’accord avec Trump mais se doutent qu’il ne sera pas éternel. D’où leur enclave autonome au cas où un fossoyeur de leurs valeurs occuperait la Maison-Blanche – une autre Hillary Clinton ou un Joe Biden. Après tout, la Confédération du sud n’était-elle pas, d’une certaine façon, une CHOP ? Et New York n’en est-elle pas une de facto ? Après le confinement et les émeutes, les esprits ont fermenté. D’autres CHOP peuvent apparaître. Le fédéralisme actuel aurait-il fait son temps ? Assistons-nous à la germination d’une nouvelle confédération – celle des CHOP ? Un fantastique retour de l’histoire ? •

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Un commentaire

  1. Posté par poulbot le

    Si les américains veulent sauvé leur pays , ils doivent comme en Europe prendre les armes ; pour les américains aucuns problème pour cela, leur constitution leur permet d’être armer, par contre pour les européens cela sera plus dur car depuis des années les gouvernements de gauche n’ont eu de cesse que de restreindre le droit des armes sous le fallacieux prétexte de lutter contre la délinquance, argument qui ne tient pas la route; nous le voyons maintenant; en même temps ils ont démantelé toutes les fabriques d’armes en France, laissant le pays sans aucuns moyens de ce défendre.
    Par la même occasion la gauche en France a fait interdire le payement en liquide supérieur a 1000€ toujours avec la même excuse de lutter contre la délinquance par le blanchiment d’argent.
    De ce faite les français vont avoir beaucoup de mal a résister contre les barbares qui commence leurs exactions avant le déferlement final qui mettra fin a des millénaires de civilisation et la mise en esclavage de la population avec un faible espoir de retrouve la LIBERTÉ un jour.

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