Jean-Eudes Gannat était l’invité d’Infos-Toulouse, mercredi 22 avril, pour répondre aux questions de nos lecteurs et raconter son séjour d’observation à Lesbos, en mars dernier, en plein cœur de l’invasion migratoire orchestrée par le président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Lesbos. Cette île grecque est au cœur de la problématique migratoire depuis 2015. Au point que le pape François y a consacré l’un de ses rares voyages en Europe en 2016. Fin février, le président turc, Recep Tayyip Erdogan décide du jour au lendemain de mettre ses menaces à exécution et d’ouvrir ses frontière vers la Grèce aux centaines de milliers de migrants bloqués sur le territoire turc. La Grèce, dans la précipitation n’avait d’autre choix que de fermer ses frontières. La population, submergée par les migrants se révolte. La crise migratoire en Europe prend un nom : Lesbos.
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Pour pallier un discours médiatique dominant marqué par le prisme idéologique pro-immigration, de nombreux observateurs européens se sont rendus sur place pour rapporter les faits. C’est le cas de Jean-Eudes Gannat, porte-parole de la communauté militante Alvarium à Angers, il s’est rendu pendant plus d’une semaine dans cette zone de non-droit aux portes de l’Europe. Pour Infos-Toulouse, il vient témoigner de ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu.
Une île aussi grande qu’un département français
Arrivé sur place le jour d’une fête religieuse, c’est à une procession orthodoxe que le jeune angevin assiste. « Mais l’image a vite changé en voyant les migrants », rapporte-t-il. Pour se faire une idée de l’île, « il faut savoir qu’elle a la taille d’un département français et ressemble à un paysage de Corse ».
Mais contrairement à la Corse, où l’État a épargné l’imposition de CADA, à Lesbos un camp a été construit « pour 2.500 personnes » au début de la crise. « Aujourd’hui, ils sont 25.000 », relate-t-il. « Ces populations vivent dans des conditions abjectes, il y a énormément de familles », a-t-il noté, tout en déconstruisant les reportages des médias : « il y a très peu de Syriens, 80% sont Afghans, Africains ou Maghrébins ». « Les histoires d’enfants qui se mutilent ou qui se suicident sont fausses », rectifie-t-il. « Les gens sont très enclin à faire éclat de leur misère. Leur arme de destruction massive c’est leur misère », estime Jean-Eudes Gannat.
Des ONG mal vues
Les associations immigrationnistes sont dans le collimateur des habitants de l’île. « Les ONG sont mal vues dans la manière où elles traitent les migrants, elles participent à cette traite humaine en nous faisant culpabiliser, en tant qu’Européens, nous qui refusons l’immigration », rapporte l’observateur. Si « la plupart des Grecs » avait bien accueilli ces migrants au début, au fur et à mesure, « ces migrants sont devenus une ville sur l’île ».
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Et le plus inquiétant pour Jean-Eudes Gannat, ce ne sont pas ces jeunes hommes seuls qui arrivent, mais les femmes. « Elles viennent accoucher sur le sol européen », témoigne-t-il. La problématique du droit du sol s’ajoute alors à celle de la submersion migratoire. « Les femmes qui donnent naissance à des enfants sur le sol européen ne sont plus expulsables », s’indigne le porte-parole de l’Alvarium.
Face à ces problèmes, « 98% des habitants de Lesbos sont aujourd’hui contre l’immigration, car ils en ont fait les frais », note Jean-Eudes Gannat. « La présence des migrants crée une nuisance incommensurable, des émeutes », souligne-t-il. Le gouvernement grec a alors souhaité désengorger le camp surchargé en en construisant un second. Un chantier empêché par les Grecs eux-mêmes, où même la police a dû rentrer à Athènes.
Suivez l’intégralité du direct avec Jean-Eudes Gannat
Étienne Lafage.
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