La fascination pour les « révolutionnaires de la pampa », le fantasme du gaucho, c’est un peu une manie chez les socialistes françaises. Ainsi, après Danielle Mitterrand recevant en grande pompe en 1995 un Fidel Castro pour lequel elle en « pinçait » clairement, c’est une Anne Hidalgo très émue et très exaltée qui a fait cette fois les yeux doux à l’ancien président Lula, récemment sorti de prison, en lui remettant officiellement lundi le titre de citoyen d’honneur de la ville de Paris. Flattée par les éloges de celui qui a été condamné pour corruption à 12 ans de prison en 2018 et traîne dans son sillage une impressionnante collection de casseroles, madame le maire des bobos parisiens, fière d’avoir été qualifié de « femme révolutionnaire », est même allée jusqu’à l’inviter à l’un de ses meetings et à dénoncer les prétendus « procès politiques » dont il aurait été victime ! Bref, un spectacle franchement consternant qu’ont peu apprécié les candidats de l’opposition à Paris, mais qui fait aussi quelque peu grincer des dents du côté de Matignon. Car l’ancien détenu, malgré sa gestion calamiteuse du Brésil lorsqu’il en était le président, ne s’est pas privé de donner des leçons de démocratie à notre pays. Invité mercredi sur France Info, Lula a en effet expliqué que le recours au 49.3 « n’est pas une bonne chose » et que « ce n’est pas correct démocratiquement ». Avant d’ajouter : « Les travailleurs ont raison de protester. Ça ne peut pas être le désir personnel d’un président n’importe où dans le monde, qui peut-être n’a jamais cotisé, et n’aura sans doute pas besoin de sa retraite »… •

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