Le groupe de Visegrád, ou V4 (Pologne, Tchéquie, Slovaquie et Hongrie), devrait sortir renforcé des élections législatives slovaques de samedi, au moment crucial où la Turquie de l’islamiste Erdogan lance un nouvel assaut migratoire contre l’Europe à travers la Grèce et les Balkans moins de cinq ans après la grande vague de 2015 (voir en page 3). Ce qui était le plus à craindre, c’était une victoire de la coalition libérale-libertaire PS-SPOLU (Slovaquie progressiste-Ensemble) des amis de la présidente Zuzana Caputova, qui avaient fait un bon résultat aux européennes en surfant sur la victoire de leur candidate à la présidentielle l’année dernière. Proche de la nébuleuse Soros dont elle partage l’idéal de « société ouverte », cette coalition électorale est, à l’image de LREM en France, une formation européiste, immigrationniste et progressiste. Caputova est parfois même qualifiée en Slovaquie de « Macron en jupon ». Mais, avec 6,96 % des voix, ses amis libéraux-libertaires n’entrent pas au Parlement.
Le parti social-démocrate Smer-SD de l’ex-Premier ministre Robert Fico et de son homme de confiance, le Premier ministre sortant Peter Pellegrini, a lui aussi été sanctionné puisqu’il n’a cette fois recueilli que 18,29 % des voix, son plus mauvais score depuis 2002. Le Smer-SD gouvernait en coalition avec le Parti national slovaque (SNS), national-conservateur, et refusait, comme ses alliés du V4, la politique d’ouverture de fait des frontières à l’immigration de masse mise en œuvre à Bruxelles, Berlin et Paris. Le SNS a lui aussi été sanctionné et n’aura plus de députés au Conseil national, le parlement monocaméral slovaque. En revanche, le parti nationaliste L-SNS se maintient au parlement avec 7,97 % des voix.
Les deux partis de gouvernement paient notamment l’affaire de l’assassinat en février 2018 d’un journaliste enquêtant sur des affaires de corruption, et c’est le nouveau parti anti-corruption Ol’ano (« Gens ordinaires et personnalités indépendantes »), de centre droit, qui remporte la mise avec 25,02 % des voix. La coalition la plus probable pourrait se faire avec les partis Sme Rodina (Nous sommes une famille), qualifié de populiste de droite, et SaS (Liberté et solidarité), un parti libéral. Ces trois partis sont hostiles à l’Europe fédérale voulue par Bruxelles et Macron, et également opposés au laxisme migratoire européen et à la relocalisation des immigrants illégaux.
C’est donc un deuxième échec pour le « Macron en jupon » qui détient la présidence de la République slovaque, avec des pouvoirs très limités, après le rejet la semaine dernière, par le Parlement sortant, de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, appelée aussi Convention d’Istanbul. Une convention que la France a signée avec enthousiasme en 2014 et que le ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem avait même qualifiée de « levier formidable » puisqu’elle est imprégnée d’expressions empruntées à l’idéologie du genre et demande aux Etats signataires de « promouvoir les changements dans les modes de comportement socioculturel des femmes et des hommes en vue d’éradiquer les préjugés, les coutumes, les traditions et toute autre pratique fondés […] sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes ». Le tout accompagné d’un nouvel abandon de souveraineté en faveur d’une commission internationale d’experts chargée d’en surveiller la mise en œuvre. •
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