Afghanistan : fin de la trêve partielle entre autorités et Taliban, déjà un premier attentat

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La trêve n'aura duré que neuf jours. Les Taliban ont annoncé, ce 2 mars, mettre un terme à la trêve partielle instaurée le 22 février et reprendre leur offensive contre les forces de sécurité afghanes, deux jours seulement après la signature d'un accord historique avec les Etats-Unis.

Un attentat, qui n'a pas été immédiatement revendiqué, a eu lieu ce même jour. L’explosion d’une moto piégée durant un match de football a tué au moins trois civils et en a blessé 11 autres, a déclaré à l'AFP Sayed Ahmad Babazai, le chef de la police de la province de Khost. Les trois tués sont trois frères, a indiqué Abdul Fatah Wakman, le président de la fédération de football de Khost. 

L'attentat intervient après neuf jours de trêve partielle, qui avaient vu le nombre d'attaques s'effondrer en Afghanistan, à la grande satisfaction de la population, qui avait enfin pu respirer après quatre décennies de conflit.

La période de réduction des violences «a pris fin et nos opérations vont revenir à la normale», a déclaré le 2 mars à l'AFP Zabihullah Mujahid, le porte-parole des insurgés. «Conformément à l'accord [américano-taliban], nos moudjahidines n'attaqueront pas les forces étrangères, mais nos opérations continueront contre les forces du gouvernement de Kaboul», a-t-il poursuivi.  La commission militaire du mouvement a diffusé un document, transmis à l’AFP par une source talibane, demandant à ses combattants de relancer leurs opérations contres les forces afghanes. 

L'accord avec les Etats-Unis prévoit un dialogue entre Kaboul et Taliban 

La veille, le président afghan Ashraf Ghani avait quant à lui annoncé la prolongation de la trêve partielle au moins jusqu'au début des discussions inter-afghanes, prévu pour le 10 mars, et «ce pour but d'atteindre un cessez-le-feu complet». Mais il avait également rejeté l'un des principaux points de l'accord signé le 29 février à Doha par Washington et les insurgés, de la négociation duquel son gouvernement a toujours été tenu à l'écart, à savoir la libération de 5 000 prisonniers taliban en échange de celle de 1 000 membres des forces afghanes détenus par les rebelles.

Cette mesure est «un prérequis pour les discussions inter-afghanes», a toutefois rappelé Zabihullah Mujahid, illustrant les difficultés à venir pour que Kaboul et les insurgés parviennent à un compromis. «La position de Ghani montre que les Américains n’ont pas fait les préparations nécessaires avant de signer l’accord», a réagi une autre source talibane, basée au Pakistan.

D'après l'accord de Doha, un éventuel cessez-le-feu n'est par contre qu'un «élément» des discussions à venir et non une obligation pour que celles-ci se déroulent, comme le souhaite Ashraf Ghani.

Depuis la signature de l’accord, les Taliban ont été vus célébrer en public une «victoire» contre les Etats-Unis.

En vertu de l’accord Doha, les Américains et leurs alliés s'engagent à retirer toutes leurs troupes d'Afghanistan sous 14 mois si les insurgés respectent les termes de l'accord, dont l'ouverture de discussions entre les insurgés et Kaboul visant à mettre en place une paix durable.

 

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