De notre correspondant permanent aux États. – Rien ne leur fut épargné à ces Américains qui se sont rangés derrière Donald Trump dès les premiers coups de clairon du national-populisme, dès l’annonce des mesures spectaculaires qui allaient, en trois ans à peine, changer le visage du pays. Ils ont dû tout endurer : le mépris de la grosse presse qui les traite d’« idiots » ou de « demeurés » ; les insultes de la gauche parlementaire qui les assimile à un troupeau bêlant ; les sarcasmes du citoyen gavé de propagande qui les prend pour les agents attardés d’un improbable fascisme. Mais ils sont toujours là, ces fidèles ; elle répond encore « présente », cette base solide ; il clame encore son ardeur, cet immense carré qui fait bloc autour de son chef. Une mobilisation extraordinaire, une énergie exemplaire, une machine de campagne réglée au quart de tour : Trump s’offre le luxe de suivre pas à pas les primaires démocrates pour critiquer leur organisation, se moquer des résultats, épingler les candidats. Du jamais vu.
Un exercice qui permet à Trump de donner le meilleur de lui-même : acide, provocant, intraitable. Comme l’exige la tradition, les démocrates ont lancé leur compétition dans l’Iowa où elle sombra dans un lamentable naufrage électronique dont Trump, plus ironique, plus mordant que jamais, se servit pour accrocher ses auditoires. Après l’Iowa, il rassembla 30 000 personnes dans le New Hampshire où les démocrates, à peine relevés de leur humiliant démarrage, s’aperçurent qu’ils étaient effectivement mal partis dans cette course à la Maison Blanche. D’abord, ils sont encore huit en lisse, ce qui est beaucoup à ce stade des éliminatoires ; le nombre engendre l’incertitude, qui débouche elle-même sur la démobilisation. Ensuite, les graves fractures idéologiques qui traversent le parti paralysent les efforts nécessaires visant à son indispensable unité. Enfin, le joker Michael Bloomberg, multimilliardaire et ex-maire de New York, stérilise toute stratégie à moyen terme car c’est une véritable bombe à retardement.
Trump s’ingénie à prendre le meilleur de ce sombre tableau en faisant remarquer aux observateurs qu’il est encore – et toujours – capable de battre des records. Il a, par exemple, rassemblé dans l’Iowa quatre fois plus de voix que n’en avait eues George Bush à pareille époque avant sa réélection en 2004. Et dans le New Hampshire, Trump a recueilli deux fois plus de voix que n’en avait obtenues Barack Obama au seuil de la sienne en 2012. C’est dire l’absence d’érosion parmi ceux qui l’ont élu en 2016. C’est dire encore l’afflux de gros contingents d’indépendants et de modérés déçus par le spectacle dégradant d’une gauche rancunière et démagogique. C’est dire enfin l’impact positif pour sa victime désignée d’un procès inique et scandaleux. Trump va poursuivre ses « primaires » en solitaire. Il se rendra le 2 mars en Caroline du Nord où les démocrates auront installé leur cirque électoral. Un cirque sans vedette, sans dynamique, sans slogan. Tout le contraire d’un coup de poing gagnant. •
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La base de Trump reste à environs 40% de l’éléctorat et donc ne suffit pas pour une victoire sur le vote populaire. Il compte sur une victoire avec le college éléctorale car, à present, il est douteux qu’il pourras gagner le vote indépendent pour remporter plus de 50% de l’éléctorat.