Il y avait eu le scandale des jeunesses socialistes. Il y a la mairie socialiste de Saint-Nazaire coupée en deux par une affaire de viol. Et voici que, coup sur coup, les municipalités socialistes de Nantes et de Strasbourg sont dans la tourmente, à la suite de scandales sexuels. Ne nous faites pas dire que militer au PS rend dépravé. Mais le pouvoir sans bornes et l’impunité qui furent le privilège du PS ne sont pas étrangers à cette cascade d’affaires. Un PS à 6 % peine désormais à étouffer les affaires.
Le 8 février, l’adjointe à l’Education de la mairie socialiste de Nantes a démissionné. Sa situation était devenue intenable : son conjoint est mis en cause pour des agressions sexuelles sur des enfants et pour la détention d’images pédopornographiques. Elle n’y est sans doute pas pour grand-chose, direz-vous. Elle parle de « trahison » qui « [l]’impactent [elle] et les [siens] ». Si elle démissionne de ses mandats, c’est, nous explique-t-elle, parce qu’« il me serait insupportable que la majorité municipale à laquelle j’ai la fierté d’appartenir puisse être atteinte […] ». Simple dossier privé, donc, réglé par cette démission de son mandat d’adjointe au maire et de conseillère métropolitaine ?
Il reste une interrogation : Myriam Naël – c’est le nom de l’ex-adjointe – avait en charge l’éducation, pour le compte de la mairie. Or son conjoint, l’agresseur pédophile, était lui-même éducateur en milieu périscolaire, De là à penser que la responsable socialiste a été insuffisamment vigilante, du fait de ce lien familial… L’enquête permettra peut-être de répondre à cette question.
A Saint-Nazaire, près de Nantes, municipalité socialiste également, une élue – socialiste – accuse le maire adjoint, socialiste, de l’avoir violée. L’affaire divise le conseil municipal. Le maire joue les Ponce Pilate, et l’ambiance locale est plombée depuis un an par cette affaire, dont Présent fut d’ailleurs l’un des premiers à parler.
« On cherche à me nuire »
A Strasbourg, la liste socialiste de la municipalité sortante est aux prises avec un peu ragoûtant dossier : photos pornographiques et prostitution. Elle met en cause Mathieu Cahn, qui devait être la tête de liste PS et qui avait été relégué en seconde position derrière la maire sortante, Catherine Trautmann, quand les premières rumeurs du scandale avaient commencé à filtrer. « On cherche à me nuire », tempêtait Cahn. Mais mercredi, le dirigeant socialiste a annoncé son départ de la liste PS.
Il s’avère que, pendant des années, Mathieu Cahn avait payé des dizaines de femmes, pour réaliser des photos pornographiques. Ce qui s’apparente à de la prostitution, d’autant qu’on ne sait pas, à ce stade, si la séance photo était suivie d’exercices pratiques. Tout cela peut paraître assez véniel comparé aux « exploits » du socialiste Strauss-Kahn, son presque homonyme, mais dans l’actuelle ambiance #MeToo, ce n’est peut-être pas le bon profil.
D’autant que Cahn était adjoint au maire « en charge de la jeunesse » ! Il était aussi responsable du PS du Bas-Rhin. De là penser qu’il s’est servi de son statut pour recruter quelques-uns de ses « modèles », il n’y a qu’un pas. L’ami Cahn, qui tenait une rubrique cochonne sur un site spécialisé, a donc déclaré forfait. Comme pour Strauss-Kahn, tout le monde savait plus ou moins, et depuis longtemps. Mais à l’époque, la carte du PS et le pouvoir attaché à cette étiquette faisaient taire les témoins. C’est tout le problème. •
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