Derrière Matzneff, la porcherie de Saint-Germain

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« On dénonce les porcs sans dénoncer la porcherie. » L’ancienne présidente de Sens commun, Madeleine Bazin de Jessey, avait, ce 15 novembre 2017, soulevé la question qui prend tout son sens aujourd’hui.

Combien de journalistes, combien de lecteurs, combien de chroniqueurs ignoraient les travers et les vices supposés, dont en tout cas il se vantait, de Gabriel Matzneff ? Car l’écrivain, comme le lecteur a pu s’en apercevoir, ne cachait pas ses relations immorales pour certaines, criminelles pour d’autres.

Tout le monde savait. C’est sans doute le plus choquant dans cette affaire. Personne n’ignorait les péchés de Gabriel Matzneff. Sans pour autant l’avoir lu entièrement, tout le monde savait que l’auteur, à l’image de son maître Montherlant, avait un faible pour la chair trop fraîche et un penchant à ravager une innocence qui l’attirait. A la différence que Montherlant avait la dignité de ne pas s’en vanter.

Or, derrière l’ogre Matzneff qui a toujours dit aimer coucher avec des garçons de onze ans ou des filles de douze ans, quel monstre n’avons-nous jamais exorcisé ? Car Matzneff n’est qu’une conséquence, une facette, un aspect de cette sarabande de démons. Son véritable nom est déconstruction et son incantation est trinitaire. Elle a pour nom Foucault, Deleuze et Derrida. Ce trio infernal, père de la « French Theory » donc grand-père de la théorie du genre, a savamment construit la déconstruction. Tout est une norme, rien n’est naturel. Exit la morale et la loi. Seul compte votre capacité à vous émanciper à tout prix de cette norme. Votre pénis ne fait pas de vous un homme, avoir 18 ans n’est pas synonyme de majorité. Tuer le père pour souiller l’enfant.

Puisque tout n’est que construction et que la norme sociale n’existe pas, pourquoi un enfant ne serait pas un objet sexuel comme les autres ?

C’est cette folie qui avait poussé des Claude Lévi-Strauss, des Glucksmann, des Françoise Dolto et des Louis Aragon à signer des pétitions ou à revendiquer leurs attirances pour les enfants.

Comment alors s’étonner que certains comme Cohn-Bendit, Mitterrand, ou Matzneff passent à l’acte et s’en vantent ? Jouisseurs de la déconstruction, ils n’ont fait que célébrer le règne de l’amoralité. Règne proclamé paradoxalement par cette gauche qui dispense depuis son trône chèrement acquis leçons de morale et anathèmes à nos familles d’idées.

A vrai dire, Matzneff importe peu. Qu’importe le porc même paré d’atours littéraires ? Il nous faut pousser cette polémique jusqu’à ce que les architectes, les propriétaires et les pourvoyeurs de la porcherie répondent un jour de leurs actes. Au nom de l’innocence massacrée de milliers d’enfants. Au nom des familles détruites et de cette société déconstruite dont on doute aujourd’hui de sa capacité à survivre. Gabriel Matzneff est indéfendable. Ceux qui osent le faire aujourd’hui le font soit par amitié aveuglée soit par idéologie. Les premiers doivent ouvrir les yeux, les seconds doivent payer. •

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Un commentaire

  1. Posté par antoine le

    ”Il nous faut pousser cette polémique jusqu’à ce que les architectes, les propriétaires et les pourvoyeurs de la porcherie répondent un jour de leurs actes”
    Qui osera déposer plainte ?
    Il faudrait que se soit une collectivité ou une défense de l’enfance !
    Pour que ce système soit condamné à 100%, il faudrait un changement de gouvernement !
    L’actuel, pourri et corrompu, ne peut être que complice !

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