La rédaction alémanique de Die Zeit publie aujourd’hui, 5 décembre, le résultat d’une enquête approfondie contenant des éléments nouveaux. Des révélations consternantes sur l’intervention du banquier Yves Mirabaud en faveur de Pierre Maudet et sur la réception problématique par le magistrat PLR de renseignements de la Brigade de sûreté intérieure (BSI).
Pierre Maudet a été traité comme un conseiller fédéral, puis le conseiller d’Etat genevois PLR a été de scandale en scandale. Il s’avère aussi que les services de renseignements ont dû lui transmettre des informations.
Par Sascha Buchbinder, Die Zeit (traduction de l’allemand par le site Ensemble à Gauche)
La campagne électorale a été insupportable. Dans la rue, les candidats du PLR se sont fait jeter leurs brochures au visage, ils ont essuyé des insultes. Quand le cauchemar a pris fin et que le PLR a essuyé une défaite, Christian Lüscher, vice-président du PLR suisse, s’est présenté devant les caméras en suppliant : « Pour l’amour du PLR, Pierre, s’il te plaît, démissionne du parti ! »
Pierre Maudet, c’est le conseiller d’État genevois qui a voulu aller au Conseil Fédéral avec son « Opération Valmy », il y a deux ans, mais qui a été battu en fin de compte par son collègue tessinois Ignazio Cassis. Pierre Maudet, c’est le carriériste, qui… participait à des soirées très coûteuses avec l’élite romande, mais qui avait tout de même des gens ordinaires avec lui. Pierre Maudet, c’est l’éternel enfant prodige du PLR suisse, qui faisait briller comme de l’or tout ce qu’il touchait.
Mit Informationen über den Druck des #Finanzplatzes auf die @CVP_PDC. https://t.co/3xLonobLUO
— Sascha Buchbinder (@flatterhaft) December 4, 2019
Mais aujourd’hui, Pierre Maudet est avant tout l’homme qui, depuis plus d’un an, court d’un scandale à l’autre. L’affaire Maudet : sur le plan juridique, il s’agit de la présomption d’acceptation d’avantages en raison d’un luxueux voyage à Abu Dhabi, de trois festivités offertes pour son 40e anniversaire, de dons reçus et de bidouillages fiscaux. Le ministère public enquête et le pouvoir judiciaire n’a pas encore rendu son verdict.
Et l’affaire Maudet, c’est aussi une grosse désillusion : il était Monsieur propre, il traquait les trafiquants de drogue, les cyclistes qui violent les règles et les responsables de dépôts d’ordures sauvages – et il a été pris en flagrant délit de mensonge. Il a menti au parlement, au gouvernement et à la population sur le caractère et le financement de ses activités énigmatiques. Plus grave : Maudet, le responsable de la sécurité, a menti à la justice. Il a détruit des preuves et incité d’autres à mentir. Le gouvernement genevois a déclaré depuis officiellement que Maudet avait causé un sérieux tort à sa fonction par « une construction mensongère » et en « l’adoption d’un comportement totalement indigne ». Néanmoins : Pierre Maudet s’accroche au pouvoir.
Comment fait-il tout cela ? Pierre Maudet refuse de s’en entretenir avec die Zeit.
Depuis juillet, il a droit à une pension viagère. Mais il ne veut pas prendre sa retraite. Et parce que personne ne peut le déposer, il continue comme si de rien n’était et s’en tient à la présomption d’innocence qu’il revendique toujours. Dans des entrevues avec d’autres médias, cet homme de 41 ans parle de sa régénération et de sa solitude. Des familiers disent : « Je ne suis pas son ami. Comment pourrait-il avoir des amis ? Avec sa charge de travail ». Des collègues de parti disent aussi : Maudet reste parce qu’il ne peut pas s’en empêcher. Parce qu’il ne sait rien faire d’autre.
Le Conseiller d’État est tombé dans la politique à l’âge de 14 ans ; il n’a fait que ça depuis, 24 heures sur 24, sa vie durant. Personne ne parle de la femme de Maudet, de ses trois enfants, mais tout le monde parle de son travail fou. Et à la fin, la phrase tombe souvent : « Mais ne me citez pas. C’est un homme encore dangereux ! ».
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Traduction et article complet Ensemble à Gauche
Via le Facebook du PNS
C’est d’une tristesse, tout est réuni dans ce mauvais feuilleton pour une fin pas glorieuse… l’important ce n’est pas le chute, c’est tout ce qu’on emporte avec….
Honte à P. Maudet, il fait descendre le système Suisse du piédestal où l’avaient placé des politiciens honorables et un peuple éduqué et confiant dans ses institutions. S’il lui reste encore un peu de dignité il doit démissionner sans tarder.
Il y a de plus en plus d’élus qui sont avant tout préoccupés par leur carrière personnelle et leurs prébendes et d’autres comme Blocher qui sont préoccupés par le peuple suisse, leur Souverain. Les cons (ou aussi les aussi corrompus que leur idole) sont ceux qui ont élus un tel Maudet!