Ce 2 décembre, au cantonnement de Pondorly près de Rungis (Val-de-Marne), une centaine de policiers des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) ont symboliquement déposé casques et matraques, devant la caserne de Chevilly-Larue, pour demander le maintien du régime spécifique des policiers dans le cadre de la future réforme des retraites, à l'appel des syndicats Unsa-Police et Alliance qui ont déjà menacé le gouvernement d'un mouvement intersyndical le 5 décembre.
Aux alentours de 11h, une centaine de CRS sont sortis en tenue du vaste cantonnement de Pondorly, en banlieue parisienne, avant de déposer à leurs pieds casques et matraques. Ils ont ensuite respecté une minute de silence dédiée aux fonctionnaires de police qui se sont suicidés depuis le début de l'année, mais aussi en hommage aux 13 militaires morts en opération au Mali et aux trois membres de la Sécurité civile décédés dans l'accident de leur hélicoptère, dans les Bouches-du-Rhône.
«Le but de cette action est de lancer un dernier ultimatum au gouvernement, côté CRS», a déclaré à l'AFP le secrétaire général du syndicat Alliance, Fabien Vanhemelryck, qui a cependant précisé : «Nous sommes des gens responsables. Le maintien de l'ordre sera fait par nos collègues le 5 décembre prochain, mais après peut-être ne répondront-ils pas de la même façon. Le gouvernement doit nous écouter et répondre aux revendications exprimées par près de 27 000 policiers le 2 octobre, en particulier sur la question des retraites et du maintien du régime spécifique.»
Le 5 décembre s'annonce comme une journée de mobilisations et de manifestations particulièrement suivies, à l'appel de la CGT, FO, FSU et Solidaires, contre la fusion des 42 régimes de retraite existants en un système «universel» par points. Pour ce qui est de la Police nationale, l'ensemble des syndicats est vent debout contre le projet de réforme. Un mouvement intersyndical de la Police emmené par les syndicats Alliance, Unsa-Police et Unité-SGP a appelé à des «actions de 10h à 15h dans tous les services de police», le 5 décembre, avec des fermetures symboliques de commissariats, grève des PV ou zèle lors du contrôle aux aéroports. Les policiers craignent une remise en cause de leur avantageux système de bonifications.
Actuellement, les policiers bénéficient d'une bonification spéciale dite du cinquième ou quinquennale, qui leur offre une annuité (quatre trimestres) de cotisation tous les cinq ans. Elle est plafonnée à cinq annuités et, pour y être éligible, le fonctionnaire doit avoir exercé 27 ans.
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