Le film de Roman Polanski commence par la dégradation militaire publique, le 5 janvier 1895, du capitaine Alfred Dreyfus (Louis Garrel) dans la Cour Morlan de l'École militaire à Paris, devant des milliers de soldats.
Alfred Dreyfus, drôle de traître, clame alors avec force:
Soldats, on dégrade un innocent, soldats on déshonore un innocent. Vive la France ! Vive l'armée !
Précédemment, le 22 décembre 1894 le capitaine Alfred Dreyfus a été déclaré coupable d'intelligence avec une puissance étrangère à l'unanimité des sept juges du Conseil de Guerre et condamné à la déportation perpétuelle.
Compte tenu de la gravité de sa trahison, le gouvernement de la République française décide, à la faveur d'une loi de circonstance, de le déporter à l'île du Diable, au large de la Guyane, où il sera le seul et unique prisonnier.
Si Dreyfus n'avait pas été juif, il n'est pas sûr qu'il aurait été ainsi convaincu de trahison, à partir des éléments que l'on connaît aujourd'hui, mais le contexte socio-politique conduisait de toute façon à le pré-juger collectivement...
C'est par hasard que la culpabilité de Dreyfus est mise en doute par un militaire, comme le montre bien le film dont le scénario est cosigné par Roman Polanski et par Robert Harris, inspiré de son roman D. (An Officer and a Spy).
Le colonel Sandherr (Eric Ruf), gravement atteint par la siphyllis est en effet remplacé par le commandant Picquart (Jean Dujardin), qui est promu lieutenant-colonel, à la tête de la Section statistiques du Service de renseignement.
Le colonel Picquart, qui fait la différence entre opinion personnelle et opinion professionnelle, a certes formé Dreyfus, mais ne l'a pas favorisé, bien au contraire. Car c'est un militaire qui exerce son métier avec honnêteté.
C'est lui qui en plongeant dans le dossier de Dreyfus découvre que le bordereau, le fameux document qui l'accuse, encadré dans son bureau, n'est pas de sa main mais de celle d'un autre, le commandant Esterhazy (Laurent Natrella).
A cette découverte s'en ajoute une autre, celle d'un dossier secret qui a achevé de convaincre les juges de la culpabilité de Dreyfus et dont son avocat, Me Edgar Demange (Denis Podalydès) n'a pas eu connaissance.
De plus, ce dossier secret, sous prétexte de sécurité du pays, bien que le procès se déroule à huis clos, comporte une pièce, la plus accablante, qui s'avérera être un faux commis par le commandant Henry (Grégory Gadebois).
Tous les moyens seront bons pour faire taire le colonel Marie-Georges Picquart, pour lequel la Grande Muette est toute la vie: l'emprisonnement, la révélation de son adultère avec Pauline Monnier (Emmanuelle Seigner) etc.
Il faudra douze ans pour que Dreyfus soit réhabilité, notamment grâce à son frère Mathieu, au colonel Picquart et à l'édito J'accuse qu' Émile Zola (André Marcon) signe dans L'Aurore de Clemenceau (Gérard Chaillou) le 13 janvier 1898.
Le film, réalisé de main de maître, se déroule comme un thriller, avec des rebondissements jusqu'à la fin. Il est servi par une distribution de très grande qualité dans laquelle on retrouve nombre d'acteurs de la Comédie-Française...
Ce film comporte une terrible leçon pour notre époque, où, de plus en plus, on préjuge les gens non pas d'après des faits vérifiés mais d'après des délations sans preuves, et sans que soit laissée à l'accusé la possibilité de se défendre.
Francis Richard
Publication commune lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard
”Ce film comporte une terrible leçon pour notre époque, où, de plus en plus, on préjuge les gens non pas d’après des faits vérifiés mais d’après des délations sans preuves, et sans que soit laissée à l’accusé la possibilité de se défendre”
Cela me rappelle :
– La soi-disante collusion de M. Trump avec les Russes lors de son élection en 2016.
M. Trump est déclaré INOCENT après 2 ans et demi d’enquête de M. Mueller …
– La tentative de destitution par le clan des démocrates US haineux et de l’audition à huis clos qui a précédé la réunion au Sénat où M. Trump a été déclaré INNOCENT des chef d’accusation …
Les démocrates ne s’en relèveront pas … M. Trump sera réélu !
God Bless America !
Posté par JeanPaul le 3 décembre 2019 à 17h44
‘Il ne faut pas mélanger l’artiste et les actes qu’on l’accuse d’avoir commis, sans en être sûr.’
Polanski a été jugé coupable in absentia quand il a fuit les États-Unis et il est donc bien plus qu’un simple accusé.
Et bien moi, je n’irai pas voir ce film car je sais bien pourquoi le commandant Estherhazy, oups pardon, le commandant Esterhazy avait rédigé le fameux bordereau. Il suffit de mettre ceci en relation avec Messieurs Piccard, oups pardon, Picquart et Zola pour comprendre que le tout fut savamment orchestré à certaines fins. Une fois qu’on a compris à quoi servent les campagnes de presse ainsi que le sentiment de culpabilité que celle-ci parvient si bien à créer puis à alimenter, on ne se laisse alors plus émouvoir – surtout pas par des cinéastes comme Polanski.
Oui, mais surtout cette affaire a cristallisé un fort mouvement antisémitisme français, mêlé d’une première opposition aux socialismes
En fait, tout le XXème siècle et le début de celui-ci viennent de là, de la Belle époque!
Les Dreyfus contemporains ne sont plus de traîtres mais des “malades”( selon les opinions de certains “spécialistes”) . Il suffit d’avoir eu l’audace de faire opposition aux opinions d’un privilégié et par conséquent de “tomber” malade. Pas n’importe quelle maladie mais un “savant” amalgame pourvu a ridiculiser, spolier, anéantir et finalement détruire de gens honnêtes. En Suisse le champion incontestable de ce sport est le canton Vaud. Et les maitres artisans , des vrais metteurs en scène: Les psychiatres. Ils ne travaillent pas seuls mais comme dans tous les jeux , en équipe. Et ils se sont bien équipé egalement pour faire semblant d’un prétendu fair-Play( en réalité inexistant). Lieu de compétition: Hôpital Cery( comme bien d’autres) , les foyers, les EMS. Toute comme la démocratie “directe” et ” participative” la psychiatrie fait appel a 2 outils: le PLA(F)A et la curatelle. Les collègues d’équipe de psychiatres: les juges( comme pouvoir décisionnel) et la police\pompiers\etc( en qualité d’exécutants). La mise en scène comporte egalement toute sorte de délateurs ( et/ou traitres ) et la liste ne peut être jamais exhaustive : avocates, médecins de toue orientation, notaires, collègues du travail, patrons, “amis”, et même les “détestés ” toxicomanes (et\ou dealers). Comme dans toutes les dictatures, la psychiatrie est un appareil répressif et les “thérapies” utilisée sont en concordance avec l’idéologie eugéniste ayant comme but final l’euthanasie progressive de victimes. Et ce jeu rapporte beaucoup aux bénéficiers . Constat sans équivoque: les couts en santé augmentent sans cesse. Non seulement l’industrie psychiatrique ( et en conséquence celle pharmaceutique également) maintient son taux d’emploi mais il le fait exploser. Les co-bénéficiers de cette politique de soi-disant “protection de adulte” sont les toute-sorte de crapules, escrocs, qui s’adonnent tous à la spoliation des individus tombés sous l’emprise de la psychiatrie. Depuis Dreyfus la terreur et l’arbitraire a continue de se manifester d’une manière toute aussi diabolique sauf que l’ile du Diable n’est plus si éloignée et elle se trouve dans chaque canton, région,etc. Pour honorer la mémoire du Dreyfus et pour éviter de tels dérapages à l’avenir il serait nécessaire sans doute de les faire connus. Il serait souhaitable que le cursus d’éducation civique parle de ces abus et que les jeunes( mais pas seulement ) aient acquis des bonnes réflexes pour éviter dans leur vie de telles situation. Dans le(s) pays de bisounours tout n’est pas rose. Les gens doivent être instruits en ce qui concerne la multitude de escrocs, prêts à les usufruitier. Et la psychiatrie, si elle veut se garder crédible, doit arrêter de suite les traitements inhumains et nuisible et l’entretien d’une industrie tout aussi malsaine. Sans oublier le passé avec ses martyrs la société actuelle doit d’avantage cibler et éradiquer les inconvénients réels d’aujourd’hui. Sinon on risque se contenter des histoires et de s’enfoncer dans le monde des bisounours.
Je fais partie de ceux qui iront voir le film. Le cinéma de Polanski est certainement l’un des meilleurs de notre époque. Il ne faut pas mélanger l’artiste et les actes qu’on l’accuse d’avoir commis, sans en être sûr.
Merci de cette assourdissante confirmation.