La famille immigrée que la Pologne avait refusé de livrer aux services sociaux suédois est rentrée en Russie

 

Par Olivier Bault.

Pologne – Le Russe Denis Lisov et ses trois filles, qui avaient fui en avril dernier les services sociaux suédois et tenté de rejoindre la Russie par la Pologne, sont rentrés dans leur pays dimanche 3 novembre au matin. Si les autorités polonaises ne leur ont pas accordé l’asile – qui n’avait été demandé que pour empêcher le renvoi immédiat en Suède de Sofia, 12 ans, de Serafina, 6 ans, et d’Alisa, 4 ans –, la justice polonaise, après avoir rejeté en juillet le mandat d’arrêt européen émis par Stockholm, a autorisé leur départ.

Les autorités suédoises accusaient ce père chrétien orthodoxe d’avoir enlevé ses filles qui avaient été confiées à une famille arabo-musulmane résidant à 300 km du lieu de résidence de Denis Lisov et de son épouse. La justice polonaise, après avoir examiné l’affaire et constaté l’attachement des trois filles à leur père et le fait que celui-ci n’avait jamais été formellement privé de ses droits parentaux en Suède, a cependant estimé que les droits fondamentaux de cette famille étaient menacés. Et puisque la mère des trois filles, dont les troubles psychiques avaient été à l’origine du placement des trois jeunes Russes en famille d’accueil, ne s’opposait pas à leur retour au pays, les autorités polonaises n’avaient aucune raison de s’opposer à leur départ. En effet, si l’asile leur a été refusé en Pologne, c’est justement parce qu’il n’y a aucune raison de penser que les droits fondamentaux de cette famille seraient menacés en Russie où Denis Lisov n’est pas poursuivi et n’a jamais fait l’objet de persécutions politiques.

En Pologne, la famille Lisov a pu bénéficier du soutien actif de l’ambassade de Russie, mais également de l’organisation polonaise d’avocats pro-vie et pro-famille Ordo Iuris ainsi que du médiateur polonais des droits des enfants. Face au mandat d’arrêt européen émis par la Suède, le parquet polonais avait pris la défense de Denis Lisov et demandé le rejet de la demande suédoise.

Des avocats d’Ordo Iuris ont accompagné la famille Lisov jusqu’au passage de la douane dimanche matin. La présence d’avocats était rendue nécessaire par le fait que la Suède n’a toujours pas retiré Denis Lisov et ses filles de la liste des personnes recherchées inscrites dans le Système d’information Schengen (SIS), même après la décision de la justice polonaise de laisser à M. Lisov la garde de ses trois filles. Denis Lisov est recherché par la Suède pour un délit d’enlèvement passible de 4 ans de prison tandis que ses trois filles, dont le lieu de séjour est pourtant connu, sont toujours notifiées par Stockholm comme étant disparues. Le refus de la Suède de retirer ces personnes du SIS a pour conséquence pratique de les empêcher de circuler librement dans l’Union européenne puisque chaque fonctionnaire de police avec un accès à ce système est censé procéder à leur arrestation.

Le père de famille russe a déclaré aux médias présents : « Je suis un peu nerveux mais très heureux que soit enfin arrivé le jour que nous attendions tous. Nous rentrons à la maison. J’aimerais remercier chaudement tous ceux qui nous ont soutenus et qui nous ont aidés pendant ces moments difficiles pour notre famille ». À son atterrissage à l’aéroport de Moscou, Denis Lisov, accompagné de ses filles, a évoqué le traumatisme vécu par ses enfants du fait de leur placement dans une famille éloignée et qui leur était totalement étrangère, y compris sur le plan culturel et religieux, et comment elles pleuraient à la fin de chacune de ses visites quand il devait repartir, et il a encore une fois remercié les autorités polonaises et russes pour toute l’aide reçue.

Pour résumer la situation, l’Office polonais des étrangers a refusé l’asile à M. Lisov et ses filles car il a estimé que ses droits et libertés ne sont pas menacés dans son pays d’origine, la Russie, tandis que la section des affaires familiales du Tribunal régional de Varsovie – l’équivalent d’un tribunal de grande instance en France – a rejeté la demande d’extradition suédoise par crainte que la Suède ne porte atteinte aux libertés et aux droits de l’homme des intéressés. Le juge polonais a en effet constaté que les autorités suédoises n’avaient pas garanti à ce père russe le respect de son droit à rester en contact avec ses enfants, et qu’elles n’avaient pas non plus respecté les droits fondamentaux de cette famille en plaçant les trois filles « dans une famille d’accueil qui leur était complètement étrangère sur le plan de la culture, des coutumes, de la religion et de la mentalité ».

 

 

Suivez l’actualité polonaise sur Facebook, en français, avec Olivier Bault !

 

Extrait de: Source et auteur

Suisse shared items on The Old Reader (RSS)

3 commentaires

  1. Posté par Birketa le

    Je suis une maman russe en France dans une meme situation, malgré le coronavirus on m’impose les visites des éducatrices, personnes sadiques qui m’interdisent de parler russe avec mon fils et disent “on va vous prendre votre enfant pour la vie”… Et les services protection maternelle infantile pour cacher les erreurs médicales sont aussi contre moi, mon mati a obtenu une interdiction de sortie de territoire pour couper notre fils de sa famille russe… Signez svp mes pétitions http://chng.it/DcG4bdYw et http://chng.it/CM9J58RY

  2. Posté par Wild le

    Alléluia !!! Bravo la Pologne, qui vient d’empêcher ….3 futures jihadistes, vient de sauver 3 enfants chrétiens de …..
    la Suède est dirigée par les mouvements socialistes mondialistes verts qui veulent l’Islam détrôner le Christianisme européen , mélanger les peuples…melting pot, heureusement l’issue est merveilleux, les socialistes verts pastèques doivent être en colères rouges…

  3. Posté par Nicolas le

    La Suède est devenue un laboratoire et ces Russes sont victimes de l’expérimentation à laquelle se livrent les autorités suédoise.

Et vous, qu'en pensez vous ?

Poster un commentaire

Votre commentaire est susceptible d'être modéré, nous vous prions d'être patients.

* Ces champs sont obligatoires

Avertissement! Seuls les commentaires signés par leurs auteurs sont admis, sauf exceptions demandées auprès des Observateurs.ch pour des raisons personnelles ou professionnelles. Les commentaires sont en principe modérés. Toutefois, étant donné le nombre très considérable et en progression fulgurante des commentaires (259'163 commentaires retenus et 79'280 articles publiés, chiffres au 1 décembre 2020), un travail de modération complet et exhaustif est totalement impensable. Notre site invite, par conséquent, les commentateurs à ne pas transgresser les règles élémentaires en vigueur et à se conformer à la loi afin d’éviter tout recours en justice. Le site n’est pas responsable de propos condamnables par la loi et fournira, en cas de demande et dans la mesure du possible, les éléments nécessaires à l’identification des auteurs faisant l’objet d’une procédure judiciaire. Les commentaires n’engagent que leurs auteurs. Le site se réserve, par ailleurs, le droit de supprimer tout commentaire qu’il repérerait comme anonyme et invite plus généralement les commentateurs à s’en tenir à des propos acceptables et non condamnables.

Entrez les deux mots ci-dessous (séparés par un espace). Si vous n'arrivez pas à lire les mots vous pouvez afficher une nouvelle image.