Cenator : Après l’éco-socialisme, voici l’éco-féminisme – toutes ces théories avariées ne sont que du marxisme revisité, réchauffé à différentes sauces.
Les remarques méprisantes à l’égard des femmes sont bien sûr détestables, par exemple :
« Ah, ces bonnes femmes… »
« Les femmes sont … »
etc.
Les auteurs de telles remarques s’autorisent des généralités dégradantes à l’égard de la gent féminine sans être conscients que, par là, c’est uniquement d’eux-mêmes qu’ils parlent et non des « femmes ».
En effet, la catégorie « femmes » n’existe qu’au niveau biologique. Au niveau sociologique, les études sont si complexes que leurs auteurs se bornent à tenter d’étayer leurs convictions propres et d’en faire un travail prétendument scientifique.
Pour les adeptes de l’écoféminisme, la catégorie sociale « femmes » est aussi vague et non définie que pour les grossiers personnages susmentionnés.
Cette imprécision, ce manque de rigueur, ne sont pas fortuits : ils visent à permettre toutes les logorrhées possibles sur ce nouveau thème, dont l’horizon est probablement aussi vaste que celui des marxistes du siècle dernier.
L’écoféminisme « met au cœur de sa réflexion les connexions qui existent entre la domination des hommes sur la nature et sur les femmes » : très vaste sujet dont il ne restera rien dans quelques années hormis des postes universitaires et de recherche grassement payés, et des écrits dont personne ne voudra.
Dans les « sciences sociales » une armée de parasites se disputent les postes existants et/ou s’efforcent d’inventer de nouveaux domaines de recherche et d’en faire des postes reconnus et bien rémunérés. L’éco-féminisme n’est rien d’autre qu’une arnaque de ce style, basée sur deux mensonges fondamentaux : les humains de sexe masculin seraient les seuls à dominer la nature, et les femmes seraient les seules à se préoccuper de la protéger.
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« L’écoféminisme vise à libérer femmes et nature »
La professeure Catherine Larrère raconte un mouvement bien dans l’actualité qui pointe une double domination masculine.
Interview par Romaric Haddou
Dans le sillage de la grève des femmes et des mobilisations pour le climat, il est un courant qui gagne en visibilité dans le débat public : l’écoféminisme. En pleine campagne pour les élections fédérales, le Parti socialiste vaudois s’est emparé de ce thème, notamment via l’organisation d’une table ronde à Lausanne. Invitée pour l’occasion, Catherine Larrère, philosophe et professeure émérite à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, raconte un mouvement qui « met au cœur de sa réflexion les connexions qui existent entre la domination des hommes sur la nature et sur les femmes ».
Quand et comment est né l’écoféminisme ?
Le mot a été inventé par une Française, Françoise d’Eaubonne, dans les années 70. À cette époque, elle lance l’idée mais ça reste assez confidentiel. Ça décolle vraiment dans les années 80 aux États-Unis, quand des femmes se mobilisent pour la paix et la justice environnementale. Le mouvement n’est ni unifié ni purement théorique, il est pluraliste et se rapporte à la présence active des femmes dans ces mobilisations écologiques. L’écoféminisme occidental n’est d’ailleurs par le même que celui qui émerge dans les pays du Sud ou du tiers-monde. Là-bas, il peut s’agir d’une lutte de subsistance.
C’est-à-dire ?
Certaines activités traditionnelles effectuées par les femmes, comme aller chercher du bois et de l’eau, ont été dégradées ou rendues plus difficiles par la révolution verte (ndlr [24h]: industrialisation de l’agriculture visant à augmenter la productivité). […] De manière générale, la dégradation de la planète et du climat pèse davantage sur les populations vulnérables, parmi lesquelles il y a les femmes. […]
Qu’en est-il dans les mobilisations récentes ?
La présence féminine est toujours forte même si certains veulent la nier. Ils se servent parfois d’un essentialisme supposé, l’idée que «les femmes sont le vivant et la nature», pour essayer de les ridiculiser. Ce n’est pas du tout ce que défendent les militantes. De par les rôles sociaux qui leur sont attribués, les femmes sont concernées par le milieu de vie comme un tout et pas par le seul travail. Or la centralité des luttes s’est aujourd’hui déplacée : ce n’est plus l’usine mais la santé, les transports, la qualité de l’air… Et les femmes se posent des questions sur ces sujets dont elles sont historiquement chargées.
Où se situe exactement le point de convergence ?
C’est plus qu’une analogie, ce sont des rencontres à propos de la domination masculine. L’écoféminisme doit être vu comme une réflexion sur les objectifs communs entre femmes et nature, toutes deux exploitées. Dans les faits, les hommes traitent la femme comme si c’était une nature et la nature comme si c’était une femme. L’enjeu est donc une double libération. Ça ne veut pas dire que tous les aspects de ces combats présentent des liens directs. Je pense par exemple à la situation des jeunes femmes dans certaines banlieues françaises ou à la question du féminicide.
À défaut de fusionner, les deux luttes doivent donc se nourrir mutuellement ?
Oui, toute chose qui donne confiance aux femmes, dans un domaine précis, les aidera à s’affirmer par ailleurs. Elles ont fortement investi la question environnementale et cette présence significative peut leur donner des forces pour tout le reste.
Source : 24 heures du jeudi 10.10.2019, p. 6.
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