Le président de l'Académie Goncourt a posté un message polémique sur l'activiste suédoise, avant de s'expliquer tout en reconnaissant son "audace".
Ils sont de plus en plus nombreux à s’en prendre frontalement à la jeune activiste pour le climat, Greta Thunberg. Après Emmanuel Macron qui a qualifié ses positions de “très radicales”, le gouvernement qui s’est engouffré dans la brèche, ou encore des éditorialistes, c’est désormais au tour de Bernard Pivot de s’y mettre.
“Dans ma génération, les garçons recherchaient les petites Suédoises qui avaient la réputation d’être moins coincées que les petites Françaises. J’imagine notre étonnement, notre trouille, si nous avions approché une Greta Thunberg...”, écrit-il ce mercredi 25 septembre sur Twitter.
Dans ma génération, les garçons recherchaient les petites Suédoises qui avaient la réputation d'être moins coincées que les petites Françaises. J'imagine notre étonnement, notre trouille, si nous avions approché une Greta Thunberg...
— bernard pivot (@bernardpivot1) September 25, 2019
Le message, “aimé” par plus de 4000 personnes sur le réseau en fin de matinée, a également suscité un torrent de réactions outrées sur les réseaux sociaux, évoquant notamment le sexisme du propos, le fait que Greta Thunberg soit mineure (elle a 16 ans) ou traitant simplement le président de l’Académie Goncourt de “gros dégueulasse”.
“Je ne vais pas le supprimer”
Contacté par Libération, l’animateur phare de l’émission littéraire Apostrophe (1975-1990) assume parfaitement son message et annonce qu’il ne le supprimera pas, malgré des demandes insistantes. “Pas du tout. Je ne vais pas le supprimer. Il y a des gens qui ne l’aiment pas, mais il y a aussi beaucoup de gens qui l’aiment”, explique-t-il à nos confrères.
Au cours du même entretien, le journaliste qui compte plus d′1 million d’abonnés sur Twitter a toutefois tenu à saluer l’“audace” de la jeune femme. “Ce que je veux dire, c’est que je connais beaucoup de gens qui ne sont pas autistes, et qui n’auraient pas le cran, l’audace de monter à la tribune de l’ONU, comme Greta Thunberg l’a fait”. Et de préciser : “Simplement, dans ma génération, on courait plutôt les petites Anglaises ou les petites Suédoises, à tort ou à raison…J’imaginais l’adolescent que j’étais se retrouver en face de cette jeune fille. J’aurais été déboussolé, j’aurais eu la trouille”.
L’autiste Greta fait peur par sa rage et ses mimiques témoignant d’un trouble envahissant du développement. C’est effectivement glaçant, et Bernard Pivot (qui va probablement perdre la présidence du Goncourt) a parfaitement raison. Que cela ne plaise pas aux climatolâtres, aux féministes et autres débiles n’a rien d’étonnant.