Samedi, les habitants de Hong-Kong étaient encore un million sept cent mille à manifester dans la rue. Le mot d’ordre des organisateurs était de réaliser l’un des rassemblements pacifiques les plus importants de tous les temps. Ceci pour répondre aux accusations de Pékin selon lesquelles les manifestations sont systématiques violentes, assimilables à du terrorisme, et comportent des actions antipatriotiques qui font des opposants à Pékin des agents de l’étranger. Ce discours avait été passé en boucle dans la Chine continentale, comme pour préparer les esprits à une action de répression d’une ampleur considérable.
Mais peut-on réprimer, voire exterminer un million sept cent mille personnes d’un coup ? Les Khmers rouges, soutenus par la Chine communiste, l’avaient fait, en 1975. On pouvait – on peut toujours – le craindre. Toutefois les moyens de communication ont évolué, et ce que les Khmers rouges réalisèrent, au nez et à la barbe du monde, dupant même les organisations internationales présentes sur le territoire, est devenu impossible.
Hong-Kong a connu cinq mois d’affilée de mobilisation, très exactement depuis le 31 mars. La planète entière suit, en direct, au jour le jour, ce qui se passe là-bas. Et rien ne permet de penser que la mobilisation va s’essouffler, bien au contraire.
Pékin semble dorénavant hésiter à employer la manière forte. Carrie Lam, la représentante de Pékin, qui dirige Hong-Kong et qui avait jusqu’à présent employé des formules très violentes, laissant craindre un bain de sang, appelle à présent au dialogue, et va même jusqu’à laisser entendre que le projet de loi prévoyant la possibilité d’extrader les Hongkongais vers la Chine continentale serait non pas suspendu, mais purement et simplement annulé.
Pékin utilisait à haute dose les réseaux sociaux pour discréditer les Hongkongais, tenter de susciter la haine de la part des Chinois continentaux, et favoriser des divisions internes aux opposants. Mais même Facebook et Twitter, habituellement très complaisants à l’égard des autorités chinoises, et s’accommodant des pratiques totalitaires du parti communiste chinois dans le contrôle des informations, se sont sentis obligés de réagir, face aux manipulations des services chinois.
Pékin craint par-dessus tout un phénomène de contagion
Ce qui désarçonne Pékin, c’est certes la détermination du peuple de Hong-Kong, mais aussi le fait que les Hongkongais semblent prêts à sacrifier leur prospérité économique à cette revendication de libertés. Or la prospérité économique de la Chine continentale dépend pour partie de la prospérité de Hong-Kong.
Ce qui sauve le régime communiste chinois, à ce jour, c’est la croissance économique. Si celle-ci chute fortement, en raison des événements de Hong-Kong, c’est tout le système qui pourrait s’effondrer.
Carrie Lam semble donc prête à abandonner sa tentative de normalisation de l’enclave capitaliste en pays communiste.
En revanche elle ne veut pas entendre parler d’élections libres des organes dirigeants de Hong-Kong. Elections, oui, mais au sein du Parti communiste chinois (puisque le PC n’est rien d’autre que l’avant-garde du peuple, selon la terminologie traditionnelle). De même un non catégorique a été opposé à l’idée d’une commission d’enquête, hors du contrôle du Parti communiste, pour examiner les violences policières, et celles de bandes mafieuses, inféodées au pouvoir.
Dorénavant ce que voudrait Pékin, c’est un retour à la situation d’avant mars, cet équilibre précaire entre une Chine communiste toujours étroitement contrôlée, et une île de Hong-Kong, hypercapitaliste, en régime de semi-liberté.
Mais les Hongkongais en veulent désormais davantage, et les figures que la contestation a fait émerger, savent que leur révolte ne restera pas impunie, si rien d’autre ne change. •
Agathon
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Extrait de: Source et auteur
Hong Kong se bat seule, contre les tentacules de la dernière dictature communiste dominante au monde , mais les soutiens occidentaux en socialo/bobocratie française , ne sont pas très visibles .. voir inexistants .. même que cette même bobocratie finissante était mieux représentée aux funérailles du dictateurs Maximal Fidel Castro!