Le président populiste du Brésil Jair Bolsonaro est comme Donald Trump, Vladimir Putin, Viktor Orban et Matteo Salvini : pour les médias aux ordres, il ne peut rien faire de bien. Conscient de cette animosité propagée à l’étranger envers sa personne et sa politique, et peut-être par péché d’excès de confiance dans la raison et la justice humaines, Jair Bolsonaro a tenté de corriger cette attitude lors d’un petit déjeuner à Brasilia le 19 juillet avec les correspondants internationaux.
Corde sensible en Europe et aux Etats-Unis, et principal grief envers Bolsonaro, l’environnement, et dans ce domaine, il est accusé des pires choses ; bien qu’étant aux rênes du pays depuis 200 jours seulement, on lui fait porter toutes les misères que subit notre pauvre terre, conséquences bien souvent du travail de ses prédécesseurs pendant des décennies.
Bolsonaro comprend l’importance de l’Amazonie pour la planète, et les préoccupations des Européens envers ce nécessaire poumon vert, mais il a rapidement remis les pendules à l’heure en rappelant que l’Amazonie faisait partie du Brésil, qu’elle était avant tout brésilienne et que des étrangers qui avaient déjà ruiné leur propre environnement n’avaient pas de leçons à donner aux Brésiliens. Sur ce sujet, il a ajouté : « Si toute la dévastation de l’Amazonie dont vous nous accusez avait eu lieu, l’Amazonie n’existerait plus, il n’y aurait plus qu’un vaste désert à sa place ».
Le Brésil est un immense pays, seuls deux pays latino-américains n’ont pas de frontière commune avec lui. Il en est de même pour l’Amazonie, dix fois la superficie de la France. Cependant l’image courante de cette gigantesque forêt demande à être revue, celle d’une dense forêt vierge faite d’arbres colossaux qui se battent pour gagner tout là-haut la lumière du ciel ; elle existe, surtout en bordure des cours d’eau et des Andes, le reste, la plupart de la forêt en fait, est une sorte de sertãofait d’arbres épars et malingres, et c’est dans cette zone que la majorité des activités venues de l’extérieur se déroulent.
Attaqué également sur sa politique envers les tribus indiennes, il a rétorqué aux journalistes que, contrairement à eux, il ne voulait pas confiner leurs membres à être de pittoresques hommes des cavernes, tout en ajoutant, dans un esprit missionnaire, qu’ils avaient droit, s’ils le souhaitaient, aux soins médicaux modernes, à l’éducation et à la prospérité.
A plusieurs reprises, Bolsonaro a expliqué qu’il était là pour remplir la mission du Seigneur, c’est-à-dire le bien-être du Brésil et de tous les Brésiliens. Des propos qui sont mal passés chez des correspondants de presse qui étaient convaincus du caractère malfaisant de Bolsonaro avant même qu’il s’adresse à eux. Cette rencontre n’aura probablement servi à rien, mais on ne pourra pas reprocher à Bolsonaro d’avoir essayé. •
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