Le Monde révèle le 5 juillet de nouvelles anecdotes sur l'attitudes peu reluisante d'Alexandre Benalla, datant d'avant l'affaire éponyme. On apprend ainsi que les juges d'instruction en charge du dossier ont tenté d'éclaircir certains éléments du passé de l'ancien conseiller d'Emmanuel Macron.
Ce faisant, Le Monde dévoile qu'Alexandre Benalla a reçu, à plusieurs reprises, en 2016, la visite de policiers à son domicile à la suite d'appels de ses voisins faisant état de cris et de violence dans son appartement. «Sommes requis pour nous rendre à l’adresse précitée pour une jeune femme qui serait séquestrée à domicile, que son conjoint serait violent et qu’il la maintiendrait de force à domicile», écrit l’un des agents, dans l'une des mains courantes que le quotidien du soir a pu consulter. Lors de l'une de ces visites au domicile d'Alexandre Benalla et de sa campagne, les policiers constatent que le couple dispose d'une porte blindée, ne pouvant être forcée par les fonctionnaires de police. Les policiers «tambourinent» et Alexandre Benalla accepte d'ouvrir au bout de plusieurs minutes.
A cette époque, Alexandre Benalla est déjà dans le giron des macronistes, nous sommes le 16 septembre 2016. Le Monde décrit alors la scène : «Selon les policiers, le jeune homme "manifeste un énervement palpable", adopte un ton "belliqueux" et un "comportement agressif".» Ensuite, Alexandre Benalla informe les agents qu'il est lui-même policier «en brandissant "une carte professionnelle comportant une ligne tricolore bleu-blanc-rouge"». Sauf que le brigadier-chef s'aperçoit qu'il s'agit d'un faux. Selon Le Monde, Alexandre Benalla change alors de version et prétend être le chauffeur du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Une autre mouture totalement fausse, le quotidien ayant d'ailleurs contacté l’entourage de Bernard Cazeneuve qui «dément formellement tout lien avec Alexandre Benalla».
Lors de cette même soirée, Alexandre Benalla menace, par la suite, les policiers de les faire renvoyer et «assure qu’il va appeler le directeur de cabinet du Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, qu’il connaîtrait personnellement». L'un des policiers, pas dupe, lui conseille adonc d'appeler Manuel Valls devant eux... ce qu'il ne fera évidemment pas. Ne constatant pas de séquestration, les policiers repartent. Une autre équipe retourne sur les lieux le lendemain, de nouveau interpellée par des voisins qui entendent des cris. Arrivés sur place, ils voient une femme dans le hall de l'immeuble partir avec une valise.
A la porte du domicile, Alexandre Benalla explique désormais qu'il vit seul. Dans leur rapport, les policiers blâment l'attitude d'Alexandre Benalla : «Remarquons qu’un grand nombre d’objets jonchent le sol de manière désordonnée, nous laissant penser qu’une dispute a eu lieu [...] Monsieur Benalla faisant preuve de mauvaise foi et de suffisance, quittons les lieux après nous être assurés qu’il soit bien seul dans son appartement.»
Un sous-brigadier espère une enquête approfondie à l'encontre d'Alexandre Benalla mais sa demande n'ira pas plus loin. En 2019, les juges d'instruction de l'affaire Benalla remarquent que ces mains courantes apparaissent bien dans le dossier lorsqu'Alexandre Benalla demanda un permis de port d'arme en 2017 auprès de la préfecture. Un arrêté préfectoral lui donnera cette autorisation le 13 octobre 2017. L'Elysée et Emmanuel Macron pouvaient-ils ignorer ces faits avant son recrutement ?
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Dans notre République Démocratique Populaire Socialiste, blanchir et exonérer une crapule fait partie du fonctionnement de l’appareil d’état des apparatchiks.