La présidence ukrainienne envisage de reconnaître le russe comme langue régionale

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Un nouveau signe – certes modeste – de la volonté du nouveau président ukrainien Volodymyr Zelensky de trouver une issue au conflit dans l'est de l'Ukraine ? Le 1er juillet, le chef de l'administration présidentielle d'Ukraine, Andriy Bohdan, a évoqué la possibilité pour le russe d'accéder au statut de langue régionale dans les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans la région (russophone) du Donbass en insurrection contre le gouvernement de Kiev depuis le coup d'Etat de l'Euromaïdan en 2014.

«Donetsk et Lougansk pourraient avoir l'ukrainien comme langue d'Etat et le russe comme langue régionale», a-t-il ainsi déclaré, cité par l'agence de presse ukrainienne RBC. Mais à une condition : «Que [ces républiques autoproclamées] restent partie intégrante de l'Ukraine», a ajouté Andriy Bohdan.

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Cinq ans de politique hostile aux populations russophones

La possibilité de parler russe, dans une région déjà de facto russophone, où l'ukrainien était déjà, également, langue nationale, en échange de la fin de l'insurrection dans le Donbass ? Il n'est pas certain que le marché proposé convainque les populations d'une région où les «opérations antiterroristes» militaires de Kiev et les combats entre les deux parties ont fait 13 000 morts depuis 2014, selon les chiffres de l'AFP.

Avant de passer la main à Volodymyr Zelensky, le gouvernement de Petro Porochenko avait tenté de consolider une politique dirigée contre les populations russophones de l'est du pays. Le 25 avril 2019, le Parlement ukrainien avait notamment adopté une loi renforçant l'usage de la langue ukrainienne.

En mai 2017, le Parlement ukrainien avait déjà adopté une loi prévoyant que les trois quarts des programmes télévisés seraient diffusés en ukrainien, une mesure visant à restreindre l'utilisation de la langue russe dans le pays.

Ces mesures auront sans doute contribué à amenuiser un peu plus, chez les habitants du Donbass, le sentiment d'appartenir à la nation ukrainienne. Certes, Volodymyr Zelensky a, à plusieurs reprises, exprimé sa volonté d'apaisement. Durant la campagne, en février 2019, le nouveau président ukrainien s'était prononcé en faveur de l'utilisation de la langue russe dans les régions où elle était parlée historiquement. «Ne cherchez pas à étouffer le russe», avait-il alors plaidé.

Après son élection, Volodymyr Zelensky avait déclaré vouloir relancer le processus de paix, mettant même son mandat dans la balance. «Je suis prêt à perdre mon poste, sans hésitation, afin d'obtenir la paix – sans perdre notre territoire, jamais», avait-il prévenu en mai.

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