Pour cet acte XXX des Gilets jaunes, une dizaine de km dans le « 9-3 », de la gare RER de Saint-Denis à la préfecture de Bobigny, en passant par La Courneuve, Drancy, etc. La première incursion en banlieue nord, ce qui ne doit gêner outre mesure la triade Macron-Castaner-Nuñez…
Foule composite comme d’habitude, mélange de petits Blancs de province (GJ historiques), de vieux militants communistes ou gauchistes, de jeunes zadistes et de plus d’une centaine d’antifas vêtus de noir, cagoulés et masqués. A la louche, peut-être 2 000 personnes. Faouzi Lellouche, Jérôme Rodrigues et Priscillia Ludosky étaient présents.
Les antifas se tenaient aux avant-postes, bien décidés à provoquer la police de façon à ameuter les « gars des cités » et provoquer ainsi une « convergence de l’émeute ».
Les chants, les slogans révolutionnaires ou hostiles à Macron et les tambours rendaient l’atmosphère électrique, d’autant que les antifas escomptaient toujours le renfort des cités. Celles-ci n’étant point venues, il est désormais acquis, pour ceux qui en doutaient, que la grande majorité des allogènes se désintéressent complètement du mouvement des GJ.
Par dépit, ou par habitude, des antifas ont dégradé quelques distributeurs de banques sur leur passage (un GJ me disait à ce sujet : « Ils font encore le jeu du capitalisme qu’ils prétendent combattre, parce que les banques veulent supprimer l’argent liquide et donc les distributeurs ») ou tenté de casser un abribus mais des filles antifas s’interposaient en criant « Non, pas en banlieue ! ». Un autre antifa a attaqué un technicien de Russia Today, qu’il avait confondu avec un journaliste de BFM TV.
« Gazés à Drancy ! »
Les premiers incidents éclatèrent à Drancy, lorsque la tête du cortège croisa un convoi de fourgons de CRS stationnant en sens inverse. La communication interne était sans doute mal passée, car les CRS semblaient très surpris et les premiers véhicules du convoi commençaient à manœuvrer pour faire demi-tour afin de s’éloigner. A ce moment-là, les antifas et quelques-uns des manifestants parmi les plus virulents se précipitaient vers les fourgons pour lancer divers projectiles dont un fumigène, et pour taguer des véhicules de police. A quoi les CRS répondirent par des jets de grenades lacrymogènes qui éloignaient la foule, puis, leur convoi faisant demi-tour rapidement, la manifestation reprenait une fois les gaz dissipés. « Nous avons été gazés à Drancy ! », remarquait un GJ finement. Mais ça n’était qu’un début.
Quelque temps plus tard, dans une longue avenue de Drancy bordée de commerces exotiques, où le cortège suivait le trajet autorisé, les CRS barraient promptement la route et, pour une raison inconnue, lançaient soudainement maintes grenades lacrymogènes. Par représailles contre l’attaque de leurs fourgons ?
Au terminus de la manifestation, alors que des CRS sécurisaient la préfecture de Bobigny, l’ambiance se tendit à la suite d’une rumeur selon laquelle un street medic était mort ce jour à Montpellier (où la manifestation GJ a dégénéré sous l’impulsion de nombreux Chaoten, si nombreux dans cette métropole), mais aucun affrontement n’eut lieu. Et, grâce à la ligne 5 du métro qui y mène directement, les Gilets jaunes se rendirent place de la République, où leur manifestation était déclarée de 17 à 20 heures. Mais les lieux étaient déjà occupés. D’un côté par de nombreux Blacks de la Ligue de défense noire africaine appelant à « lutter contre le fascisme » (voir Présent de samedi), et, de l’autre, par les stands d’une association vegan ! Aucune osmose, les GJ se réservant le centre de la place, près de la statue.
Comme de nombreux antifas étaient désormais revenus de Bobigny et que courait la rumeur d’un second mort, la situation se tendit à nouveau, obligeant les gendarmes mobiles à reculer et à mettre leurs casques de protection. Jets de projectiles et occupation de la chaussée par des manifestants (fortement encouragés par les antifas) provoquèrent une sorte de jeu d’accordéon entre des policiers et gendarmes avançant et reculant vers les manifestants, pendant que ceux-ci effectuaient la figure inverse. Et l’emploi du gaz lacrymogène était difficile en raison de la présence des Africains et des vegans, dont la personne est sacrée pour le gouvernement.
Les irréductibles tinrent jusqu’après 20 h 30, tout en chantant pour narguer la police. Comme d’habitude, aucune interpellation d’antifas. Ils avaient filé à l’anglaise.
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