Des indices certes, mais toujours pas de preuves pour affirmer que le colonel Kadhafi a bien financé la campagne de Nicolas Sarkozy lors de l’élection présidentielle de 2007.
Le temps est compté pour le juge Serge Tournaire. Chargé de l’enquête sur le financement présumé de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007 par la Libye, le juge cherche encore des preuves. Et la montre pourrait bien avoir raison de l’enquête. En effet, Serge Tournaire va quitter le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris pour prendre de nouvelles fonctions au tribunal de Nanterre, dès le mois de juillet.
Une mutation qui pourrait faire les affaires de Nicolas Sarkozy, une source proche du dossier confie au Journal du Dimanche : « Il est allé trop loin pour reculer ou pour laisser d’autres juges terminer l’instruction à sa place. » Après des années d’enquête, aucune preuve concrète vient corroborer les témoignages, parfois contradictoires, qui nourrissent ce dossier. Le juge Tournaire a donc demandé au parquet de Tripoli des archives du temps du règne du colonel Kadhafi. Bien qu’une bonne partie des archives aient été détruites lors du renversement du régime en 2011, il en demeure toujours consignées au ministère des Affaires étrangères. Sauf que, là encore, toujours aucune preuve d’un quelconque financement.
Des indices mais aucune preuve
Seules quelques pièces pourront venir compléter le dossier. Mais rien de bien lourd pour condamner l’ancien président de la République. Dans « le bureau des affaires secrètes » datant de 2007, Le JDD rapporte que les enquêteurs ont retrouvé des archives mentionnant des messages de Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée en voyage en Libye. Le rapprochement entre le leader libyen et Nicolas Sarkozy avant et après l’élection présidentielle est avéré, mais aucune trace de versement n’a été retrouvée. Seuls indices, la mention par Nicolas Sarkozy qu’il compte maintenir ses « engagements envers la partie libyenne » ou la réponse de Kadhafi qui parle de « pourparlers utiles ».
Rien de bien concret donc, douze ans après les faits supposés. Selon Le JDD, les comptes de Ziad Takieddine, qui aurait servi d’intermédiaire et qui affirme avoir livré de l’argent à Nicolas Sarkozy, ne livrent aucun secret. Les relevés de ses comptes bancaires en Suisse ou au Liban ne laissent apparaître aucun versement suspect. L’homme aurait simplement utilisé 6,2 millions d’euros pour des dépenses personnelles ou pour alimenter des sociétés offshore entre 2006 et 2007.
Le juge Tournaire bête noire des Républicains
Depuis sa nomination en 2009 comme vice-président chargé de l’instruction au tribunal de grande instance de Paris et son affectation au pôle financier, Serge Tournaire est devenu la bête noire de Nicolas Sarkozy et de ses amis. En dix ans, le juge a enquêté sur l’affaire des achats de voix du maire UMP de Corbeil-Essonnes Serge Dassault, et s’est spécialisé dans les affaires politico-financières des campagnes présidentielles de Nicolas Sarkozy. En 2016, il est le seul des trois juges chargés de l’enquête sur l’affaire Bygmalion à souhaiter la mise en examen de l’ancien président de la République. Un an plus tard, il met François Fillon en examen, en pleine campagne à l’élection présidentielle de 2017.
Etienne Lafage
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Ce type ne mérite pas de s’en sortir. Il a fait ami-ami avec Kadhafi puis, sans raison et conseillé par le sanguinaire Béchamel, a détruit la Lybie, d’où la situation que nous connaissons aujourd’hui. Mais son plus grand crime est le traité de Lisbonne qu’il a fait adopter par une majorité de veules européâstres à sa botte. Ne serait-ce que pour cette raison, il doit être puni.