Le chancelier autrichien met fin à la coalition avec le FPÖ

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Dès le week-end, après la démission du Vice-chancelier et chef du parti national-conservateur FPÖ Heinz-Christian Strache, en relation avec une vidéo compromettante de 2017 où il était en discussion autour de bouteilles d’alcool avec une jeune femme se faisant passer pour la nièce d’un oligarque russe proche de Poutine (voir Présentdu 20 mai), le parti de centre-droit ÖVP du chancelier Sebastian Kurz semblait vouloir profiter de la situation pour se saisir du ministère de l’Intérieur, aux mains du très populaire Herbert Kickl, du FPÖ. Pourtant, celui-ci n’est en rien impliqué dans l’affaire de la vidéo tournée en 2017 à Ibiza lors de ce qui était de toute évidence un coup monté contre le chef de son parti. Le bureau politique du FPÖ avait donc fait savoir ce week-end que le départ de Kickl entraînerait la démission immédiate de tous les membres FPÖ du gouvernement.

Kurz a malgré tout demandé lundi au président d’extrême gauche Alexander Van der Bellen de limoger son ministre de l’Intérieur sous prétexte d’assurer une « enquête complète et transparente ».

L’attitude du chancelier Kurz, qui avait en 2017 infligé un tournant conservateur et anti-immigration à son parti après la défaite au premier tour des élections présidentielles de 2016 (c’est le candidat du FPÖ Norbert Hofer qui était arrivé en tête et s’était qualifié face à Van der Bellen), et qui aujourd’hui met fin à sa coalition et provoque le départ immédiat de ses ministres du FPÖ (hormis la ministre des Affaires étrangères, choisie à ce poste par le FPÖ mais non membre de ce parti) montre qu’il cherche à profiter de l’occasion pour affaiblir le FPÖ et tenter de gouverner seul, ou bien à nouveau avec le FPÖ mais avec plus de ministères pour l’ÖVP ou, peut-être encore, à nouveau avec les sociaux-démocrates du SPÖ. Après tout, Sebastian Kurz était ministre des Affaires étrangères des gouvernements de la coalition ÖVP-SPÖ de 2013 à 2017.

Aujourd’hui, les ministres du FPÖ sont tous démissionnaires et le chancelier Kurz affirme vouloir les remplacer par des hauts fonctionnaires et des experts en attendant les élections anticipées qui devraient avoir lieu début septembre. Contacté parPrésent, Lionel Baland, spécialiste des partis patriotiques en Europe (http://lionelbaland.hautfort.com) et auteur du livre Jörg Haider, lephénixconsacré à l’ancien dirigeant du FPÖ mort en 2008 dans un accident de la route, rappelle que l’ÖVP avait fait la même chose en 2002 quand le FPÖ était miné par des disputes internes et qu’il s’était ensuite remis avec lui après les élections, mais avec plus de ministères pour l’ÖVP. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur Herbert Kickl avait annoncé que son objectif était d’arriver à zéro demande d’asile en Autriche. Il se dit, ce que confirme Lionel Baland, que Sebastian Kurz est lié aux réseaux Soros et que son virement à droite en 2017 ne visait qu’à couper l’herbe sous les pieds d’unFPÖ dopé par la crise migratoire.

Reste à voir quelle sera la réaction des électeurs autrichiens aux élections européennes du 26 mai et aux élections législatives anticipées de septembre. En attendant, la leader du SPÖ Pamela Rendi-Wagner a appelé à la démission immédiate du gouvernement tout entier et, sans les voix du FPÖ, Sebastian pourrait se trouver à la merci d’un vote de défiance. Une motion de censure a été présentée par le SPÖ contre le gouvernement de Kurz qui sera examinée le 27 mai, soit juste après les élections européennes.

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Un commentaire

  1. Posté par Bussy le

    D’ailleurs n’avez-vous pas remarqué que ce Kurz semble être sorti du même moule que Macron… ?

Et vous, qu'en pensez vous ?

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