Le ministre de l’Intérieur italien était en Hongrie jeudi avec le premier ministre hongrois. Les deux hommes ont souligné lors d’une conférence de presse commune l’importance des États-nations et de l’héritage chrétien de l’Europe ainsi que la nécessité de défendre les frontières contre « l’invasion migratoire ». Le lendemain, lors de son interview hebdomadaire à la radio, Viktor Orbán a vanté Matteo Salvini pour avoir prouvé que les politiciens pro-immigration mentent quand ils prétendent qu’il est impossible de stopper l’immigration et pour avoir par la même occasion fortement réduit le nombre de morts en Méditerranée grâce à la fermeture des ports italiens aux bateaux des ONG.
Le leader du Fidesz et le chef de la Ligue ont également visité ensemble un tronçon de la clôture frontalière hongroise dans laquelle la Hongrie a investi environ un milliard d’euros sans pouvoir obtenir une quelconque participation financière de l’UE.
Interrogé à propos d’une alliance des droites après les élections européennes, le Hongrois a estimé qu’il y avait au sein du Parti populaire européen (PPE, groupe dont font partie les LR français) des partis favorables à l’immigration et d’autres qui ne le sont pas, tandis que tous les partis à droite du PPE y sont hostiles et ceux à gauche du PPE y sont favorables. Pour Orbán, c’est principalement autour de cette question que se formeront deux camps au prochain parlement, et si le PPE choisit de s’aligner sur les positions des libéraux et de la gauche, il sera difficile au Fidesz d’y rester.
La veille de son départ pour Budapest, l’Italien Matteo Salvini avait expliqué que sa visite à Viktor Orbán devait « servir à construire une Europe diverse qui protège ses frontières et notre culture ».
Lors de la conférence de presse commune en Hongrie, Salvini a affirmé que « le califat islamique et la charia dans nos villes, c’est ce que je ne veux pas laisser à nos enfants, et je ferai tout pour éviter à l’Europe une aussi triste fin. »Angela Merkel, en visite en Afrique, a rapidement réagit en rejetant toute idée d’une alliance du PPE avec les partis de droite après les élections, assurant qu’elle refusait de travailler avec les « antisémites » et les « anti-européens ».
Lundi, ce sera le vice-chancelier autrichien, le chef du FPÖ Heinz-Christian Strache, qui rendra visite au premier ministre hongrois pour parler de l’alliance des droites au Parlement européen après les élections du 26 mai. La Ligue de Salvini et le FPÖ de Strache sont tous deux membres actuellement du groupe Europe des nations et des libertés (ENF), dont fait partie le RN français, et ils ont participé à la création de l’Alliance européenne des peuples et des nations (AEPN) que Salvini et Le Pen aimeraient étendre au PiS polonais et au Fidesz hongrois.
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